Crise au Mali: La Cedeao exige un gouvernement d’union nationale et la démission des députés contestés
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont décidé hier la mise en place « rapide » d’ici le 31 juillet prochain, d'un gouvernement d'union nationale au Mali, avec la participation de l’opposition et de la société civile.
Le mouvement M5 qui demande le départ du président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) est encouragé à participer à ce gouvernement dont la tâche prioritaire sera de mettre en œuvre toutes les réformes issues du dialogue national. Cette équipe doit accélérer aussi la mise en œuvre des accords d’Alger.
Les chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao en ont ainsi décidé, à l'issue d'un sommet extraordinaire qui a eu lieu en visioconférence sur la situation sociopolitique du Mali. La Cedeao, à travers ses dirigeants, réclament également la « démission immédiate » des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le président du parlement. En attendant des élections partielles pour pourvoir ces sièges, l’Assemblée nationale fonctionnera avec les 116 députés restants.
Une batterie d’autres mesures accompagnent cet arrangement institutionnel pris à l’issue de ce sommet extraordinaire auquel a pris part le chef de l’État Alassane Ouattara. Les résolutions finales lues par le Nigérien Issoufou Mahamadou, président en exercice de l’organisation régionale, incluent la création d’un comité de suivi, un mécanisme de sanctions contre les acteurs qui contreviendront à ces mesures et une enquête sur les évènements des 10, 11 et 12 juillet derniers à Bamako.
Ce plan de sortie de crise fait suite à une mission de la Cedeao effectuée le 23 juillet à Bamako.
La délégation comprenait les Présidents ivoirien Alassane Ouattara, nigérian Muhammadu Buhari, ghanéen Nana Akuffo-Ado et sénégalais Macky Sall.
Le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement sur la situation sociopolitique au Mali a observé une minute de silence pour saluer la mémoire du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet dernier.
« Le Mali a aujourd’hui besoin d’une Assemblée nationale conforme aux résultats des élections législatives, d’un Gouvernement d’union nationale, d’une nouvelle Cour Constitutionnelle, d’une enquête sur les évènements des 10, 11 et 12 juillet 2020, ainsi que de la mise en œuvre rapide des conclusions du dialogue national », a averti le Président nigérien Issoufou Mahamadou à l’ouverture des débats.
Sanitaire, militaire, économique, la crise au Mali l'est aussi et avant tout politique. En effet, depuis les législatives contestées de mars et avril derniers, le président Ibrahim Boubacar Kéita est aux prises avec un fronde sociale qui ne lâche pas prise et réclame son départ du pouvoir.
Demander le départ d’un président démocratiquement élu est, selon Issoufou Mahamadou, « contraire aux dispositions du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, dispositions qui constituent des principes constitutionnels communs à tous les Etats membres ». Il invite plutôt les Maliens au « sursaut national » et à « l’union sacrée ».
« N’oublions pas de tirer les leçons du passé. N’oublions pas que l’effondrement des institutions maliennes en 2012 a failli ouvrir la voie au contrôle du pays par des organisations terroristes et criminelles. N’oublions pas que le Mali, comme les autres pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, est en guerre, guerre qui est une des conséquences de la crise de 2012, prouvant ainsi que l’effondrement d’un État dans un pays, n’en fait pas payer les frais seulement à ce pays mais à tous ses voisins et même au-delà. Cette vérité est bien illustrée par la crise libyenne suivie de la crise malienne qui, toutes les deux, ont permis au terrorisme de prendre pied dans le Sahel », a prévenu Issoufou Mahamadou dans son discours d’ouverture.
« Le terrorisme et la pauvreté, voilà l’ennemi principal du peuple malien. Créons donc les conditions pour que les Maliens concentrent leurs efforts dans la lutte pour sortir le pays des crises sécuritaire, sanitaire et économique », a-t-il ajouté.
Une façon d’appeler anti-IBK et pro-IBK à ne pas se tromper de combat.
« Le temps presse. Les risques sont grands », a également insisté dans son mot d’ouverture, l’Ivoirien Jean-Claude Brou, président de la Commission de la Cedeao.
L'objectif du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement était d’aboutir à une « déclaration forte » qui engage des « solutions fortes ».
La force et l’efficacité des réformes proposées dépendront, sans doute, de leur application par les parties maliennes.
Le comité de suivi annoncé aura pour rôle d’apprécier l’évolution du processus. Présidé par la Cedeao, ce comité inclura l’Union africaine, les Nations unies et les parties maliennes.
