Danse contemporaine : Compagnie N’Soleh fait son ‘’Faro Faro’’
Nous sommes à Abidjan, dans la commune de Yopougon. Dans l’une des ruelles chaudes, se dresse un ring de boxe. Des groupes de motards danseurs, jet-setters, boucantiers, de DJ, dans un style divers et hors norme, arrivent et envahissent le ring. Là, sur cette scène en forme de ring, les danseurs racontent leur quotidien en Côte d'Ivoire.
Une Battle chorégraphique, dans un style unique, qui mêle break-dance, arts martiaux et danses urbaines ivoiriennes et danses traditionnelles africaines. Voici le tableau chorégraphique que propose le spectacle ‘’Faro Faro’’, merveilleusement bien exécuté par des jeunes danseurs qui, hier, gagnaient leur vie en se produisant dans les rues d'Abidjan. Ils sont aujourd'hui des professionnels qui se produisent un peu partout en Afrique et en Europe au sein de la compagnie N’Soleh, créée en 1994 par le chorégraphe Massidi Adiatou, et qui a à son actif plus d’une quinzaine de spectacles joués aussi bien sur le continent africain qu’en Europe.
Plusieurs de ses créations ont d’ailleurs fait l’objet de distinctions, notamment le prix découverte Unesco, 1er prix des rencontres chorégraphiques à la biennale de Luanda, le prix Kilimandjaro de Côte d’Ivoire, prix d’auteur du Conseil général de Seine-Saint Denis, le prix Summum du Burida, le prix d’excellence des arts vivants de Côte d’Ivoire, lauréats des VIIIe jeux de la Francophonie et bien d’autres.
Au-delà du divertissement, ‘’Faro Faro’’ se présente comme un projet de développement culturel sur les danses urbaines des quartiers africains. Un concept de danse unique, patrimoine de l’Afrique tout entière et témoignage de sa beauté de sa diversité culturelle.
Le tout sous la houlette du maître d’orchestre, le chorégraphe ivoirien Massidi Adiatou.
Enfant, Massidi commence ses premiers pas devant les discothèques, bars, maquis, bals de quartier et les hauts lieux de la danse de la décennie 80-90.
En 1990, il intègre le groupe Ki-Yi M’Bock puis devient le chorégraphe du deuxième groupe de Ki-Yi M’Bock quelques années plus tard, sous la direction de Were Were Liking Niepo et Bomou Mamadou. En 1994, il fonde sa compagnie de danse, l’une des premières de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest.
Sa compagnie participe pour la première fois au Masa en 1995, avec « Dolorosa », sa toute première création. Cette création lui a valu le prix découverte Unesco.
Aujourd’hui, Massidi Adiatou multiplie les créations et les tournées dans le monde.
SERGES N’GUESSANT