Comité de normalisation à la tête de la FIF: Pourquoi il faut s’inquiéter
Depuis le 24 décembre, un vent d’inquiétude souffle sur le football ivoirien. La Fifa ne veut plus voir les membres du comité exécutif du défunt président Sidy Diallo. L’instance mondiale du football a annoncé l’installation d’un comité de normalisation. La Fifa va désigner de nouveaux Ivoiriens, pas forcément des hommes et des femmes du milieu. Cela s’est vu ailleurs. Des personnes jugées neutres qui seront payées à coup de dollars américains pendant un an. Leur feuille de route est bien définie. Il s’agit de « gérer les affaires courantes de la Fif ; réviser partiellement les statuts et le code électoral de la Fif (lorsque nécessaire dans le contexte des élections) afin de garantir leur conformité avec les statuts et les exigences de la Fifa, et veiller à leur adoption par l’assemblée générale de la Fif ; réviser les statuts de certaines parties prenantes ; et en dernier lieu, agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif de la Fif sur la base des statuts et du code électoral révisés », souligne la secrétaire générale Fatma Samoura, dans son courrier dont copie a été envoyé à la Caf et à l’Ufoa B.
En attendant la publication de ce nouveau bureau fédéral, les Ivoiriens se demandent à quelle sauce leur sport roi sera bouffé. « C’est un complot contre le football ivoirien. Nous, acteurs du football ivoirien, ne comprenons rien dans cette décision qui a pour seul but de tuer notre football », estime l’ancien milieu de terrain international Oumar Ben Sallah.
D’autres personnes comme l’ancien sélectionneur national, Yéo Martial, ne cachent pas leur inquiétude. « On aurait dû négocier. Hélas, nous sommes dans le mur », confie-t-il. C’est qu’en décidant, sans raison valable, d’installer un comité de normalisation, la Fifa a fait naître chez le bureau sortant, qui était déjà dans une position de tribu assiégée, un sentiment de frustration. C’est ce qui l’a poussé à attaquer la décision en justice.
Du coup, les craintes sont réelles. Car sur le terrain, le comité de normalisation pourrait être confronté à la fronde de certains dirigeants de clubs. Un peu comme partout où la Fifa a installé ce type de comité. Surtout que cette situation semble raviver la tension entre le Gx et le camp pro-Comex. « En tout cas, ne boudons pas notre plaisir de voir le comité exécutif de la Fif mis hors du circuit. C’est ce que nous avons souhaité depuis longtemps. En 2017, nous sommes allés à Zurich pour démontrer aux yeux de tous que le football en Côte d’Ivoire était mal géré. Et qu’il fallait dégager ceux qui étaient là. Cela est fait, c’est une victoire pour nous en tant que membre du GX », jubile Armand Gohourou, le président d’Agir de Guibéroua. Il ne se pose pas de question sur ce que peut ressentir l’autre groupe en face. Comme au Togo où une guéguerre semblable avait cloué le comité en 2015, avec un rejet massif des nouveaux statuts de la fédération proposé en assemblée générale.