Sénatrice Marie-Irène Richmond Ahoua (Coordonnatrice du Rotary pour l’Afrique francophone): «Une victoire historique sur le virus de la polio»
Le Rotary international et la lutte contre la poliomyélite, une histoire qui date...
Depuis le lancement de son programme d’éradication de la poliomyélite, PolioPlus, en 1985, le Rotary a contribué à hauteur de plus de 2,1 milliards de dollars dont 890 millions de dollars octroyés à l’Afrique pour la lutte contre la polio, sans compter les innombrables heures de bénévolat. En 1988, le Rotary est rejoint dans son combat contre la poliomyélite par l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF et le Centre américain pour la prévention et le contrôle des maladies. Par la suite, par La Fondation Bill & Melinda Gates et Gavi, l’Alliance pour les Vaccins se rallient également à la cause. Lorsque l’initiative a été lancée, l’on dénombrait 350 000 cas de polio dans 125 pays chaque année. Aujourd’hui, le nombre de cas a chuté de plus de 99,9 % ; 2, 5 milliards d’enfants sont protégés contre cette maladie ; 1, 8 million de cas ont été évités dans la région africaine et il ne reste que deux pays où la polio sévit de manière endémique.
Quels sentiments vous inspire cette certification du continent africain ?
Croyez-moi, c’est une joie immense qui anime toute la région africaine de l’OMS, les 47 dirigeants des pays, les Rotariens et leurs partenaires. Une victoire incroyable, historique sur le terrible virus de la polio ! Les quelque 32 000 membres du Rotary en Afrique ont joué un rôle essentiel. Nous nous sommes incroyablement dépassés. Nous avons utilisé notre temps, nos ressources et nos talents avec sagesse et générosité aux fins d’en finir définitivement avec la polio, notre action prioritaire depuis 1985, en organisant des manifestations pour collecter des fonds et sensibiliser à la polio, en contribuant financièrement à hauteur de 50 millions de dollars chaque année à soutenir la Fondation du Rotary International et en travaillant avec les gouvernements du monde entier aux fins d’obtenir des fonds et un soutien en faveur de l’éradication de la polio.
Des nuits blanches, à vous entendre, qui ont payé aujourd’hui...
Je reconnais que nous avons travaillé avec ardeur, foi et enthousiasme à cet accomplissement depuis 1996, lorsque le Rotary et ses partenaires de l’Initiative Mondiale d’Eradication de la Poliomyélite se sont joints à Nelson Mandela pour mobiliser les dirigeants du continent afin qu’ils s’engagent à vacciner chaque enfant contre la polio, avec le slogan « Bouter la polio hors d’Afrique ». C’’est le lieu de saluer la volonté politique et l’engagement profond des hautes autorités de nos pays, singulièrement celles de Côte d’Ivoire, pour leur haute compréhension des enjeux de cette campagne de santé publique et leur appui financier, logistique et en ressources humaines très remarquables, du Corps préfectoral, des agents de santé, des parents, des chefs traditionnels, des guides religieux, des éducateurs, des hommes et femmes des médias, des leaders d’opinion, des bénévoles, des artistes, des griots... pour les performances enregistrées dans le cadre de cette initiative qui ont conduit l’OMS à déclarer la Côte d’Ivoire, pays libre de la polio, le 30 novembre 2015; le Nigeria, il y a deux mois et aujourd’hui, la certification des 47 pays de la Région Africaine. Mais il est difficile de décrire en quelques mots l’ampleur du travail que les Rotariens ont accompli au cours de ces trente-cinq dernières années lorsque nous lancions le Programme PolioPlus, notre action prioritaire. Nous éprouvions une fierté à soutenir les efforts de nos gouvernements et à travailler pour une organisation qui vise à offrir un cadeau éternel à l’humanité tout entière, singulièrement aux enfants.
Difficile a été ce combat surtout avec les idées reçues dont des parents se servaient pour refuser la vaccination à leurs enfants, comment vous et les autres membres du Rotary avez-vous pu tenir la barque ?
