Lutte contre le Vih et d’autres pandémies: Les États-Unis ont investi plus de 900 milliards de FCfa en Côte d’Ivoire

Mme Ngalamulume Bibola, coordinatrice du Pepfar à l’ambassade des États-Unis à Abidjan. (Photo : DR)
Mme Ngalamulume Bibola, coordinatrice du Pepfar à l’ambassade des États-Unis à Abidjan. (Photo : DR)
Mme Ngalamulume Bibola, coordinatrice du Pepfar à l’ambassade des États-Unis à Abidjan. (Photo : DR)

Lutte contre le Vih et d’autres pandémies: Les États-Unis ont investi plus de 900 milliards de FCfa en Côte d’Ivoire

Le 08/04/21 à 10:33
modifié 08/04/21 à 10:48
A l’occasion de la Journée mondiale de la santé commémorée chaque 7 avril, la coordinatrice du Pepfar à l’ambassade des États-Unis à Abidjan, Mme Ngalamulume Bibola, fait le point sur les actions de ce programme américain de lutte contre le Sida en Côte d’Ivoire.
En 18 ans d’existence, quel bilan du Pepfar pouvez-vous faire ?

Je vous remercie de vous entretenir avec moi aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril. Il est utile de connaître un peu le contexte du Pepfar - le Plan d’Urgence du président américain pour la Lutte contre le Sida. Le gouvernement américain a lancé le Pepfar en 2003. Ce qui a permis de sauver environ 20 millions de vies, d’empêcher des millions d’infections par le Vih et de renforcer la préparation à la pandémie dans 54 pays du monde. Le Pepfar a aussi formé près de 300 000 travailleurs de la santé, a assisté les opérations cliniques dans 70 000 établissements de santé et a soutenu 3 000 laboratoires. Nos partenaires ont exploité ces atouts et d’autres pour prévenir, détecter et répondre pas seulement au Vih/Sida mais aussi à des menaces sanitaires urgentes telles que la tuberculose, le choléra, l’Ebola et plus récemment la Covid-19. Pour des millions de personnes dans le monde, le Pepfar a remplacé la mort et le désespoir par une vie vibrante et de l’espoir, démontrant ainsi le pouvoir de l’aide étrangère officielle des États-Unis, qui est compatissante, rentable, responsable et transparente.

Quel impact ce programme a pu apporter à la lutte contre le Vih ?

Le Pepfar a eu un énorme impact positif sur les systèmes de santé du monde entier, en Afrique sub-saharienne. Ici en Côte d’Ivoire, en travaillant toujours main dans la main avec le gouvernement ivoirien, les États-Unis ont investi 1,7 milliard de dollars par le biais du programme Pepfar. Rien que l’année dernière, le Pepfar a fourni des services de dépistage du Vih à plus de 1,3 million de personnes en Côte d’Ivoire. Grâce au programme d’aide américain, près de 250 000 femmes, hommes et enfants ont reçu un traitement antirétroviral salvateur, et plus de 244 000 orphelins, enfants vulnérables et leurs soignants ont reçu un soutien. Le Pepfar contribue à la réalisation des objectifs de l’Onusida auxquels adhère le gouvernement ivoirien, à savoir que 95 % de toutes les personnes vivant avec le Vih connaissent leur statut, que 95 % des personnes diagnostiquées reçoivent une thérapie antirétrovirale (TAR) durable et que 95 % de toutes les personnes recevant un traitement atteignent et maintiennent une suppression virale. S’ils sont pris tels qu’ils sont prescrits, les traitements antirétroviraux réduisent la quantité de VIH dans l’organisme à un niveau très bas, ce qui permet au système immunitaire de fonctionner et de prévenir les maladies - nous appelons ceci la suppression virale.

Comment sont constitués les fonds du Pepfar ?

Le gouvernement américain a financé le Pepfar à hauteur de 90 milliards de dollars depuis 2003. Ce qui est, en fait, l’engagement le plus important jamais pris par une nation pour lutter contre une seule maladie dans l’histoire du monde. Les républicains et les démocrates américains soutiennent le Pepfar qui a été autorisé trois fois : en 2008, 2013, et plus récemment en décembre 2018. Grâce au Pepfar, le gouvernement américain est le plus grand donateur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Ce programme américain est crédité d’avoir sauvé des millions de vies et contribué à changer la trajectoire de l’épidémie mondiale de Vih. En 2020, le financement américain du Pepfar s’est élevé à 6,9 milliards de dollars. 77 % de ce financement a été consacré à des opérations bilatérales, telles que nos activités ici en Côte d’Ivoire, et 23 % au Fonds mondial.

