Lendemain du week-end électoral : Timide reprise des activités à Abidjan

La morosité des activités, au dire de Joël Kouassi, chauffeur de taxi communal à Yopougon, cause un manque à gagner substantiel aux acteurs du transport urbain. « Depuis jeudi dernier, je ne travaille pratiquement pas. Je croyais que tout allait bien reprendre aujourd’hui. Mais je constate que cette journée de lundi est pareille à celle d’hier », note-t-il avec amertume. Il souhaite que les activités reprennent normalement pour le bonheur de tous. « Pour nous qui cherchons l’argent au jour le jour, cette situation est très difficile. On a de plus en plus des difficultés pour nourrir nos familles », fait savoir le jeune conducteur.
Comme dans les transports, l’activité commerciale n’a pas totalement repris le lundi 2 novembre, à Yopougon et à Adjamé. Seuls quelques magasins et boutiques ont ouvert. Faible affluence également dans les marchés. Mme Catherine Tapé, vendeuse de légumes à Yopougon Sideci, affirme avec un brin d’ironie qu’elle est « momentanément au chômage ».
« Depuis vendredi, je n’arrive pas à m’approvisionner. Hier (dimanche : ndlr), je suis allée voir au marché de gros, mais je n’ai rien eu. A cette allure-là, je risque de toucher mon fonds de commerce, car il me faut nourrir la famille », confie-t-elle.

De l’avis de cette dame, qui de surcroît est veuve, il est temps de tourner la page des tensions électorales afin que chacun mène ses activités pour subvenir aux besoins des siens. « Je souhaite que les leaders politiques dialoguent pour s’entendre sur la préservation de la paix et qu’on nous permette de vendre dans la quiétude », conclut-elle.
Au petit trot dans l’administration
L’administration publique, à l’instar des autres secteurs d’activité, a elle aussi, fonctionné au petit trot ce lundi 2 novembre. Dans bon nombre de services, les agents ont travaillé en demi-journée. Il y avait très peu de monde à la Cité administrative du Plateau sous le coup de 14 heures. « Nous avons travaillé aujourd’hui. Seulement, nos responsables ont autorisé que ce soit en journée continue. On a fini à 13 heures. C’est l’heure de la descente », font savoir deux jeunes dames dans le hall de la Tour A.
D’autres agents rencontrés au rez-de-chaussée de la Tour C, assurent également que leur service était ouvert. « On rentre parce qu’il n’y a pas grand-chose à faire aujourd’hui. Mais retenez qu’on a travaillé », soutiennent-ils en chœur, refusant toutefois de décliner leur identité.

Daniel Loukou, un agent de bureau, est d’avis que l’administration a tourné au ralenti ce lundi. « Je travaille au privé. Mais je constate comme vous que beaucoup de bureaux administratifs sont portes closes. Tout autour de nous, dans le rayon du Palais de justice, il n’y a pratiquement pas d’activité. Même les parkings, d’habitude surchargés, sont quasiment vides », observe-t-il. Avant d’ajouter qu’outre les bureaux, les lieux de restauration et les commerces sont fermés.
Ibrahim Koné, un jeune vendeur ambulant de téléphones mobiles, pense quant à lui, que si le Plateau semble désert, c’est parce que les usagers des services publics, qui forment le plus gros contingent de la foule les jours ouvrables, ne sont pas au rendez-vous ce lundi. « Le Plateau grouille de monde parce qu’il y a de nombreux visiteurs. Quand ils ne viennent pas, on a l’impression qu’il n’y a personne », argue-t-il. Soulignant que les bureaux sont effectivement ouverts. « J’ai même livré un portable à une cliente à la Tour D », atteste-t-il.