Le professeur Konaté Yacouba (au centre) lors de la conférence de presse. (DR)
Exposition/Arts visuels en Côte d'ivoire: Une cinquantaine d'artistes pour raconter 64 ans de parcours
Le peintre Michel Kodjo fut le premier artiste ivoirien dont les œuvres d'inspiration moderne furent exposées en 1957, selon des témoignages.
Depuis lors, les arts visuels, dans leur diversité, ont évolué et plusieurs courants et talents sont nés. Pour restituer l’histoire de cette évolution des arts visuels, le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara d’Abobo (Mucat) a monté une exposition intitulé « 1957-2021 : 64 ans d’arts visuels en Côte d’Ivoire ».
Pour donner les grands axes de cette exposition et le vernissage qui aura lieu aujourd’hui 18 février, Pr Yacouba Konaté, commissaire général de l’exposition, était face la presse le 16 février à la salle de conférence du Mucat.
« L’histoire d’une nation se raconte à travers plusieurs strates de la société. De la même façon qu’on raconte l’histoire de la Côte d’Ivoire à travers celle de la musique, du sport ou de la politique, il y aussi l’histoire des arts visuels avec ses nombreuses célébrités tout comme dans les autres domaines. C’est cette histoire que nous voulons restituer à travers les œuvres d’artistes ivoiriens, toutes les générations confondues, afin de retracer l’histoire de l’art moderne contemporain en Côte. L’exposition rassemblera une cinquantaine d’artistes, peintres, photographes, sculpteurs qui ont bien voulu nous prêter leurs œuvres pour cette exposition », a indiqué Pr Yacouba Konaté. Qui a saisi l’occasion pour témoigner toute sa gratitude à ses artistes.
De Michel Kodjo à Roger Yapi en passant par Mathieu Gensin, Anouma Joseph, Monné Bou, Ouattara Watt, Samir Stenka, Ernest Dukù, James Oura, Tamsir Dia, Mathilde Moreau, Augustin Kassi, Aboudia, Soro Pehoué, Allé Assi Herbert, Pascal Konan et bien d’autres, la peinture ivoirienne a gagné en notoriété et une reconnaissance mondiale.
Durant un mois, les visiteurs pourront donc venir admirer les œuvres de ces grands peintres qui écrivent en couleurs et en styles l’histoire picturale ivoirienne.
Au-delà des œuvres, l’exposition mettra en exergue les principaux courants qui particularisent la peinture ivoirienne. Les visiteurs pourront ainsi découvrir l’histoire du courant Vohou-vohou animé par Youssouph Barth, N’Guessan Kra, Théodore Koudougnon et Mathilde Moreau ; le courant de la peinture populaire dite naïve qui trouve son embrayeur en Augustin Kassy ; la saga urbaine des jeunes générations conceptualisée en street art avec des artistes comme Anapa, Issa Kouyaté, Aboudia.
La légion de sculpteurs est qualitativement représentée par Christian Lattier, Michèle Tadjo, Kaïdin Monique Lehouelleur, Koffi Donkor, Kouamé N’Guessan, Karamoko Djima et James Kokobi.
Enfin, en photographie, Le grand maître Alexandre Dagri sera présent à travers ses œuvres. Paul Kodjo sera revisité par ses archives entretenues par Ananias Lekpi Dago. En plus des archives de Paul Kodjo, le prix Kodak de la critique photographique sera aussi présent avec ses œuvres. Il sera accompagné par Doris Casco, gardien des archives d’un autre pionnier de la photo, en l’occurrence August Cornélius qui sacrifia à la photo de portrait en studio ou en extérieur. Il exerça particulièrement son métier à Korhogo et sa région. « Sans prétention exhaustive, l’exposition vise à signaler la diversité et la vigueur des démarches plastiques et des esthétiques qui ont fixé les repères tangibles de l’histoire de l’art dans notre pays », a résumé le commissaire général de l’exposition.
SERGES N’GUESSANT