Législatives 2021/Venance Konan (candidat Rhdp): «Nous gagnerons à Daoukro et dans la majeure partie du pays»
Le directeur général de Fraternité Matin évoque son entrée sur la scène politique, ainsi que ses atouts en tant que candidat sous la bannière du Rhdp.
Vous êtes retenu pour être candidat à Daoukro lors des élections législatives. Pourquoi avez-vous accepté de vous présenter ?
Je suis de Daoukro. C’est vrai que je ne suis pas né dans cette ville, mais j’y suis depuis toujours. J’y ai fait le lycée, ma mère y vit, j’y suis installé. Depuis que je travaille, je n’ai cessé de poser des actions en faveur des populations. Je le fais peut-être dans la discrétion. Cependant, il y en a qui ont remarqué ces actes, et qui estiment que je peux faire plus en qualité de représentant à l’Assemblée nationale. Ils m’ont donc demandé de présenter ma candidature et j’ai accepté.
Quelles sont vos forces et chances ?
Déjà, il y a cette jeunesse qui a sollicité ma candidature et qui m’a assuré de son soutien. Ma force, c’est peut être ces actes que j’ai posés et qui sont reconnus. C’est aussi l’amour que je porte aux populations, à mes parents. Par ailleurs, je suis membre du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp), un parti qui a travaillé, a bâti la Côte d’Ivoire et a mis le pays en chantier. Cela fait partie de mes forces.
Votre candidature peut surprendre, vu que vous êtes à la tête d’un journal progouvernemental.
Ce n’est pas un fait nouveau d’être journaliste et candidat à des élections. Le ministre Auguste Miremont a été maire et député à Bin-Houyé. Jean Kambiré, un grand nom de notre radio, avait été député. Assalé Tiémoko, journaliste et directeur du journal L’éléphant Déchainé, est maire à Tiassalé, ou encore Charles Sanga qui est maire à Tafiré. Et la liste n’est pas exhaustive. On peut dire que la présence des journalistes en politique dans notre pays ne date pas d’aujourd’hui. Il faut aussi noter que j’ai 34 années de carrière dans le secteur du journalisme. J’ai débuté ma carrière en 1987 comme journaliste après mon doctorat en droit. J’ai gravi tous les échelons, je suis directeur général depuis 10 ans. Que je me lance en politique aujourd’hui où je suis en fin de carrière professionnelle, je pense que c’est une continuité.
Le Pdci Rda, à travers notamment le Président Henri Konan Bédié, semble plutôt bien implanté à Daoukro. N’est-ce pas un terrain un peu difficile ?
Je ne vois pas les choses sous l’angle de l’adversité. M. Bédié est notre père à tous à Daoukro. C’est lui qui nous a fait. Et, il y a très peu de personnes qui peuvent affirmer n’avoir pas bénéficié d’une action du Président Bédié. Donc, c’est notre père à tous. D’ailleurs, est-il nécessaire de rappeler qu’il est le créateur du Rhdp ? C’est bien lui qui a appelé à ce rassemblement le 17 septembre 2014 à Daoukro justement. Il a appelé à l’union entre le Pdci-Rda et le Rdr. Et nous nous sommes inscrits dans cette vision. C’est vrai qu’il y a eu des dissensions entre lui et le Président Alassane Ouattara qui ont abouti à une séparation. Mais, au fond que l’on soit du Pdci ou du Rhdp, nous sommes tous de la même famille des enfants d’Houphouët-Boigny. Je ne vois donc pas les choses dans le sens d’une confrontation. Je ne vais pas pour affronter M. Bédié ou le Pdci. Je vais plutôt proposer mes services à la population. Et c’est en tant que fils de Daoukro que j’y vais. Pour moi, il s’agit d’une compétition loyale et fraternelle. Le meilleur gagnera et quand on aura terminé, on se saluera, on s’embrassera. Mais je tiens à rendre hommage à M. Bédié qui est notre père à tous et nous ne voulons que perpétuer l’œuvre qu’il a initiée depuis plus de 60 ans à Daoukro.
Pour justement perpétuer cette œuvre, quels sont les actes que vous envisagez poser ?
