Alassane Ouattara rassure l’Onu sur la présidentielle : « Toutes les dispositions sont prises pour que cette élection soit apaisée et transparente »
« Cette élection intervient dans un environnement démocratique, consolidé par d’importantes réformes sociopolitiques et par des progrès économiques et humains indéniables qui font de mon pays une nation prospère et l’une des économies les plus performantes au monde », a insisté Alassane Ouattara, qui intervenait dans le cadre du débat général en cours à New York à l’occasion de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Premières retrouvailles de grande ampleur sous le joug de la pandémie, la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies se déroule ainsi en visioconférence. Et le thème du débat général en dit long : « L’avenir que nous voulons, l’Onu qu’il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme - Faisons face à la Covid-19 par une action multilatérale efficace ».
Ouvert le 22 septembre, pour s’achever le 29 de ce même mois, ce débat général a déjà enregistré plusieurs interventions dont celle du Président ivoirien Alassane Ouattara.
Cette année, les réunions en ligne ont été privilégiées. L’État de New York n’ayant pas autorisé les rassemblements en salle de plus de 25 personnes. Les réunions bilatérales ou des réunions spéciales en personne dans le complexe n'ont pas eu lieu.
« Face à cet ennemi commun qu’est la Covid-19, le monde a affiché un front désuni qui perdure et retarde l’émergence d’une solution collective et efficace », a dénoncé le Président Alassane Ouattara. L’économiste averti qu’il est craint, en effet, que la Covid-19 ne plonge le monde dans la plus grave crise socio-économique jamais vécue depuis le début du 21e siècle.
Déjà fragilisés par la faiblesse de leurs économies, les pays africains subissent plus durement, à ses yeux, les effets économiques et sociaux, faute d’initiatives de portée mondiale.
« J’appelle l’ensemble des partenaires du continent à prendre des mesures plus courageuses, destinées à soulager nos économies durement affectées par les effets de la Covid-19. Les besoins financiers de l’Afrique sont évalués à 100 milliards de dollars US par an sur trois (3) ans, soit au total 300 milliards de dollars US. En outre, les pays devraient disposer de marges de manœuvre budgétaires afin de leur permettre de poursuivre les investissements sociaux nécessaires et tenir compte des besoins en matière de sécurité, notamment dans les pays confrontés au terrorisme », a donc plaidé le Chef de l’État ivoirien, même s’il se félicite de l’initiative du G20 d’accorder un moratoire sur le service de la dette publique bilatérale au profit de plusieurs pays africains.
« Le monde doit, enfin, entendre l’appel des Africains à l’annulation de la dette publique de leurs pays (...) Il faut aller plus loin et agir sans plus tarder. Les pays africains ont besoin de solutions pérennes, notamment de liquidités et d’investissements, afin de résister au choc inédit subi par nos populations et de poursuivre le processus de développement du continent », estime-t-il. Comme solutions, l’ex-directeur général adjoint du Fmi recommande notamment « le recours aux Droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international ». Un mécanisme qui a déjà fait preuve d’efficacité lors de la crise financière mondiale de 2008-2009.
Face aux défis liés au réchauffement climatique, à la pauvreté, au terrorisme et à la persistance de la menace nucléaire et des conflits armés, la Côte d’Ivoire milite pour une « nouvelle ambition multilatérale » et pour une réforme urgente du Conseil de sécurité.
Si elle passe en tête des urgences, la pandémie ne doit pas, selon le Président ivoirien, faire oublier les autres maladies telles que le paludisme et le Sida, « qui font davantage de victimes dans les pays africains ».
La lutte contre la pauvreté endémique doit se poursuivre également. En Côte d’Ivoire, les indicateurs sont encourageants.
L’étude régionale sur la pauvreté de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) et de la Banque mondiale montre que la Côte d’Ivoire est passée d’un taux de pauvreté de 55,01% en 2011 à 39,4% en 2018. Ce sont donc environ 1,6 million d’Ivoiriennes et d’Ivoiriens qui ont été sortis de la pauvreté pendant cette période.
De même, le Pib par tête d’habitant de la Côte d’Ivoire a plus que doublé, passant ainsi de 1120 dollars US en 2011 à 2290 dollars US en 2019. Ce qui fait de la Côte d’Ivoire le pays avec le plus fort revenu par tête d’habitant dans la sous-région ouest-africaine.