Art contemporain/Museum of Moderne Art de New York: L’Ivoirien Ouattara Watts rejoint la cour des grands

MoMA NEW YORK
MoMA NEW YORK
MoMA NEW YORK

Art contemporain/Museum of Moderne Art de New York: L’Ivoirien Ouattara Watts rejoint la cour des grands

Le 24/12/20 à 20:05
modifié 24/12/20 à 20:09
Des œuvres d’art de l’artiste contemporain américain d’origine ivoirienne, Ouattara Watts, font désormais partie de la collection du Museum of Moderne Art (MoMA) de New York. Ce musée, faut-il le souligner, abrite des œuvres de Pablo Picasso, Jackson Pollock, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Dali, Van Gogh, Matisse...
Cet événement historique n’a pas laissé la communauté des arts indifférente ainsi que les amateurs d’art de son pays d’origine, la Côte d’Ivoire. Ouvert pour la première fois en 1929, le MoMA dispose dans ses acquisitions des plus belles collections d’art moderne au monde. Ses collections remontent à 1880.

Une toile de ouattara watts
Une toile de ouattara watts



Admiratrice de l’artiste, la première Dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, a tenu à exprimer sa grande joie à cette occasion. Et surtout à partager l’information avec les Ivoiriens. « Chers amis, notre compatriote, l’artiste peintre ivoirien Ouattara Watts vient de faire son entrée au mythique Musée MoMA (Museum of Moderne Art) de New York, devenant ainsi le premier artiste d’origine africaine à intégrer ce musée de renommée mondiale. J’ai accueilli cette nouvelle avec une grande joie et un réel sentiment de fierté. Ses magnifiques œuvres telles que Dogon Culture et Door of the cosmos traduisent son identité multiculturelle et nous donnent toute la mesure de son talent. Je voudrais lui exprimer mes chaleureuses félicitations et le remercier d’avoir hissé l’art africain à un niveau aussi prestigieux. Bravo l’artiste », écrit l’épouse du Président de la République de Côte d’Ivoire sur sa page officielle Facebook. Avant elle, le critique d’art Mimi Auguste Errol, compagnon de longue date de l’artiste, à l’annonce de cette nouvelle, a eu les larmes aux yeux. « J’ai pleuré », a-t-il confié à un confrère. Pour Mimi Errol, l’entrée de Ouattara Watts au Museum of Moderne Art de New York peut s’apparenter à celle de Barack Obama à la Maison Blanche. Revisitant le Paris des années 80, le critique se rappelle de la seule exposition de groupe de l’artiste à la Galerie Georges Lavrov.

OUATTARA WATTS
OUATTARA WATTS



Pour Mimi, son compagnon Watts avait quelque chose de particulier que beaucoup de personnes ne percevaient pas.

Ouattara Watts signe sa première exposition personnelle à Abidjan à la Rotonde des arts et à la galerie Cécile Fakhoury respectivement du 19 novembre au 31 décembre 2018 « Ouattara Watts : Get ready » et du 22 novembre 2018 au 26 janvier 2019 « Before Looking at this Work, Listen to it ».

De l’avis des critiques, c’est une véritable magie qui s’opère dans la démarche de Watts en atelier qui fait apparaître des cosmogonies racontant la formation de l’univers. Qui traversent et relient les espaces et les récits dogon et bambara, senoufo, baoulé, nuba et fan.... Ainsi le peintre, véritable passeur, connecte des univers hétérogènes pour mieux en marquer la dimension universelle.

LE PEINTRE OUATTARA WATTS
LE PEINTRE OUATTARA WATTS

Le critique d’art Yacouba Konaté explique qu’en 1985, la toile qu’il fait entrer dans le fond Yankel expose une touche abstraite qui renonce à l’illustration autant qu’au naturalisme. Le tableau intègre des techniques de couture, de suture dans une ambiance monochrome sobre et intense, relate le Professeur Yacouba Konaté, président honoraire de l’Association internationale des critiques d’art (Aica). C’est l’auteur de ce tableau, écrit Pr Konaté, moulé dans les mythes et les rites de la rigoureuse culture sénoufo dont il est un pur produit que rencontre Jean-Michel Basquiat en 1988, lors d’un vernissage à la galerie Ivon Lambert, à Paris.


Pour Cécile Fakhoury, parler de la peinture de Ouattara Watts n’est pas quelque chose d’aisée. Intimement liées à l’Afrique et à un monde connecté à ses ancêtres, les œuvres de l’artiste laissent voir des idéogrammes cryptiques, des symboles d’une religion oubliée ou encore des équations complexes. Sur ses toiles, l’artiste semble réussir à faire cohabiter deux mondes, tel un intercesseur. Ce qui fait dire à la galeriste qu’il y a une « vraie puissance dans son travail ».
Né en 1957, Ouattara watts émarge également dans l’atelier de Yankel où il entre en 1982. Il est Ivoirien, mais n’a pas transité par l’École des beaux-arts à Abidjan.


Le 24/12/20 à 20:05
modifié 24/12/20 à 20:09