A vrai dire, nous nous sommes tous engagés dans un combat dont nous savions qu’il ne s’avèrerait pas toujours facile. Heureusement, je dois reconnaître que nos membres ont été formidables de vaillance, d’engagement, de foi, de confiance et de dévouement. La route qui a mené à la certification de l’éradication du poliovirus sauvage dans la Région Africaine a été marquée par le dévouement des professionnels de la santé, des bénévoles, des Rotariens et l’implication effective de tous les Partenaires , se déplaçant à pied, en bateau, à vélo, en bus, en pirogue, sous le chaud soleil ou la pluie...trouvant des stratégies innovantes pour vacciner les enfants au milieu des conflits et de l’insécurité, réalisant des activités de surveillance des maladies à l’effet de tester les cas de paralysie et vérifier l’absence du virus dans les eaux usées, ainsi que l’implication des dirigeants des 47 pays de la Région africaine. Heureusement, des stratégies pour des interventions sanitaires bien planifiées ont été élaborées aux fins de couvrir les régions les plus isolées et accéder à tous les enfants, car chaque enfant compte, chaque vaccinateur compte, chaque goutte compte... Et les gouttes de vaccin dans la bouche des enfants leur permettront de grandir, marcher, courir, contribuer à la construction de leur pays, libres pour toujours. Je vous assure que notre plus grande satisfaction, c’est le sourire d’une maman juste après que son enfant a été vacciné. Voyez-vous, nous avons donc forgé et développé des partenariats pour mieux tirer parti de nos ressources, pour nous assurer que chaque enfant, chaque dollar et chaque goutte du vaccin comptent. Les infrastructures de santé que ce Programme a contribué à mettre en place depuis de nombreuses années ont un impact positif et durable sur les conditions de santé des populations dans nos pays et de nombreuses régions du monde. Par exemple, les laboratoires, le soutien administratif, les données ou l’expertise acquises dans le cadre des efforts d’éradication portent leurs fruits contre le paludisme, la rougeole, la maladie à virus Ebola et la Covid-19. C’est pourquoi aujourd’hui, nous ne pouvons pas baisser la garde. Non ! Il apparaît impératif d’en finir définitivement avec la polio, une fois pour toutes afin d’éviter aux enfants du monde les affres et les séquelles de cette maladie invalidante qui a fait de très nombreuses victimes dans le passé, soit 1000 personnes par jour.
Que retenir de votre expérience personnelle dans ce combat mondial ?
Mon expérience personnelle dans la conduite de ce projet au plan national et sous-régional s’est avérée fructueuse, inspirante, motivante, pleine d’espoir et de réalisations et nous ne pouvons qu’être fiers de nos succès. Cette performance est l’action conjointe de tous, comme je l’ai dit plus haut. J’avoue que cette expérience, unique et exceptionnelle, m’a personnellement formée et a renforcé le sens du service dans ma vie. L’éradication de la polio a solennellement changé des vies, restauré l’espoir et impacté profondément et durablement d’innombrables personnes issues de nos pays respectifs. C’est grâce à l’engagement, aux efforts fournis, à la mobilisation massive ainsi qu’à l’authentique don de chaque Rotarien pour stopper la circulation du polio virus sauvage que le Rotary est ce qu’il est aujourd’hui et continue de faire la différence dans nos pays respectifs, en Afrique et dans le monde depuis 115 ans.
Des défis restent tout de même à relever ?
Les efforts de vaccination contre la polio dans toute la Région africaine doivent se poursuivre. Les vaccinations de routine sont cruciales et doivent être renforcées pour maintenir des niveaux d’immunité élevés afin que le poliovirus sauvage ne revienne pas et que les enfants soient protégés contre les rares cas de poliovirus d’origine vaccinale. Le virus sauvage continue de circuler en Afghanistan et au Pakistan, et tant qu’il circule quelque part, il demeure une menace pour les enfants du monde entier. D’autres obstacles subsistent, nonobstant nos performances. Il reste, en effet dans la Région Africaine des poches où les enfants ne sont pas vaccinés; ce qui contribue à des épidémies de poliovirus de souche vaccinale (PVDVc). Afin d’enrayer la circulation du PVDVc et d’empêcher le poliovirus sauvage de réapparaître, vacciner tous les enfants devient vital. C’est un soulagement et une grande joie de savoir que les campagnes de vaccination, qui avaient été interrompues en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, reprennent dans les pays de la région, notamment dans les zones isolées, les îles, les marchés, les gares routières, à vélo, à pied, en pirogue ou à dos de chameau ou les endroits où les infrastructures de santé sont rares. Nous devons encore relever les manches et achever ce travail entamé depuis plus de trois décennies. Cela est possible car le vaccin est efficace, la volonté politique existe dans nos pays et les partenaires ne cessent de mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires.
