Des travailleurs d'Ecobank manifestant devant la banque. (DR)
Grève d’agents d’Ecobank Côte d’Ivoire : Un dialogue de sourd entre la direction et le personnel
« Nous sommes hors des bureaux pour manifester notre mécontentement, crier notre ras-le-bol face à un management qui est d’un temps ancien, qui opprime et harcèle. Un management qui, au nom d’une quelconque profitabilité, veut arracher le pain de la bouche des employés. Un management qui ne sait certainement pas que le meilleur capital d’une industrie, c’est sa ressource humaine et qui voudrait nous spolier de nos droits ». Tels sont les propos de Franck Affiah Maximin, responsable des marchés jeunes au siège d’Ecobank, par ailleurs chargé de communication du Syndicat national des travailleurs d’Ecobank (Synteco), dont les membres sont entrés en grève, le lundi 28 septembre 2020.
Il haranguait les grévistes attroupés devant le siège de la banque, au Plateau, brandissant des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire: « Non à la suppression de nos droits acquis » ; « Non au harcèlement moral » ; « Non au mépris des employés. »
Les grévistes dont certains avaient des bandeaux rouges attachés au front ou aux bras, scandaient : « Non à la violation de nos droits; non au mépris; non au harcèlement; ne touchez pas à ce qui nous revient, etc. »
Selon Franck Affiah qui s’exprimait au nom du secrétaire général du Synteco, Jean-Paul N’Da, cette manifestation n’est pas un bras de fer entre la direction générale et les travailleurs. « Le motif principal, c’est la méthode utilisée par la direction générale qui veut nous imposer des mesures d’austérité évoquées par elle », a-t-il expliqué. Et d'énumérer ces mesures : « La direction générale veut nous imposer le gel d’augmentation du salaire sur l’année 2020 ; la suppression de notre 14e mois de salaire ; la réduction de 50% de notre prime de responsabilité ; la réduction de 50% de notre dotation téléphonique et la réduction de 50% de notre dotation en carburant ».
Poursuivant, il a indiqué que l’ensemble du personnel qui s’est réuni le 2 juin pour statuer sur les différents points, a mené des négociations pour ne pas que ces mesures s’appliquent vu que le personnel n’était pas favorable. Soulignant que des rencontres ont été organisées avec la direction sous l’égide de l’inspection du travail, à l’effet de trouver des solutions. Mais au sortir desdites rencontres, aucun accord n’a été trouvé.
Mais, récemment, le personnel a reçu une communication de la direction indiquant que les mesures seront mises en application le 25 octobre. A cet effet, le personnel est invité à se prononcer dans un délai de 72h. Ce qui est contraire à la loi, a-t-il appuyé.
Pour lui, l’objectif est de trouver un arrangement. Le personnel à 100% dans les agences a suivi la grève sans aucune contrainte. « Nous estimons que le management d’ici à demain devrait prendre des décisions et nous, en tant que syndicat, sommes prêts à retourner à la table de négociation pour vu que nous ayons des garanties solides », a assuré Franck Affiah. Qui a tenu à présenter, au nom de tout le personnel, leurs excuses aux clients. « Cette action n’est nullement dirigée contre nos clients. Ce sont eux qui nous font », s’est-il excusé. A l’en croire, la grève est faite pour durer 72h.
La direction générale affirme ne pas fermer la porte aux discussions
Face à cette situation, Akpessé Martial Claude Michel, directeur juridique d’Ecobank, interrogé, a apporté des précisions. « Une partie du personnel membre d’un nouveau syndicat créé le 9 septembre 2020, s’oppose à l’application d’un certain nombre de mesures », a d’emblée exposé M. Akpessé.
Selon lui, le Synteco a notifié sa création à la direction générale le 9 septembre 2020. Il a déposé à la direction générale le 15 septembre 2020, un préavis de grève sans avoir au préalable rencontré la direction générale. Et de préciser qu’à l’initiative du Synteco, le 21 septembre, l’inspection du travail a ouvert une conciliation à laquelle la direction générale a pris part. Le 25 septembre, la direction générale a signé le procès-verbal de cette première conciliation.