Il ne fait jamais bon d’entrer en crise. Et le cas du voisin malien devrait parler à la Côte d’Ivoire où le débat électoral est déjà secoué de passions.
Les chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao en ont ainsi décidé, à l'issue d'un sommet extraordinaire qui a eu lieu en visioconférence sur la situation sociopolitique du Mali. La Cedeao, à travers ses dirigeants, réclament également la « démission immédiate » des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le président du parlement. En attendant des élections partielles pour pourvoir ces sièges, l’Assemblée nationale fonctionnera avec les 116 députés restants.
Une batterie d’autres mesures accompagnent cet arrangement institutionnel pris à l’issue de ce sommet extraordinaire auquel a pris part le chef de l’État Alassane Ouattara. Les résolutions finales lues par le Nigérien Issoufou Mahamadou, président en exercice de l’organisation régionale, incluent la création d’un comité de suivi, un mécanisme de sanctions contre les acteurs qui contreviendront à ces mesures et une enquête sur les évènements des 10, 11 et 12 juillet derniers à Bamako.
Ce plan de sortie de crise fait suite à une mission de la Cedeao effectuée le 23 juillet à Bamako.
La délégation comprenait les Présidents ivoirien Alassane Ouattara, nigérian Muhammadu Buhari, ghanéen Nana Akuffo-Ado et sénégalais Macky Sall.
Le Sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement sur la situation sociopolitique au Mali a observé une minute de silence pour saluer la mémoire du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, décédé le 8 juillet dernier.
« Le Mali a aujourd’hui besoin d’une Assemblée nationale conforme aux résultats des élections législatives, d’un Gouvernement d’union nationale, d’une nouvelle Cour Constitutionnelle, d’une enquête sur les évènements des 10, 11 et 12 juillet 2020, ainsi que de la mise en œuvre rapide des conclusions du dialogue national », a averti le Président nigérien Issoufou Mahamadou à l’ouverture des débats.
Sanitaire, militaire, économique, la crise au Mali l'est aussi et avant tout politique. En effet, depuis les législatives contestées de mars et avril derniers, le président Ibrahim Boubacar Kéita est aux prises avec un fronde sociale qui ne lâche pas prise et réclame son départ du pouvoir.
Demander le départ d’un président démocratiquement élu est, selon Issoufou Mahamadou, « contraire aux dispositions du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, dispositions qui constituent des principes constitutionnels communs à tous les Etats membres ». Il invite plutôt les Maliens au « sursaut national » et à « l’union sacrée ».
« N’oublions pas de tirer les leçons du passé. N’oublions pas que l’effondrement des institutions maliennes en 2012 a failli ouvrir la voie au contrôle du pays par des organisations terroristes et criminelles. N’oublions pas que le Mali, comme les autres pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, est en guerre, guerre qui est une des conséquences de la crise de 2012, prouvant ainsi que l’effondrement d’un État dans un pays, n’en fait pas payer les frais seulement à ce pays mais à tous ses voisins et même au-delà. Cette vérité est bien illustrée par la crise libyenne suivie de la crise malienne qui, toutes les deux, ont permis au terrorisme de prendre pied dans le Sahel », a prévenu Issoufou Mahamadou dans son discours d’ouverture.
« Le terrorisme et la pauvreté, voilà l’ennemi principal du peuple malien. Créons donc les conditions pour que les Maliens concentrent leurs efforts dans la lutte pour sortir le pays des crises sécuritaire, sanitaire et économique », a-t-il ajouté.
Une façon d’appeler anti-IBK et pro-IBK à ne pas se tromper de combat.
« Le temps presse. Les risques sont grands », a également insisté dans son mot d’ouverture, l’Ivoirien Jean-Claude Brou, président de la Commission de la Cedeao.
L'objectif du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement était d’aboutir à une « déclaration forte » qui engage des « solutions fortes ».
La force et l’efficacité des réformes proposées dépendront, sans doute, de leur application par les parties maliennes.
Le comité de suivi annoncé aura pour rôle d’apprécier l’évolution du processus. Présidé par la Cedeao, ce comité inclura l’Union africaine, les Nations unies et les parties maliennes.
Il ne fait jamais bon d’entrer en crise. Et le cas du voisin malien devrait parler à la Côte d’Ivoire où le débat électoral est déjà secoué de passions.