Quelques-unes des membres de l'Association ayant pris part à la rencontre avec la presse. (Dr)
Bien que contribuant fortement à la déforestation, le charbon de bois constitue une véritable source d’énergie nécessaire pour les populations ivoiriennes. Alors, pour permettre aux producteurs de poursuivre cette activité sans impacter l’environnement et surtout de préserver la forêt, l’Association des femmes productrices et vendeuses de biomasse regroupées au sein de l’organisation Malebi a une solution. Celle de produire du charbon traçable depuis l’abattage jusqu’à la commercialisation. Les 26 janvier, à Cocody, Delphine Ahoussi, présidente de l’association et quelques-unes des membres ont expliqué le processus à la presse.
Selon elle, c’est à partie d’un projet pilote financé par des partenaires extérieurs à hauteur de 58,5 millions FCfa et dénommé « Développement d’un système de traçabilité pilote du charbon de bois durable et légal basé sur la technologie Blockchain » que l’association de 14 membres, ont compris le procédé. Celui de travailler en toute légalité, avec l’accord de la Société de développement des forêts (Sodefor), sur la base de quatre principes majeurs. Notamment posséder les droits d’accès aux ressources forestières, remplir les conditions exigibles pour être un opérateur. Et surtout disposer d’un programme réaliste de reboisement de la forêt.
C’est sur cette base qu’à Ahua, localité située dans le département de Dimbokro, Malebi qui est légalement constituée, a reçu l’autorisation de la Sodefor de gérer 4500 ha de forêt, en utilisant uniquement les bois de cassia. « Nous n’utilisons que cette espèce parce qu’elle se régénère rapidement et notre cahier de charge nous demande de reboiser au fur et à mesure. A ce jour, nous avons reboisé 10 hectares en raison de 1111 pieds de cassia par hectare. Soit 11110 pieds », explique Delphine Ahoussi.
Pour la production du charbon, son association fait usage, en grande partie, des fours métalliques et aussi quelques fois des fours traditionnels. La présidente de Malebi se dit fière de cette activité pour laquelle elle invite les autorités compétentes à aider les producteurs légaux à la tâche. Parce que, précise-t-elle, la redevance du sac de charbon est, entre autres, très élevée pour les opérateurs légaux. « Il est difficile voire impossible de concurrencer le secteur informel et illégal dans ces conditions », s’inquiète la présidente de Malebi.
HERVE ADOU