Film documentaire: Axel Illary fait son ‘’Zouglou feeling’’
Pour laisser à la postérité l’histoire de ce genre musical qui s’impose comme une des identités musicales ivoiriennes, le journaliste ivoirien, Axel Illary a réalisé un film documentaire intitulé ‘’Zouglou Feeling’’. Qui restitue l'univers "zougloutique".
À travers ce documentaire de 60 mn, le troisième du genre qu’il signe après ‘’Côte d’Ivoire, la presse à l’épreuve de la liberté’’ (52 mn - 2002) et ‘’Génération Couper-Décaler’’ (60 mn - 2005), le réalisateur retrace l’histoire de ce genre musical de la Côte d’Ivoire qui s’est lancé à la conquête du monde, avec la célèbre chanson ‘’Premier Gaou’’ du groupe Magic System.
Comment est né le Zouglou ? Comment se définit-il ? Témoignages d’acteurs clés, les perspectives sont les articulations autour desquelles le réalisateur a axé sa démarche pour faire l’état des lieux. « Le film retrace l’histoire de cette musique née dans le feu des revendications sociales et politiques en Côte d’Ivoire, et qui n’est pas près de dire son dernier mot », confie Axel Illary également directeur général de la structure Iman Production et fondateur du site d’information www.ladepechedabidjan.info.
Le documentaire révèle que initié au lycée moderne de Gagnoa entre 1985 et 1987 par Christian Gogoua, alias Joe Christy, la chorégraphie qui accompagne la musique zouglou a été peaufinée par Serge-Bruno Porquet alias Opokou N’ti. Le Zouglou prend ses racines dans l’Alloucou, une musique de réjouissance jouée avec le tam-tam, en pays Bété, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est au cours des rencontres sportives inter-villages et autres manifestations organisées à l’occasion des grandes vacances scolaires, que l’Alloucou est joué.
Cette musique villageoise se déporte dans le milieu urbain, notamment dans le milieu scolaire, grâce à certains élèves vacanciers qui, de retour en ville, perpétuent les animations de vacances dans leurs différents établissements.
Bien que tirant son origine de l’Alloucou, le Woyo est le fruit d’un brassage culturel dû à la multi-ethnicité et au fort taux d’immigration que connaît la Côte d’Ivoire. C’est en effet un mélange de rythmes issus de diverses contrées du pays. Il s’enrichit des sonorités du terroir et puise également au-delà des frontières ivoiriennes. C’est donc cette dynamique woyo qui se muera dans le milieu universitaire en Zouglou dont les premières notes tonnent dans les années 90 avec l’album ‘’Gboglo Koffi’’ du groupe musical ‘’Parents du Campus’’ de Didier Bilé.
SERGES N'GUESSANT
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