Tout simplement les mêmes actes que je pose depuis toujours. C’est d’être aux côtés de nos populations, les soutenir. En étant à l’Assemblée nationale, je crois que je pourrai apporter encore plus. En plus, on n’est pas seulement élu d’une localité, mais on est député d’un pays. Je pense que mon parcours professionnel et mon expérience personnelle seront un atout pour mon apport en termes de propositions de lois, afin de faire avancer notre pays.
Il y avait d’autres propositions de candidatures au sein de votre parti pour Daoukro. Qu’est ce qui a pesé en votre faveur ?
J’ai été le seul candidat Rhdp à faire acte de candidature, donc il n’y a pas eu de débat.
Vous étiez à l’Assemblée nationale en qualité de responsable de la communication. Vous y retournerez peut-être à nouveau. Ce n’est évidemment pas le même contexte, mais c’est tout comme un retour aux sources. C’est vrai. Mais être fonctionnaire et être élu, ce sont deux choses différentes. Et je vais expérimenter le statut d’élu. Auparavant, lorsque les députés étaient dans l’hémicycle, nous étions de l’autre côté, autour. Cette fois j’espère être au centre de l’hémicycle pour participer aux débats parlementaires afin d’apporter ma touche à l’évolution de mon pays.
En tant qu’écrivain, vous avez défendu certaines valeurs. Cela peut-il vous aider, éventuellement, dans un rôle de député ?
C’est justement ce combat que nous allons mener. Ce que j’écris dans mes articles et mes livres, ce sont ces idées là que je vais défendre à l’Assemblée nationale. Dans mon dernier livre intitulé ‘’Si le noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout ...’’, je plaide pour que l’Afrique se prenne en charge, pour que le Noir se prenne en main. Je plaide pour qu’il se libère des liens d’éternel assisté, de la main tendue. Je l’ai écrit, il est désormais question de le traduire dans les faits, à travers des lois. Et, j’espère que de nombreux autres députés seront du même avis que moi. Le gouvernement aspire au développement de la Côte d’Ivoire. Pour y parvenir, j’ai un certain nombre d’idées que je vais tenter de mettre en avant. Nous devons mener le combat de l’autonomisation de l’Afrique et apprendre à compter sur nous-mêmes. Je plaide, par ailleurs, pour un retour à nos cultures, à notre spiritualité, à nos valeurs, pour que nous retrouvions nos identités.
Votre combat pour l’autonomisation ne va-t-il pas vous porter justement préjudice vis-à-vis de l’opinion?
Je ne pense pas qu’il existe un homme ou une femme sur cette terre qui n’ait pas envie de se prendre en charge. C’est lorsqu’on n’arrive pas à se prendre en charge qu’on tend la main. Moi, je souhaite qu’on arrive à ne plus tendre la main. Donc, il y a un ensemble d’idées que je vais avancer pour ne plus qu’on arrive à tendre la main. Je pense qu’être mendiant n’a jamais été un titre de gloire ou un motif de fierté.
Pensez-vous que le Rhdp remportera la majorité des sièges lors de ces élections législatives ?
Je suis même certain que nous aurons la majorité des sièges. Je n’en doute nullement. Pour le travail que ce parti a abattu, je sais que nous gagnerons à Daoukro et dans la majeure partie des localités du pays.
Quel message allez-vous adresser aux populations de Daoukro ?
Je leur demanderai de faire confiance au Rhdp et de nous apporter leur soutien. Parce que nous constituons la meilleure carte pour défendre leurs intérêts. Mais aussi pour animer les débats à l’Assemblée nationale et faire avancer notre pays comme le souhaite le Président Alassane Ouattara.
La ville de Daoukro a été le théâtre d’affrontements intercommunautaires, que faites-vous pour panser ces déchirures?
En effet, il y a eu des affrontements sanglants avec mort d’hommes que nous déplorons. Aujourd’hui, la réalité est que les deux communautés principales qui peuplent Daoukro, notamment les Baoulé et les Malinké se regardent en chien de faïence, on ne peut pas le nier. Il s’agit de populations qui ont toujours vécu ensemble et qui se sont même profondément brassées. Il faut que nous travaillions à cette réconciliation. Et je pense que c’est une tâche que je peux mener avec succès, avec mon statut de Baoulé et de cadre Rhdp. Je suis celui qui peut travailler à la réconciliation de ces deux communautés. Nous y travaillons déjà et nous allons continuer à y travailler quel que soit le résultat des législatives. En somme, que je sois élu ou pas, le renforcement de la cohésion sociale, du vivre-ensemble demeure l’une de nos priorités au Rhdp et nous continuerons à nous y investir.