Le Synteco a refusé de signer ledit procès-verbal, indiquant que la direction générale n’a pas suspendu les mesures annoncées et qu’elle continuait d’exercer la pression sur le personnel. Ce qui n’est pas exact, affirme-t-il.
Poursuivant, il a indiqué qu’à l’issue de ces concertations au niveau de l’inspection du travail, la direction générale a invité tout le personnel à poursuivre ses activités parce que le Synteco avait levé son mot d’ordre de grève et la direction générale a marqué sa disponibilité à poursuivre les échanges sur les mesures avant leur application sous l’égide de l’inspection du travail. Et d’ajouter qu’à la grande surprise de la direction de la banque, le dimanche 27 septembre 2020, aux environs de 22h 45, le Synteco lui a adressé un mail annonçant une grève le lundi 28 septembre 2020. « Nous ne mettons pas en cause le droit de grève. La direction générale voulait simplement indiquer que le droit de grève fait l’objet d’une réglementation bien précise. Dès l’instant où la conciliation est ouverte, toutes les parties s’engagent à suspendre le mot d’ordre de grève et à poursuivre les négociations avec la direction », a-t-il précisé.
« Depuis les mois de mai et juin, vu les contraintes, les défis actuels auxquels la banque doit faire face, au lieu de procéder à des suppressions d’emplois ou à des chômages techniques, comme certaines entreprises ont eu à le faire, la banque a plutôt demandé à tout le personnel (de la direction au plus petit des employés), qu’un sacrifice collectif soit fait pour pouvoir réduire les charges. A cet effet, des négociations ont été ouvertes depuis les mois de mai, juin, juillet et août avec les délégués du personnel », a expliqué le directeur juridique.
Malheureusement, dira-t-il, après des discussions avec toutes les parties prenantes, il n'y a pas eu de consensus jusqu’à ce que la direction assiste à cette grève de son personnel. Toutefois, il indique que la direction continuera de privilégier le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin de mettre en œuvre des mesures qui, selon lui, sont importantes pour assurer la pérennité des opérations d’Ecobank Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, il a, au nom de la direction générale, invité le syndicat à revenir à la table de discussions.
Une occasion pour lui de rassurer la clientèle que la banque continue de la servir via les plateformes digitales, ses guichets automatiques.
Les grévistes dont certains avaient des bandeaux rouges attachés au front ou aux bras, scandaient : « Non à la violation de nos droits; non au mépris; non au harcèlement; ne touchez pas à ce qui nous revient, etc. »
Selon Franck Affiah qui s’exprimait au nom du secrétaire général du Synteco, Jean-Paul N’Da, cette manifestation n’est pas un bras de fer entre la direction générale et les travailleurs. « Le motif principal, c’est la méthode utilisée par la direction générale qui veut nous imposer des mesures d’austérité évoquées par elle », a-t-il expliqué. Et d'énumérer ces mesures : « La direction générale veut nous imposer le gel d’augmentation du salaire sur l’année 2020 ; la suppression de notre 14e mois de salaire ; la réduction de 50% de notre prime de responsabilité ; la réduction de 50% de notre dotation téléphonique et la réduction de 50% de notre dotation en carburant ».
Poursuivant, il a indiqué que l’ensemble du personnel qui s’est réuni le 2 juin pour statuer sur les différents points, a mené des négociations pour ne pas que ces mesures s’appliquent vu que le personnel n’était pas favorable. Soulignant que des rencontres ont été organisées avec la direction sous l’égide de l’inspection du travail, à l’effet de trouver des solutions. Mais au sortir desdites rencontres, aucun accord n’a été trouvé.