Quels sentiments vous inspire cette certification du continent africain ?
Croyez-moi, c’est une joie immense qui anime toute la région africaine de l’OMS, les 47 dirigeants des pays, les Rotariens et leurs partenaires. Une victoire incroyable, historique sur le terrible virus de la polio ! Les quelque 32 000 membres du Rotary en Afrique ont joué un rôle essentiel. Nous nous sommes incroyablement dépassés. Nous avons utilisé notre temps, nos ressources et nos talents avec sagesse et générosité aux fins d’en finir définitivement avec la polio, notre action prioritaire depuis 1985, en organisant des manifestations pour collecter des fonds et sensibiliser à la polio, en contribuant financièrement à hauteur de 50 millions de dollars chaque année à soutenir la Fondation du Rotary International et en travaillant avec les gouvernements du monde entier aux fins d’obtenir des fonds et un soutien en faveur de l’éradication de la polio.
Des nuits blanches, à vous entendre, qui ont payé aujourd’hui...
Je reconnais que nous avons travaillé avec ardeur, foi et enthousiasme à cet accomplissement depuis 1996, lorsque le Rotary et ses partenaires de l’Initiative Mondiale d’Eradication de la Poliomyélite se sont joints à Nelson Mandela pour mobiliser les dirigeants du continent afin qu’ils s’engagent à vacciner chaque enfant contre la polio, avec le slogan « Bouter la polio hors d’Afrique ». C’’est le lieu de saluer la volonté politique et l’engagement profond des hautes autorités de nos pays, singulièrement celles de Côte d’Ivoire, pour leur haute compréhension des enjeux de cette campagne de santé publique et leur appui financier, logistique et en ressources humaines très remarquables, du Corps préfectoral, des agents de santé, des parents, des chefs traditionnels, des guides religieux, des éducateurs, des hommes et femmes des médias, des leaders d’opinion, des bénévoles, des artistes, des griots... pour les performances enregistrées dans le cadre de cette initiative qui ont conduit l’OMS à déclarer la Côte d’Ivoire, pays libre de la polio, le 30 novembre 2015; le Nigeria, il y a deux mois et aujourd’hui, la certification des 47 pays de la Région Africaine. Mais il est difficile de décrire en quelques mots l’ampleur du travail que les Rotariens ont accompli au cours de ces trente-cinq dernières années lorsque nous lancions le Programme PolioPlus, notre action prioritaire. Nous éprouvions une fierté à soutenir les efforts de nos gouvernements et à travailler pour une organisation qui vise à offrir un cadeau éternel à l’humanité tout entière, singulièrement aux enfants.
Difficile a été ce combat surtout avec les idées reçues dont des parents se servaient pour refuser la vaccination à leurs enfants, comment vous et les autres membres du Rotary avez-vous pu tenir la barque ?