Entretien réalisé par
Germaine Boni
et Brigitte Guirathé
Quelles sont vos forces et chances ?
Déjà, il y a cette jeunesse qui a sollicité ma candidature et qui m’a assuré de son soutien. Ma force, c’est peut être ces actes que j’ai posés et qui sont reconnus. C’est aussi l’amour que je porte aux populations, à mes parents. Par ailleurs, je suis membre du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (Rhdp), un parti qui a travaillé, a bâti la Côte d’Ivoire et a mis le pays en chantier. Cela fait partie de mes forces.
Votre candidature peut surprendre, vu que vous êtes à la tête d’un journal progouvernemental.
Ce n’est pas un fait nouveau d’être journaliste et candidat à des élections. Le ministre Auguste Miremont a été maire et député à Bin-Houyé. Jean Kambiré, un grand nom de notre radio, avait été député. Assalé Tiémoko, journaliste et directeur du journal L’éléphant Déchainé, est maire à Tiassalé, ou encore Charles Sanga qui est maire à Tafiré. Et la liste n’est pas exhaustive. On peut dire que la présence des journalistes en politique dans notre pays ne date pas d’aujourd’hui. Il faut aussi noter que j’ai 34 années de carrière dans le secteur du journalisme. J’ai débuté ma carrière en 1987 comme journaliste après mon doctorat en droit. J’ai gravi tous les échelons, je suis directeur général depuis 10 ans. Que je me lance en politique aujourd’hui où je suis en fin de carrière professionnelle, je pense que c’est une continuité.
Le Pdci Rda, à travers notamment le Président Henri Konan Bédié, semble plutôt bien implanté à Daoukro. N’est-ce pas un terrain un peu difficile ?
Je ne vois pas les choses sous l’angle de l’adversité. M. Bédié est notre père à tous à Daoukro. C’est lui qui nous a fait. Et, il y a très peu de personnes qui peuvent affirmer n’avoir pas bénéficié d’une action du Président Bédié. Donc, c’est notre père à tous. D’ailleurs, est-il nécessaire de rappeler qu’il est le créateur du Rhdp ? C’est bien lui qui a appelé à ce rassemblement le 17 septembre 2014 à Daoukro justement. Il a appelé à l’union entre le Pdci-Rda et le Rdr. Et nous nous sommes inscrits dans cette vision. C’est vrai qu’il y a eu des dissensions entre lui et le Président Alassane Ouattara qui ont abouti à une séparation. Mais, au fond que l’on soit du Pdci ou du Rhdp, nous sommes tous de la même famille des enfants d’Houphouët-Boigny. Je ne vois donc pas les choses dans le sens d’une confrontation. Je ne vais pas pour affronter M. Bédié ou le Pdci. Je vais plutôt proposer mes services à la population. Et c’est en tant que fils de Daoukro que j’y vais. Pour moi, il s’agit d’une compétition loyale et fraternelle. Le meilleur gagnera et quand on aura terminé, on se saluera, on s’embrassera. Mais je tiens à rendre hommage à M. Bédié qui est notre père à tous et nous ne voulons que perpétuer l’œuvre qu’il a initiée depuis plus de 60 ans à Daoukro.
Pour justement perpétuer cette œuvre, quels sont les actes que vous envisagez poser ?
Tout simplement les mêmes actes que je pose depuis toujours. C’est d’être aux côtés de nos populations, les soutenir. En étant à l’Assemblée nationale, je crois que je pourrai apporter encore plus. En plus, on n’est pas seulement élu d’une localité, mais on est député d’un pays. Je pense que mon parcours professionnel et mon expérience personnelle seront un atout pour mon apport en termes de propositions de lois, afin de faire avancer notre pays.
Il y avait d’autres propositions de candidatures au sein de votre parti pour Daoukro. Qu’est ce qui a pesé en votre faveur ?
