Phénomène des congés anticipés: un puits bien profond dans l’École ivoirienne
Reine Adon est élève au lycée Mamie Houphouët Fêtai de Bingerville, dans la banlieue abidjanaise, où elle reprend la classe de 3e. En dépit du confinement des populations en raison de la crise à Coronavirus, elle ne ferme pas ses cahiers : « Je m’efforce à étudier au moins 10h par jour jusqu’à la rentrée », déclare-t-elle. A partir du programme d’étude qu’elle s’est elle-même imposé, elle redouble d’efforts pour atteindre son objectif final qui est d’avoir son orientation, vu qu’elle fait pour la seconde fois la classe de 3e. Les interminables grèves, y compris celles du phénomène des « congés anticipés », lui ont beaucoup coûté. Et elle donnerait absolument tout pour ne plus subir les moqueries liées à son échec de l’an dernier.
Contrairement à Reine, plusieurs élèves continuent d’apprécier de manière démesurée les congés anticipés et oublient que ce phénomène peut avoir des conséquences assez graves sur leur avenir et sur celui de l’école ivoirienne dans son ensemble. Le phénomène des congés anticipés – le fait pour des élèves de perturber l’école et faire arrêter les cours plus tôt, avant la date des congés scolaires - a pris de l’ampleur ces dernières années. Les conséquences de ce délaissement consciencieux des cours sont catastrophiques. Car les meneurs auront beaucoup simplifié leurs manœuvres, cela ne change rien au fait qu’ils perturbent les cours d’une manière ou d’une autre.
Faible taux de réussite aux examens.
Près de cinq ans maintenant que les élèves ivoiriens sont épris de cette opération aux s conséquences catastrophiques. En fait, les dégâts se font le plus remarquer en fin d’année. De 2015 à 2017 par exemple, le taux de réussite aux examens du BEPC et du baccalauréat s’élève respectivement à 59,27% et 42,35% selon des statistiques de la Direction des Stratégies, de la Planification et des Statistiques (DSPS). L’école ivoirienne a, réalisé, dans cet intervalle, des prouesses plutôt particulières dans le domaine de l’éducation. Mais les chamboulements survenus de 2018 à 2019 laissent sans voix. Les rendements obtenus tant par les élèves de la 3e que par ceux de la classe de Terminale connaissent des chutes respectives de 60,14% et 49,09 en 2018, et de 57,31% et 41,23% en 2019. On note une différence de 2,83% au Bepc et 4,86% au Bac.
Baisse du niveau des élèves.
Le phénomène des congés anticipés doit interpeller les élèves sur leur avenir. Pourtant il leur procure de la joie. Cette insouciance dont ils font preuve vis-à-vis de cette situation place ce problème parmi les plus préoccupants du ministère de l’Education. Depuis 2011, le gouvernement fournit assez d’efforts pour renforcer l’équipe pédagogique au sein de tous les établissements de la Côte d’Ivoire. Après des analyses bien poussées, il est ressorti cette difficulté pour les élèves, qui dans un premier temps, manquent de concentration pendant les cours, n’arrivent pas à les retenir et à bien les rendre lors des compositions.
Mauvaise publicité.
De la baisse du niveau des élèves aux tricheries en passant par le faible taux de réussite aux examens, on remarque un ternissement lent mais sûr de l’image de notre système éducatif. Toutes ces conséquences discréditent l’Education ivoirienne. Le gouvernement semble avoir bien perçu ces déviations et met tout en œuvre pour pallier une bonne fois pour toutes, ce problème qui évolue à une croissance fulgurante.
L’Etat ivoirien face à la tricherie et à la fraude aux examens.
Le phénomène des grèves et des congés anticipés, entre autres causes, conduit inévitablement les élèves à la tricherie. Ces habitués s’adonnent à la facilité parce qu’incapables de donner des réponses qu’ils n’ont pas connu dans les salles de classes. Heureusement que l’Etat ivoirien a adopté face à cette délinquance, des mesures drastiques, à travers deux arrêtés relatifs à la fraude : Il s’agit de l’arrêté interministériel n°0062 /MEN/MESRS/METFP/MCF/MFPRA du 25 juillet 2011 modifiant l’arrêté interministériel n°0047/MEN/MESRS/MEFP du 20 juin 1995 relatif aux sanctions en cas de fraude commise par les candidats et acteurs et portant régime des réclamations aux concours et examens organisés par le Ministère de l’Education nationale, et de l’arrêté N°0074 /MENET-FP/DECO du 06 avril 2018 portant interdiction de support de communication numérique dans les centres pendant les examens et concours relevant du ministère de l’Education nationale de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
De plus, la ministre de l’Education nationale a mis en garde les élèves contre les cas de fraude, lors du lancement de la session 2018 des examens scolaires, le 24 mai à Alépé : « Désormais, c’est la tolérance zéro », a-t-elle prévenu.
L’UNESCO vole au secours de l’Ecole ivoirienne.
Le gouvernement ivoirien n’est pas seul face aux problèmes de l’Ecole ivoirienne. Pour un suivi plus approfondi du programme scolaire, l’UNESCO a suggéré, comme solution, un ratio élèves/enseignant qui est, par définition, le nombre moyen d’élèves par enseignant dans un niveau d’enseignement donné, et pour une année scolaire donnée. Selon l’UNESCO, un ratio normal est de 25 élèves par enseignant (voir site de l’institution).