A vrai dire, nous nous sommes tous engagés dans un combat dont nous savions qu’il ne s’avèrerait pas toujours facile. Heureusement, je dois reconnaître que nos membres ont été formidables de vaillance, d’engagement, de foi, de confiance et de dévouement. La route qui a mené à la certification de l’éradication du poliovirus sauvage dans la Région Africaine a été marquée par le dévouement des professionnels de la santé, des bénévoles, des Rotariens et l’implication effective de tous les Partenaires , se déplaçant à pied, en bateau, à vélo, en bus, en pirogue, sous le chaud soleil ou la pluie...trouvant des stratégies innovantes pour vacciner les enfants au milieu des conflits et de l’insécurité, réalisant des activités de surveillance des maladies à l’effet de tester les cas de paralysie et vérifier l’absence du virus dans les eaux usées, ainsi que l’implication des dirigeants des 47 pays de la Région africaine. Heureusement, des stratégies pour des interventions sanitaires bien planifiées ont été élaborées aux fins de couvrir les régions les plus isolées et accéder à tous les enfants, car chaque enfant compte, chaque vaccinateur compte, chaque goutte compte... Et les gouttes de vaccin dans la bouche des enfants leur permettront de grandir, marcher, courir, contribuer à la construction de leur pays, libres pour toujours. Je vous assure que notre plus grande satisfaction, c’est le sourire d’une maman juste après que son enfant a été vacciné. Voyez-vous, nous avons donc forgé et développé des partenariats pour mieux tirer parti de nos ressources, pour nous assurer que chaque enfant, chaque dollar et chaque goutte du vaccin comptent. Les infrastructures de santé que ce Programme a contribué à mettre en place depuis de nombreuses années ont un impact positif et durable sur les conditions de santé des populations dans nos pays et de nombreuses régions du monde. Par exemple, les laboratoires, le soutien administratif, les données ou l’expertise acquises dans le cadre des efforts d’éradication portent leurs fruits contre le paludisme, la rougeole, la maladie à virus Ebola et la Covid-19. C’est pourquoi aujourd’hui, nous ne pouvons pas baisser la garde. Non ! Il apparaît impératif d’en finir définitivement avec la polio, une fois pour toutes afin d’éviter aux enfants du monde les affres et les séquelles de cette maladie invalidante qui a fait de très nombreuses victimes dans le passé, soit 1000 personnes par jour.
Que retenir de votre expérience personnelle dans ce combat mondial ?
Mon expérience personnelle dans la conduite de ce projet au plan national et sous-régional s’est avérée fructueuse, inspirante, motivante, pleine d’espoir et de réalisations et nous ne pouvons qu’être fiers de nos succès. Cette performance est l’action conjointe de tous, comme je l’ai dit plus haut. J’avoue que cette expérience, unique et exceptionnelle, m’a personnellement formée et a renforcé le sens du service dans ma vie. L’éradication de la polio a solennellement changé des vies, restauré l’espoir et impacté profondément et durablement d’innombrables personnes issues de nos pays respectifs. C’est grâce à l’engagement, aux efforts fournis, à la mobilisation massive ainsi qu’à l’authentique don de chaque Rotarien pour stopper la circulation du polio virus sauvage que le Rotary est ce qu’il est aujourd’hui et continue de faire la différence dans nos pays respectifs, en Afrique et dans le monde depuis 115 ans.
Des défis restent tout de même à relever ?
Les efforts de vaccination contre la polio dans toute la Région africaine doivent se poursuivre. Les vaccinations de routine sont cruciales et doivent être renforcées pour maintenir des niveaux d’immunité élevés afin que le poliovirus sauvage ne revienne pas et que les enfants soient protégés contre les rares cas de poliovirus d’origine vaccinale. Le virus sauvage continue de circuler en Afghanistan et au Pakistan, et tant qu’il circule quelque part, il demeure une menace pour les enfants du monde entier. D’autres obstacles subsistent, nonobstant nos performances. Il reste, en effet dans la Région Africaine des poches où les enfants ne sont pas vaccinés; ce qui contribue à des épidémies de poliovirus de souche vaccinale (PVDVc). Afin d’enrayer la circulation du PVDVc et d’empêcher le poliovirus sauvage de réapparaître, vacciner tous les enfants devient vital. C’est un soulagement et une grande joie de savoir que les campagnes de vaccination, qui avaient été interrompues en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, reprennent dans les pays de la région, notamment dans les zones isolées, les îles, les marchés, les gares routières, à vélo, à pied, en pirogue ou à dos de chameau ou les endroits où les infrastructures de santé sont rares. Nous devons encore relever les manches et achever ce travail entamé depuis plus de trois décennies. Cela est possible car le vaccin est efficace, la volonté politique existe dans nos pays et les partenaires ne cessent de mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires.