Bombardement de la base militaire française de Bouaké: Le procès s’est ouvert lundi, à Paris

Une photo d’archives de la base militaire française bombardée à cette époque. (Dr)
Une photo d’archives de la base militaire française bombardée à cette époque. (Dr)
Une photo d’archives de la base militaire française bombardée à cette époque. (Dr)

Bombardement de la base militaire française de Bouaké: Le procès s’est ouvert lundi, à Paris

Le 29/03/21 à 17:01
modifié 30/03/21 à 06:53
Ce 6 novembre 2004, en pleine crise ivoirienne, la position de l’armée française à Bouaké a été bombardée. Neuf soldats français de l'opération Licorne et un civil américain, lors de cette attaque, avaient été tués. Depuis hier, en France, le jugement d’un ancien mercenaire biélorusse et deux officiers ivoiriens impliqués dans cette affaire a débuté.

Les prévenus sont jugés par contumace. Jean-Marc Simon, l’ex ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire à cette époque, sur Rfi, le vendredi 26 mars, est revenu sur les circonstances de cette attaque des positions françaises. « Il faut se replacer dans le contexte de l’époque de cette opération. Le nord de la Côte d’Ivoire aux mains d’un groupe de rebelles qui s’appelle les Forces Nouvelles. Les Forces Nouvelles étaient, semble-t-il, plus fortes que les forces du colonel Mangou qui, à l’époque, dirigeait l’opération. Mais ce qui s’apprêtait à faire la différence, c’est l’aviation.

Les Forces Nouvelles ne disposaient pas de moyens aériens, ce qui n’était évidemment pas le cas pour les forces régulières ivoiriennes. Donc à un moment donné, il y a eu plusieurs bombardements des positions rebelles. Et à un moment donné, il semble qu’ils n’aient plus eu connaissance de l’endroit où avaient disparu les unités rebelles. Et donc, un faux renseignement, semble-t-il, était parvenu à cette aviation loyaliste, selon lequel les rebelles s’étaient réfugiés dans le camp français. Et cela explique que les deux avions Sukhoï avaient lancé leurs paniers de roquette », avait relaté l’ancien diplomate français. Avant de préciser que la question centrale est de savoir qui a donné l’ordre de lancer des paniers de roquettes en ce sens qu’il est évident que ces pilotes biélorusses accompagnés de copilotes ivoiriens n’ont pas pris cette décision seuls. « Ces instructions sont forcément venues d’un haut lieu », a-t-il ajouté.

Dans ce procès les juges de la cour d'assises de Paris, dans le souci de connaître l’identité des commanditaires de ce bombardement, pourraient poser la question à quatre témoins, cités par les avocats des victimes et de leurs familles. Il s’agit de Dominique de Villepin, Michel Barnier, Michèle Alliot-Marie et Jean-Pierre Raffarin, quatre serviteurs de l’État en poste au moment des faits.

Le 29/03/21 à 17:01
modifié 30/03/21 à 06:53