J’ai été le seul candidat Rhdp à faire acte de candidature, donc il n’y a pas eu de débat.
Vous étiez à l’Assemblée nationale en qualité de responsable de la communication. Vous y retournerez peut-être à nouveau. Ce n’est évidemment pas le même contexte, mais c’est tout comme un retour aux sources. C’est vrai. Mais être fonctionnaire et être élu, ce sont deux choses différentes. Et je vais expérimenter le statut d’élu. Auparavant, lorsque les députés étaient dans l’hémicycle, nous étions de l’autre côté, autour. Cette fois j’espère être au centre de l’hémicycle pour participer aux débats parlementaires afin d’apporter ma touche à l’évolution de mon pays.
En tant qu’écrivain, vous avez défendu certaines valeurs. Cela peut-il vous aider, éventuellement, dans un rôle de député ?
C’est justement ce combat que nous allons mener. Ce que j’écris dans mes articles et mes livres, ce sont ces idées là que je vais défendre à l’Assemblée nationale. Dans mon dernier livre intitulé ‘’Si le noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout ...’’, je plaide pour que l’Afrique se prenne en charge, pour que le Noir se prenne en main. Je plaide pour qu’il se libère des liens d’éternel assisté, de la main tendue. Je l’ai écrit, il est désormais question de le traduire dans les faits, à travers des lois. Et, j’espère que de nombreux autres députés seront du même avis que moi. Le gouvernement aspire au développement de la Côte d’Ivoire. Pour y parvenir, j’ai un certain nombre d’idées que je vais tenter de mettre en avant. Nous devons mener le combat de l’autonomisation de l’Afrique et apprendre à compter sur nous-mêmes. Je plaide, par ailleurs, pour un retour à nos cultures, à notre spiritualité, à nos valeurs, pour que nous retrouvions nos identités.
Votre combat pour l’autonomisation ne va-t-il pas vous porter justement préjudice vis-à-vis de l’opinion?
Je ne pense pas qu’il existe un homme ou une femme sur cette terre qui n’ait pas envie de se prendre en charge. C’est lorsqu’on n’arrive pas à se prendre en charge qu’on tend la main. Moi, je souhaite qu’on arrive à ne plus tendre la main. Donc, il y a un ensemble d’idées que je vais avancer pour ne plus qu’on arrive à tendre la main. Je pense qu’être mendiant n’a jamais été un titre de gloire ou un motif de fierté.
Pensez-vous que le Rhdp remportera la majorité des sièges lors de ces élections législatives ?
Je suis même certain que nous aurons la majorité des sièges. Je n’en doute nullement. Pour le travail que ce parti a abattu, je sais que nous gagnerons à Daoukro et dans la majeure partie des localités du pays.
Quel message allez-vous adresser aux populations de Daoukro ?
Je leur demanderai de faire confiance au Rhdp et de nous apporter leur soutien. Parce que nous constituons la meilleure carte pour défendre leurs intérêts. Mais aussi pour animer les débats à l’Assemblée nationale et faire avancer notre pays comme le souhaite le Président Alassane Ouattara.
La ville de Daoukro a été le théâtre d’affrontements intercommunautaires, que faites-vous pour panser ces déchirures?
En effet, il y a eu des affrontements sanglants avec mort d’hommes que nous déplorons. Aujourd’hui, la réalité est que les deux communautés principales qui peuplent Daoukro, notamment les Baoulé et les Malinké se regardent en chien de faïence, on ne peut pas le nier. Il s’agit de populations qui ont toujours vécu ensemble et qui se sont même profondément brassées. Il faut que nous travaillions à cette réconciliation. Et je pense que c’est une tâche que je peux mener avec succès, avec mon statut de Baoulé et de cadre Rhdp. Je suis celui qui peut travailler à la réconciliation de ces deux communautés. Nous y travaillons déjà et nous allons continuer à y travailler quel que soit le résultat des législatives. En somme, que je sois élu ou pas, le renforcement de la cohésion sociale, du vivre-ensemble demeure l’une de nos priorités au Rhdp et nous continuerons à nous y investir.
Entretien réalisé par
Germaine Boni
et Brigitte Guirathé