Accès à l’eau potable et à des services d’assainissement: L’Association africaine de l’eau fait son autocritique

L'Association africaine de l'eau a décidé de prendre le taureau par les cornes (Ph: Joséphine Kouadio)
L'Association africaine de l'eau a décidé de prendre le taureau par les cornes (Ph: Joséphine Kouadio)
L'Association africaine de l'eau a décidé de prendre le taureau par les cornes (Ph: Joséphine Kouadio)

Accès à l’eau potable et à des services d’assainissement: L’Association africaine de l’eau fait son autocritique

Le 04/02/21 à 19:15
modifié 04/02/21 à 19:57
L’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats constitue un grand défi en Afrique. Les acteurs font le bilan de leurs activités et réfléchissent sur celles à venir.
Les chiffres fournis par des spécialistes du secteur de l’eau et de l’assainissement sont évocateurs d’inquiétude. L’on note par exemple que 320 millions de personnes n'ont toujours pas accès à de l'eau potable répondant aux normes d'hygiène de base et 695 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats. Ce, en dépit des efforts déployés par les gouvernants, les ONG et les opérateurs desdits secteurs. Ces données font multiplier les initiatives et les stratégies des acteurs pour endiguer l’impact sur les populations. C’est le cas de l’Association africaine de l’eau (AAE) qui a décidé de prendre le taureau par les cornes, au travers d’un atelier bilan qu’elle a entamé depuis mardi, à Assinie. Atelier au cours duquel l’AAE va établir une planification des actions à mener au cours de cette année 2021 en cours.

IMG_2439
IMG_2439



En effet, dans la quête de solutions à la crise de l’eau et de l’assainissement, de gros efforts sont fournis par les gouvernants mais aussi par la société civile. « ...Mais il reste encore sur le continent, environ 320 millions de personnes qui n'ont pas toujours pas accès à l'eau potable et 695 millions de personnes en Afrique subsaharienne qui n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats. Ce qui veut dire que nous avons du chemin à parcourir pour atteindre la cible 6 des Objectifs de développement durable », a expliqué Sylvain Usher, Directeur exécutif de l’AAE, à l’ouverture de l’atelier, en présence du maire de la commune hôte, Hippolyte Ebagnitchie. Pour faire face à cette situation préoccupante, l’AAE, s’emploie à renforcer les capacités des opérateurs d’eau et d’assainissement sur le continent afin qu’ils soient à mesure d’offrir ces services de base à la population, en qualité et de façon durable. Pour mesurer l’impact de cette contribution, l’Association Africaine de l’eau a pris l’habitude, depuis 2015, de faire son autocritique, dans le cadre d’ateliers, comme celui d’Assinie prenant fin ce vendredi et qui regroupe les membres de l’Association mais aussi des partenaires clés. Une revue des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des programmes s’impose donc chaque année en vue d’une meilleure planification des activités. Pour l’année écoulée, la crise sanitaire due à la covid-19 a permis de mieux apprécier que les questions liées à l’eau et à l’assainissement constituent « un chaînon important du secteur de la santé », à en croire Sylvain Usher. C’est pourquoi, il a renouvelé l’engagement de l’AAE à accompagner les opérateurs de l’eau, les décideurs politiques dans leur quête de solutions à cette crise de l’eau et de l’assainissement sur le continent africain. Cette contribution de l’AAE se résume en la mise en œuvre de programmes et de projets « qui permettent aux acteurs du secteur d’acquérir des savoir-faire, en vue d’assurer des services d’eau et d’assainissement de qualité, pour une clientèle de plus en plus croissante et exigeante ». L’on peut citer, pêle-mêle le projet AfriCap, financé par l’Usaid pour le renforcement des capacités opérationnelles des sociétés d’eau et d’assainissement ; le projet SAO-CWIS pour l’implémentation de l’assainissement inclusif à l’échelle des villes avec un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates, le Partenariat des opérateurs d’eau, le projet AfriAlliance pour permettre à l’Afrique de faire face aux défis du changement climatique sous financement de l’Union européenne. L’on note aussi la mise en place de l’Académie africaine de l’eau, un centre d’excellence pour l’amélioration des performances des opérateurs du secteur de l’eau en Afrique.

« Depuis 2015, environ 350 millions de personnes dont 285 millions de personnes en zone urbaine et 65 millions de personnes en milieu rural, bénéficient de l’impact de nos actions pour l’alimentation en eau potable ...En ce qui concerne l’assainissement, l’AAE influence la qualité des services de plus de 110 millions de personnes vivant en zone urbaine sur le continent africain », a précisé le directeur exécutif de l’AAE. Cette association envisage impliquer les collectivités locales dans la gestion des questions de l’eau et de l’assainissement. D’où l’invite lancée au maire d’Assinie Hippolyte Ebagnitchie à être un membre du réseau qui regroupe des élus locaux africains engagés dans l’eau et l’assainissement. Une perche que le maire de la cité balnéaire saisit dans la mesure où la question d’accès à l’eau potable se pose avec acuité dans les zones insulaires. Il en fait une priorité puisque les presqu’îles de sa jeune commune, reconnue pour l’importance de son économie touristique, sont confrontées aux difficultés d’adduction en eau potable.

A noter que l’atelier regroupe des participants venus du Nigeria, Ouganda, Ghana, Allemagne, Burkina Faso et du Cameroun.



Le 04/02/21 à 19:15
modifié 04/02/21 à 19:57