Manifestations à Daoukro: Le Rhdp réagit au message de Bédié

Une vue des pneus brûlés par les manifestants. (DR)
Une vue des pneus brûlés par les manifestants. (DR)
Une vue des pneus brûlés par les manifestants. (DR)

Manifestations à Daoukro: Le Rhdp réagit au message de Bédié

Le 14/08/20 à 18:52
modifié 15/08/20 à 10:27
« Dans un communiqué du mercredi 12 août 2020, relatif aux manifestations de rue organisées par le Pdci et ses alliés Cdrp, l’ancien Président de la République Aimé Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, a pris à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur ce qu’il appelle la répression des marches pacifiques organisées par la société civile. Ce faisant, le président du Pdci-Rda s’est indigné d’une vague de répressions aveugles et des agressions brutales des jeunes démocrates ivoiriens épris de paix et de responsabilité citoyenne qui manifestent pacifiquement contre la candidature du Président Alassane Ouattara pour un 3e mandat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

Puis, il a déploré que ces braves militants pacifistes de Côte d’Ivoire aient été victimes des agressions organisées par des hordes instrumentalisées venues d’ailleurs. Avant de condamner deux morts, de graves blessés et des destructions de biens publics et privés. D’ores et déjà, il convient de relever que ce message est indigne d'un ancien Président de la République de notre pays et trahit le véritable auteur, commanditaire, concepteur et responsable des prétendues marches pacifiques et de leurs conséquences sur la paix et la sécurité.

En effet, il n'est nullement besoin d'insister sur le fait que le président du Pdci-Rda devrait savoir plus que tout autre citoyen ivoirien que conformément aux dispositions pertinentes de la constitution, seul le Conseil constitutionnel est juge en dernier recours de l'éligibilité ou non d'un candidat, en l'occurrence à l'élection présidentielle. Le président Aimé Henri Konan Bédié se discrédite totalement en tentant de violer l'indépendance du juge constitutionnel au moyen de la pression dans la rue pour éviter dans un combat démocratique régulier d'avoir à proposer aux Ivoiriens une offre politique alternative face au bilan du Président de la République en place. (...)

Le président Henri Konan Bédié feint d’ignorer la vague de contestations qu’a suscitée le code électoral intuitu personae et inique qu’il a conçu et mis en œuvre en 1995 pour tenter d’écarter le Président de la République Alassane Ouattara de la course à l’élection présidentielle d’alors. Le président Henri Konan Bédié devrait faire preuve d'un sens de l'État plus élevé que ne l'atteste la référence qu'il fait à l'article 20 de la constitution qui garantit effectivement les manifestations publiques.

En effet, il ne saurait ignorer qu'en application de cette disposition, l'exercice de cette liberté comme toutes les autres prévues par la constitution est encadré par la loi prise en application de la constitution qui prévoit que les manifestations publiques doivent être autorisées de façon préalable par les autorités administratives compétentes en matière de maintien d'ordre et de sécurité. Le président Henri Konan Bédié a-t-il fait les démarches nécessaires en vue de l'encadrement des manifestations qu'il a conçues, planifiées et organisées le mercredi 12 août 2020 dans chacune des villes qu'il a citées dans son communiqué ? Bien-sûr que non.

Le président Henri Konan Bédié se souvient que malgré les démarches effectuées auprès des autorités compétentes d’alors, le Rdr soutenu par son allié du moment le Fpi avait dû renoncer à organiser dans les mêmes conditions un meeting à Dabou le 20 septembre 1999 après avoir fait une évaluation sérieuse des risques sur le terrain.

Le président Henri Konan Bédié qualifie de hordes instrumentalisées venues d’ailleurs les Ivoiriens et Ivoiriennes qui refusent la mise en cause des acquis de la gouvernance actuelle du pays, à savoir la croissance économique, la cohésion sociale, la paix et la stabilité. Ce faisant, il convainc ne rien avoir appris ni oublié des heures douloureuses et sombres que notre pays a vécues de 1993 à 1999 en résonance de sa politique ultra nationaliste de l’Ivoirité.

Aussi, convient-il de conclure que les morts et les graves blessés enregistrés par hasard à Daoukro, sa ville natale, et devant lesquels nous devons tous nous incliner, sont imputables au président Henri Konan Bédié, à lui et à lui seul qui doit en répondre »


Le 14/08/20 à 18:52
modifié 15/08/20 à 10:27