Mais, récemment, le personnel a reçu une communication de la direction indiquant que les mesures seront mises en application le 25 octobre. A cet effet, le personnel est invité à se prononcer dans un délai de 72h. Ce qui est contraire à la loi, a-t-il appuyé.
Pour lui, l’objectif est de trouver un arrangement. Le personnel à 100% dans les agences a suivi la grève sans aucune contrainte. « Nous estimons que le management d’ici à demain devrait prendre des décisions et nous, en tant que syndicat, sommes prêts à retourner à la table de négociation pour vu que nous ayons des garanties solides », a assuré Franck Affiah. Qui a tenu à présenter, au nom de tout le personnel, leurs excuses aux clients. « Cette action n’est nullement dirigée contre nos clients. Ce sont eux qui nous font », s’est-il excusé. A l’en croire, la grève est faite pour durer 72h.
La direction générale affirme ne pas fermer la porte aux discussions
Face à cette situation, Akpessé Martial Claude Michel, directeur juridique d’Ecobank, interrogé, a apporté des précisions. « Une partie du personnel membre d’un nouveau syndicat créé le 9 septembre 2020, s’oppose à l’application d’un certain nombre de mesures », a d’emblée exposé M. Akpessé.
Selon lui, le Synteco a notifié sa création à la direction générale le 9 septembre 2020. Il a déposé à la direction générale le 15 septembre 2020, un préavis de grève sans avoir au préalable rencontré la direction générale. Et de préciser qu’à l’initiative du Synteco, le 21 septembre, l’inspection du travail a ouvert une conciliation à laquelle la direction générale a pris part. Le 25 septembre, la direction générale a signé le procès-verbal de cette première conciliation.
Le Synteco a refusé de signer ledit procès-verbal, indiquant que la direction générale n’a pas suspendu les mesures annoncées et qu’elle continuait d’exercer la pression sur le personnel. Ce qui n’est pas exact, affirme-t-il.
Poursuivant, il a indiqué qu’à l’issue de ces concertations au niveau de l’inspection du travail, la direction générale a invité tout le personnel à poursuivre ses activités parce que le Synteco avait levé son mot d’ordre de grève et la direction générale a marqué sa disponibilité à poursuivre les échanges sur les mesures avant leur application sous l’égide de l’inspection du travail. Et d’ajouter qu’à la grande surprise de la direction de la banque, le dimanche 27 septembre 2020, aux environs de 22h 45, le Synteco lui a adressé un mail annonçant une grève le lundi 28 septembre 2020. « Nous ne mettons pas en cause le droit de grève. La direction générale voulait simplement indiquer que le droit de grève fait l’objet d’une réglementation bien précise. Dès l’instant où la conciliation est ouverte, toutes les parties s’engagent à suspendre le mot d’ordre de grève et à poursuivre les négociations avec la direction », a-t-il précisé.
« Depuis les mois de mai et juin, vu les contraintes, les défis actuels auxquels la banque doit faire face, au lieu de procéder à des suppressions d’emplois ou à des chômages techniques, comme certaines entreprises ont eu à le faire, la banque a plutôt demandé à tout le personnel (de la direction au plus petit des employés), qu’un sacrifice collectif soit fait pour pouvoir réduire les charges. A cet effet, des négociations ont été ouvertes depuis les mois de mai, juin, juillet et août avec les délégués du personnel », a expliqué le directeur juridique.
Malheureusement, dira-t-il, après des discussions avec toutes les parties prenantes, il n'y a pas eu de consensus jusqu’à ce que la direction assiste à cette grève de son personnel. Toutefois, il indique que la direction continuera de privilégier le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes afin de mettre en œuvre des mesures qui, selon lui, sont importantes pour assurer la pérennité des opérations d’Ecobank Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, il a, au nom de la direction générale, invité le syndicat à revenir à la table de discussions.
Une occasion pour lui de rassurer la clientèle que la banque continue de la servir via les plateformes digitales, ses guichets automatiques.