L’Émir de l'État du Qatar à la 75è session de l’Ag des nations unies : « L’expansion de la COVID-19 nous a rappelé que nous vivons sur la même planète… »

Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, Émir de l'État du Qatar
Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, Émir de l'État du Qatar
Son Altesse Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, Émir de l'État du Qatar

L’Émir de l'État du Qatar à la 75è session de l’Ag des nations unies : « L’expansion de la COVID-19 nous a rappelé que nous vivons sur la même planète… »

Le 28/09/20 à 18:00
modifié 28/09/20 à 20:24
Votre Excellence, Président de l'Assemblée générale, Votre Excellence, Secrétaire général des Nations Unies, Mesdames et Messieurs,

Que la Paix, la Miséricorde d’Allah et ses Bénédictions soient sur vous.

Je voudrais, tout d’abord, féliciter son Excellence Monsieur Volkan Bozkır pour la présidence de la 75ème session de l'Assemblée Générale , lui souhaitant le plein succès dans sa mission. Je remercie également son Excellence Monsieur Tijjani Muhammad Bande , président de la session précédente pour les efforts appréciés qu’il a déployés au cours de son mandat. Et je saisis cette occasion pour saluer la contribution de son Excellence le Secrétaire général Monsieur António Guterres pour promouvoir le rôle de l’Organisation des Nations Unies et pour atteindre ses objectifs . Monsieur le Président,

La convocation de cette session intervient alors que nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de la fondation de l’Organisation des Nations Unies, et il convient, à cette occasion, de se rappeler qu’il s’agit d’une expression institutionnelle de notre conscience que nous appartenons à une seule humanité. Nombreuses sont les expériences historiques qui corroborent cette vérité et montrent le danger de la sous-estimer.

L’expansion de la pandémie (COVID-19) nous a rappelé que nous vivons sur la même planète et que la coopération multilatérale est le seul moyen de faire face aux défis des épidémies, du climat et de l'environnement en général. Il serait souhaitable que nous nous souvenions également de cela lorsque nous traitons des questions de la pauvreté, de la guerre et de la paix, et des moyens de réaliser nos objectifs communs pour la sécurité et la stabilité.

Partant de cette prise de conscience, et après que l’État du Qatar s’est hâté de prendre toutes les actions et mesures préventives pour la protection des citoyens et résidents sur son territoire, le Qatar n'a pas vu de contradictions entre son devoir-ci et entre la fourniture d'une assistance à plus de soixante pays et cinq organisations internationales, la participation active aux efforts internationaux de mobilisation des ressources et des énergies pour faire face à cette épidémie et ses répercussions, et le soutien des centres de recherche dans plusieurs pays pour réduire les dangereuses répercussions négatives de cette pandémie et pour découvrir rapidement un vaccin contre ce virus.

Monsieur le Président,

Après plus de trois ans de blocus injuste et illégal sur l’État du Qatar, nous poursuivons la marche vers le progrès et le développement dans divers domaines.

Malgré le blocus, le Qatar a renforcé sa participation effective à l’action internationale multilatérale pour trouver des solutions à d’autres crises .

Le Qatar a également ancré, pendant le blocus injuste et illégal auquel il est soumis, les fondements de sa politique édifiée sur le respect des règles et principes du droit international et de la Charte des Nations Unies, et particulièrement le principe du respect de la souveraineté des États et du refus de s'immiscer dans leurs affaires intérieures.

Et partant de nos responsabilités morales et légales envers nos peuples, nous avons affirmé, affirmons et continuerons à réaffirmer que le dialogue inconditionnel fondé sur les intérêts communs et le respect de la souveraineté des états est le seul moyen de résoudre cette crise, qui avait commencé avec un blocus illégal et dont le dénouement commence par la levée de ce blocus .

À cette occasion, je réitère ma profonde gratitude pour les efforts sincères de Son Altesse Cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Jaber Al- Sabah, Émir de l'état du Koweït frère, tout comme pour les efforts les plus précieux des pays frères et amis pour mettre fin à cette crise.

Mesdames et messieurs,

Il existe un consensus international sur l’équité de la cause palestinienne, mais en dépit ce consensus, la communauté internationale se tient impuissante et ne prend aucune mesure efficace vis-à-vis de l'intransigeance israélienne et la persistance de l'occupation des terres palestiniennes et arabes, en plus du blocus étouffant imposé sur la bande de Gaza, de l'expansion continue de la politique de colonisation et de l'imposition de la politique du fait accompli et ce, en une violation flagrante des résolutions de la légalité internationale et la solution à deux États convenue par la communauté internationale.

