Taekwondo : Tout est mélangé !

Le comité directeur de la transition conduit par Me Ali Diomandé est déterminé à redorer le blason de la fédération. (Ph: Dr)
Le comité directeur de la transition conduit par Me Ali Diomandé est déterminé à redorer le blason de la fédération. (Ph: Dr)
Le comité directeur de la transition conduit par Me Ali Diomandé est déterminé à redorer le blason de la fédération. (Ph: Dr)

Taekwondo : Tout est mélangé !

Le 11/11/24 à 08:47
modifié 11/11/24 à 09:59
Une crise secoue la discipline, depuis quelques semaines.
Le taekwondo ne se pratique plus dans les Dojang, en Côte d’Ivoire. Il a quitté les tapis des salles pour se déporter devant les tribunaux. En lieu et place des compétitions et autres assemblées générales qui sont statutaires, il est servi aux amoureux de cet art martial coréen ordonnances et appels. Tout est bloqué, parce que deux groupes de dirigeants se battent pour prendre le contrôle de la fédération.

Depuis l’assemblée générale extraordinaire qui a prononcé la révocation du président Yacé, le vide ne cesse de se faire autour du maire de Cocody. Tour à tour, Me Niava Jean-Jacques (7e dan Kukkiwon) a décliné gentiment sa reconduction au poste de secrétaire général de la fédération, le Me Mangala Salif, 7e dan Kukkiwon, ancien vice-président de la Fédération ivoirienne de taekwondo et représentant légal du club municipal de Cocody, a refusé de faire partie de ce nouveau bureau. La liste n’est pas exhaustive. Avant eux, plusieurs membres, dont Angèle Fouangoup, ceinture noire 4e dan, avaient quitté la barque. C’est le syndrome du nid vide.

Pour faire bonne figure, lundi dernier, un groupe de 237 taekwondo-in, selon les organisateurs, ont manifesté en faveur du président Yacé. Sous la houlette de Me Kouakou Kouamé Rudolph, ceinture noire 4e dan et Me Soumahoro Ibrahima, ils ont passé un message clair : « Yacé ne bouge pas ! ».

La World taekwondo et l’International taekwondo fédération, deux associations distinctes

Sauf que ceux qui pilotaient le groupe des 237 manifestants n’appartiennent pas vraiment à la famille de la Fitkd. « Comment peut-on permettre à des membres d’une autre association de venir introniser un chef chez le rival ? C’est de notoriété publique, Soumahoro Ibrahima est président de l’Association ivoirienne de taekwondo Itf et disciplines associations, la section ivoirienne de l’International taekwondo fédération (Itf), la fédération mondiale revendiquée par la Corée du Nord. C’est pareil pour le porte-parole Kouakou Rudolph. Ce dernier ne cache pas son adhésion à la section ivoirienne de l’Itf conduite par Soumahoro. Je crois que M. Yacé s’enfonce de jour en jour. Visiblement, il ne comprend pas les textes de la fédération qu’il a dirigée pendant 2 ans. Il a trahi la communauté ! Lui qui voulait organiser, le 26 octobre, la Coupe de l’ambassadeur de Corée, ignore que Séoul et Pyongyang se regardent en chiens de faïence...», dénoncent les membres de la transition qui interpellent le Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de vie et son ministre délégué aux Sports, Adjé Silas Metch.

On a frôlé l’incident diplomatique

Selon l’équipe de défense du président Yacé, c’est loin d’être une faute : « Taekwondo, c’est taekwondo. On peut pratiquer les deux styles ». Sauf que dans les faits, l’International de taekwon-do (Itf) et la World taekwondo (Wt) sont deux entités distinctes.

La World taekwondo est la seule qui siège au comité international olympique (Cio). Bien que les deux organisations internationales réalisent souvent des activités conjointes, comme celle du Musée olympique de Lausanne, en Suisse, le 11 avril 2019, l’unification des deux écoles est loin d’être effective.

C’est qu’en mêlant les branches Séoul et Pyongyang autour d’une même table de cette manière, on risque de provoquer un incident diplomatique. C’est parce que le gouvernement de Corée du Sud (République de Corée) ne voulait pas perdre la main sur le taekwondo, qui était devenu un important outil de propagande pour le pays, qu’il a créé la World taekwondo Fédération ou Fédération mondiale de taekwondo (Wtf) en 1973.

Après un remaniement complet des techniques, ce nouvel art martial, totalement différent du taekwondo créé par le général Choi, commença à se répandre dans de nombreux pays.

La Corée du Nord a conservé le taekwondo traditionnel qui s’était constitué en International taekwondo fédération (Itf) en 1966.

Dès lors, les deux écoles de taekwondo cohabitent plus ou moins pacifiquement. Le maintien d’un seul nom pour désigner ces deux disciplines est à la base de nombreuses confusions. Ces deux arts martiaux étant très différents dans les faits.

Si le taekwondo du général Choi a poursuivi son évolution scientifique, celui de la Wtf a, quant à lui, pris une tout autre direction, celle de l’olympisme. C’est ainsi qu’il fut reconnu sport olympique en 2000.


Le 11/11/24 à 08:47
modifié 11/11/24 à 09:59