Dans l’une de ses études intitulées « Profil idéal d’un enseignant au regard des lycéens dans l’enseignement général public du district d’Abidjan », Gboméné Hervé Zokou, docteur en sciences sociales de développement à l’Université Félix-Houphouët Boigny de Cocody, explique comment la Côte d’Ivoire néglige cette proposition. L’auteur propose 60 élèves en moyenne dans le premier cycle et 50 autres élèves en moyenne dans le second cycle. Ce qui fait un total de 110 élèves par enseignant. Or lorsqu’on jette un coup d’œil aux effectifs d’élèves et d’enseignants enregistrés en 2018, soit 2.100.499 et 61.338, cela donne un ratio de 344 élèves par enseignant.
Autant d’effort à fournir pour espérer venir à bout du phénomène des congés anticipés, un puits bien profond dans l’Ecole ivoirienne.
Dossier réalisé par
Diane Amon
Faible taux de réussite aux examens.
Près de cinq ans maintenant que les élèves ivoiriens sont épris de cette opération aux s conséquences catastrophiques. En fait, les dégâts se font le plus remarquer en fin d’année. De 2015 à 2017 par exemple, le taux de réussite aux examens du BEPC et du baccalauréat s’élève respectivement à 59,27% et 42,35% selon des statistiques de la Direction des Stratégies, de la Planification et des Statistiques (DSPS). L’école ivoirienne a, réalisé, dans cet intervalle, des prouesses plutôt particulières dans le domaine de l’éducation. Mais les chamboulements survenus de 2018 à 2019 laissent sans voix. Les rendements obtenus tant par les élèves de la 3e que par ceux de la classe de Terminale connaissent des chutes respectives de 60,14% et 49,09 en 2018, et de 57,31% et 41,23% en 2019. On note une différence de 2,83% au Bepc et 4,86% au Bac.
Baisse du niveau des élèves.
Le phénomène des congés anticipés doit interpeller les élèves sur leur avenir. Pourtant il leur procure de la joie. Cette insouciance dont ils font preuve vis-à-vis de cette situation place ce problème parmi les plus préoccupants du ministère de l’Education. Depuis 2011, le gouvernement fournit assez d’efforts pour renforcer l’équipe pédagogique au sein de tous les établissements de la Côte d’Ivoire. Après des analyses bien poussées, il est ressorti cette difficulté pour les élèves, qui dans un premier temps, manquent de concentration pendant les cours, n’arrivent pas à les retenir et à bien les rendre lors des compositions.
Mauvaise publicité.
De la baisse du niveau des élèves aux tricheries en passant par le faible taux de réussite aux examens, on remarque un ternissement lent mais sûr de l’image de notre système éducatif. Toutes ces conséquences discréditent l’Education ivoirienne. Le gouvernement semble avoir bien perçu ces déviations et met tout en œuvre pour pallier une bonne fois pour toutes, ce problème qui évolue à une croissance fulgurante.
L’Etat ivoirien face à la tricherie et à la fraude aux examens.
Le phénomène des grèves et des congés anticipés, entre autres causes, conduit inévitablement les élèves à la tricherie. Ces habitués s’adonnent à la facilité parce qu’incapables de donner des réponses qu’ils n’ont pas connu dans les salles de classes. Heureusement que l’Etat ivoirien a adopté face à cette délinquance, des mesures drastiques, à travers deux arrêtés relatifs à la fraude : Il s’agit de l’arrêté interministériel n°0062 /MEN/MESRS/METFP/MCF/MFPRA du 25 juillet 2011 modifiant l’arrêté interministériel n°0047/MEN/MESRS/MEFP du 20 juin 1995 relatif aux sanctions en cas de fraude commise par les candidats et acteurs et portant régime des réclamations aux concours et examens organisés par le Ministère de l’Education nationale, et de l’arrêté N°0074 /MENET-FP/DECO du 06 avril 2018 portant interdiction de support de communication numérique dans les centres pendant les examens et concours relevant du ministère de l’Education nationale de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
De plus, la ministre de l’Education nationale a mis en garde les élèves contre les cas de fraude, lors du lancement de la session 2018 des examens scolaires, le 24 mai à Alépé : « Désormais, c’est la tolérance zéro », a-t-elle prévenu.
L’UNESCO vole au secours de l’Ecole ivoirienne.
Le gouvernement ivoirien n’est pas seul face aux problèmes de l’Ecole ivoirienne. Pour un suivi plus approfondi du programme scolaire, l’UNESCO a suggéré, comme solution, un ratio élèves/enseignant qui est, par définition, le nombre moyen d’élèves par enseignant dans un niveau d’enseignement donné, et pour une année scolaire donnée. Selon l’UNESCO, un ratio normal est de 25 élèves par enseignant (voir site de l’institution).
Dans l’une de ses études intitulées « Profil idéal d’un enseignant au regard des lycéens dans l’enseignement général public du district d’Abidjan », Gboméné Hervé Zokou, docteur en sciences sociales de développement à l’Université Félix-Houphouët Boigny de Cocody, explique comment la Côte d’Ivoire néglige cette proposition. L’auteur propose 60 élèves en moyenne dans le premier cycle et 50 autres élèves en moyenne dans le second cycle. Ce qui fait un total de 110 élèves par enseignant. Or lorsqu’on jette un coup d’œil aux effectifs d’élèves et d’enseignants enregistrés en 2018, soit 2.100.499 et 61.338, cela donne un ratio de 344 élèves par enseignant.
Autant d’effort à fournir pour espérer venir à bout du phénomène des congés anticipés, un puits bien profond dans l’Ecole ivoirienne.
Dossier réalisé par
Diane Amon