La paix juste et souhaitée ne peut être obtenue qu’à travers un engagement total d'Israël aux termes de références et aux décisions de la légitimité internationale acceptés par les Arabes et sur lesquels repose l'Initiative de paix arabe, alors qu'Israël tente de les contourner et d'agir comme si la cause palestinienne n'existait pas. Quelques arrangements qu’ils soient, non basés sur ces références, ne permettront pas de parvenir à la paix, même s’ils étaient nommés « paix » .Ils pourraient avoir des intentions autres que la solution juste de la cause palestinienne, autres que la réalisation d'une paix globale, juste et durable.

Que la cause palestinienne reste sans règlement juste, qu’Israël continue l’implantation et la création de faits sur le terrain sans dissuasion, cela pose le plus grand point d'interrogation sur la crédibilité de la communauté internationale et de ses institutions.

Nous invitons la communauté internationale - en particulier le Conseil de sécurité - à assumer sa responsabilité juridique , à obliger Israël à lever le siège de la bande de Gaza ; à ramener le processus de paix sur la bonne voie grâce à des négociations crédibles, fondées sur des décisions internationales plutôt que sur la force ; à traiter toutes les questions relatives au statut final ; à mettre fin à l'occupation selon un calendrier précis ; à établir un état palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Al Quds-Est comme capitale, et à mettre fin à l'occupation israélienne de tous les territoires arabes occupés.

Dans le cadre de notre effort pour créer l’environnement favorable pour parvenir à la paix et pour répondre aux difficultés économiques et humanitaires auxquelles sont confrontés nos frères en Palestine, nous avons continué, en coordination avec nos partenaires internationaux, à fournir une aide humanitaire et au développement pour répondre aux besoins urgents et à long terme dans la bande de Gaza assiégée, en plus de l’accroissement de nos contributions au profit de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (l'UNRWA).

Monsieur le Président,

Forts de notre ferme conviction de résoudre les différends par des moyens pacifiques, et avec la grâce et le mérite d’ Allah, les efforts de médiation de l’État du Qatar ont abouti à la signature de l'accord de paix entre les États-Unis et le mouvement taliban, à Doha, le 29 février dernier. L’État du

Qatar a réussi à mener à bien l’opération d 'échange de prisonniers entre le Gouvernement afghan et le mouvement taliban grâce aux discussions tenues à Doha le mois dernier.

Nos efforts avec ceux de nos partenaires internationaux ont permis de tenir les négociations de paix afghano - afghanes qui ont commencé le 12 de ce mois-ci, à Doha. Leur succès dépend désormais des frères afghans eux-mêmes, et nous déploierons nos efforts en coopération avec la communauté internationale pour faciliter le dialogue dans l’espoir que la paix et la stabilité prévalent bientôt en Afghanistan, à condition que tout le monde décide de délaisser définitivement la violence et d'accepter la diversité, la différence et l'égalité de citoyenneté dans ce pays.

Monsieur le Président,

Après plus de neuf ans depuis la crise syrienne et les tragédies humanitaires sans précédent dont les graves impacts négatifs exacerbent d'année en année, il est encore impossible de mettre fin à cette crise en raison de l'intransigeance du régime syrien et l'échec de la communauté internationale, en particulier du Conseil de sécurité, à assumer son devoir dans le maintien de la paix et la sécurité internationales et dans la protection des civils.

Le régime en Syrie continue à perturber même le processus d’élaboration d’une nouvelle constitution, proposée par la Russie. Et c’est malheureusement, tout ce qui reste des efforts internationaux pour parvenir à une quelconque solution pacifique .Le régime traite cet effort avec une stratégie qui va de pair avec la communauté internationale, la même stratégie suivie quand il a participé aux négociations simulées pour passer le temps sans avoir l’intention de faire le moindre changement.

À cette occasion, je réitère la ferme position de l’État du Qatar selon laquelle le seul moyen de mettre fin à la crise syrienne est la solution politique sur la base de la Déclaration de Genève (1) et la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité numéro 2254. L’État du Qatar affirme aussi qu’il continuera, avec la communauté internationale, à soutenir les efforts visant à établir la justice et à tenir pour responsable les auteurs d'atrocités, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en Syrie .

Côté humanitaire, nous continuerons à fournir toutes les formes de soutien et d'assistance au peuple syrien frère dans les zones de déplacement et d'asile jusqu'à la fin de cette crise.