Pourquoi les investissements du Pepfar ne vont-ils pas vers la recherche de médicaments pour guérir du sida ?

Malheureusement, il n’existe pas de remède efficace contre le Vih. Mais avec des soins médicaux appropriés, on peut contrôler le Vih, et c’est l’un de nos objectifs à travers le Pepfar, à savoir : délivrer des résultats qui sauvent des vies, en fournissant des services de prévention et de traitement du Vih centrés sur les personnes, à des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, et en les inscrivant dans un continuum de soins spécifiques à leur contexte et à l’évolution de leurs besoins. Néanmoins, le gouvernement américain investit massivement dans la recherche sur le Vih, principalement par le biais des Instituts Nationaux de la Santé des États-Unis, dans l’espoir de trouver, un jour, un remède.

Comment se fait le suivi de vos investissements ?

Étant donné que les citoyens américains paient pour le Pepfar, nous sommes tenus de faire tout notre possible pour nous assurer que chaque dollar des contribuables américains est investi de manière optimale. Pour ce faire, nous suivons de près les activités sur le terrain par le biais de visites sur place et d’autres outils d’observation et d’évaluation. Nous compilons un rapport annuel de toutes les dépenses selon une structure de classification qui permet de suivre les investissements du Pepfar de manière complète et transparente. Les informations que nous recueillons nous permettent de savoir si un élément particulier du Programme fait progresser notre objectif de maintien du contrôle de l’épidémie de Vih/Sida. L’essentiel est que nous surveillons de près la gestion des fonds pour nous assurer que les bénéfices vont à ceux qui en ont besoin, notamment les personnes vivant avec ou affectées par le Vih/Sida en Côte d’Ivoire.

A quoi répond l’engagement des USA dans la lutte contre les pandémies ?

Les maladies ne reconnaissent pas les frontières. C’est pourquoi les États-Unis sont un partenaire de premier plan dans la réponse des pays africains aux pandémies et aux épidémies de maladies infectieuses. En plus de soutenir la lutte contre le Vih/Sida, nous aidons les gouvernements du continent et du monde entier à combattre des maladies telles que la Covid-19, le paludisme, la rougeole, la polio, la tuberculose, Ebola, Zika et la grippe. Les investissements considérables réalisés par les États-Unis dans le secteur de la santé en Afrique au cours des 20 dernières années ont amélioré la vie de millions de personnes. Grâce en partie au renforcement des capacités des États-Unis, les gouvernements partenaires ont fait des progrès considérables dans la mise en place de systèmes de santé et ont franchi des étapes importantes. La certification de l’Afrique comme exempte de polio sauvage en 2020 en est un exemple. En réponse à la Covid-19, les États-Unis ont fourni plus de 488 millions de dollars d’aide sanitaire et humanitaire supplémentaire aux pays d’Afrique subsaharienne. L’administration Biden-Harris s’est engagée à continuer de faire progresser la sécurité sanitaire mondiale en soutenant les efforts internationaux de réponse aux pandémies.

A quoi peut-on s’attendre comme niveau de financement du Pepfar en faveur de la Côte d’Ivoire pour les années à venir ?

Le Pepfar a investi environ 1,7 milliard de dollars en Côte d’Ivoire au cours des 18 dernières années ; cette année, la contribution est de 121 millions de dollars. Nous avons bon espoir que les fonds futurs seront alignés de la même manière. Pour l’instant, le gouvernement américain reste engagé à soutenir la réponse au Vih en Côte d’Ivoire. Nous continuerons à travailler avec le gouvernement ivoirien et d’autres organisations multilatérales et donateurs pour garantir que les personnes vivant avec ou affectées par le Vih reçoivent les services de prévention, de soins et de traitement de qualité qu’elles méritent.


Le 08/04/21 à 10:33
modifié 08/04/21 à 10:48