Quant à la guerre qui fait rage dans le Yémen frère, qui continue de détruire l’urbanisation au Yémen, qui y détruit les fondements de la vie et qui menace la sécurité dans la région, nous affirmons que le seul moyen de résoudre cette crise est la négociation entre les Yéménites conformément aux résultats du dialogue national, de l’initiative des pays du Golfe et des résolutions congrues du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2216 . Nous affirmons notre position ferme sur l'unité du Yémen et son intégrité territoriale.

Quant au Soudan frère, nous apprécions hautement la signature d’un accord de paix à Juba entre le gouvernement de transition du Soudan et un certain nombre de mouvements armés, et nous exprimons notre gratitude à l'État du Soudan du Sud pour avoir parrainé la signature de cet accord, et nous sommes impatients de voir le reste des factions se joindre au processus de paix. Nous soulignons la position inébranlable de l'État du Qatar aux côtés du peuple soudanais frère afin qu’il réussisse à dépasser cette phase de transition et réalise ses aspirations pour la stabilité et le développement.

Nous réitérons l’appel aux pays concernés à faciliter les efforts des frères soudanais en retirant le Soudan de la liste des États qui soutiennent le terrorisme. Il leur suffit les difficultés et les épreuves auxquelles ils font face. Et dans ce contexte l’État du Qatar s’est tenu auprès des frères en leur apportant l’aide pour faire face à l'inondation qui a causé de graves dommages aux constructions et à la population; et nous appelons la communauté internationale à leur fournir toutes sortes de soutien nécessaire pour faire face aux catastrophes naturelles .

Sur la question libyenne, nous saluons de nouveau l'accord de cessez-lefeu et l’activation du processus politique conformément à l'Accord de Skhirat et à tous ses résultats, afin de parvenir à un règlement politique global qui préserve à la Libye sa souveraineté, son intégrité territoriale, son indépendance, le sang de son peuple et sa richesse. Il est bon que chacun comprenne l’impossibilité d’imposer un régime militaire par la force en Libye.

Nous avons souffert de ce que le Liban a traversé après l'explosion au port de Beyrouth, et nous nous sommes tenus aux côtés de nos frères libanais sans conditions. Il n’est pas de notre habitude d’imposer des conditions politiques pour faire preuve de solidarité lors des catastrophes. Mais en définitive, il incombera aux Libanais eux-mêmes, et non par obligation, de trouver des moyens de réforme qui font l’unanimité, et de répondre aux aspirations de toute une génération pour un État fondé sur la citoyenneté et non sur aucune autre appartenance. C'est d'ailleurs une aspiration partagée par la jeune génération dans toute la région .

Mesdames et Messieurs,

Le terrorisme reste l’un des défis les plus importants auxquels le monde est confronté, car il constitue une menace réelle pour la paix et la sécurité internationales et entrave la réalisation du développement durable pour les peuples. Nous, au Qatar, nous ne ménageons aucun effort pour participer activement aux efforts internationaux et régionaux afin de lutter contre ce phénomène et à s’attaquer à ses racines, en particulier en soutenant l’éducation de millions d’enfants, de jeunes et de femmes et en créant des emplois pour les jeunes.

Et dans ce contexte, le Qatar renforce son partenariat stratégique avec les organismes compétents des Nations Unies, et je fais référence ici à l'ouverture d'un bureau de programmes rattaché au bureau des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme à Doha en mai prochain, afin de mettre en œuvre des Insights comportementaux sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent.

Monsieur le Président,

Dans le domaine de l'aide au développement et d’assistance aux pays en développement et aux pays les moins avancés, et d’appui aux pays touchés par les impacts négatifs du changement climatique, le Qatar a tenu sa promesse de verser 100 millions de dollars pour aider les pays les moins avancés et les petits états insulaires en développement à faire face aux changements climatiques .

Nous sommes heureux d'accueillir à Doha en mars prochain, la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, et nous sommes convaincus que cette conférence contribuera à soutenir leur marche vers le développement dans les dix années à venir. Ce qui va avec l’agenda pour le développement durable pour 2030.

En conclusion, nous affirmons l’engagement de l’état du Qatar à la Déclaration adoptée par l'Assemblée générale le 21 septembre courant avec la participation des chefs d'État et de gouvernement. Le Qatar s’en est chargé en partenariat avec le Royaume de Suède, pour faciliter les négociations internationales en vue de son adoption, et nous continuerons à travailler avec l'ONU pour atteindre ses objectifs et affronter des défis communs pour le bien de nos peuples et celui de l'humanité.

Merci .

Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions d'Allah soient sur vous.

Service Communication

Ambassade du Qatar Abidjan


Le 28/09/20 à 18:00
modifié 28/09/20 à 20:24