Réforme du permis de conduire: Amadou Koné met en mission 25 gendarmes-inspecteurs
Le ministre des Transports, Amadou Koné, a procédé, le 3 mai, au Plateau Tour C, à l’installation de 25 gendarmes, nouveaux inspecteurs du permis de conduire. Cette cérémonie fait suite à la décision de suspension prise par le gouvernement, le 26 avril dernier, des inspecteurs des examens théoriques et pratiques du permis de conduire. Cette charge est désormais confiée aux agents de la gendarmerie nationale pour une période de 3 mois. Avant d’envoyer en mission ces nouveaux inspecteurs, Amadou Koné a, encore une fois, dit sa détermination et son engagement à assainir ce secteur vital pour le pays, de sorte à réduire de 25%, d’ici 2025, les graves accidents de la route qui endeuillent, chaque année, de nombreuses familles ivoiriennes, sans compter les dégâts matériels. « Malheureusement, le mauvais usage de la route dû à l’incivisme et à l’indiscipline de certains usagers, le dysfonctionnement dans l’obtention du permis de conduire ont eu pour conséquence un accroissement inquiétant des accidents graves, ces dernières années », a déploré le ministre des Transports qui a promis de corriger les dysfonctionnements constatés dans toute la chaîne (obtention du permis de conduire et état des véhicules, notamment). « Nous procéderons, dans cette dynamique, au retrait du permis de tous ceux qui se seront rendus coupables de mauvaise conduite sur nos routes. Depuis 2008, nous avons procédé au retrait d’environ 1 millier de permis, parfois jusqu’à 20 ans pour certains. Cela n’ayant pas suffi à mettre fin à la mauvaise pratique, nous allons continuer dans ce sens. Ainsi, avec les forces de l’ordre, nous sommes en train de préparer une vaste opération de contrôle sur nos routes. Dans le même temps, nous veillerons à ce que les automobilistes soumettent leur véhicule au contrôle technique », a-t-il poursuivi. Puis de souligner que 2/3 des automobilistes ne font pas le contrôle technique de leur véhicule. « L’année dernière (2020), sur un parc estimé à 1,3 million de véhicules, seulement 125 000 ont passé le contrôle technique. C’est dire que 900 000 véhicules circulent en Côte d’Ivoire sans passer par le contrôle technique. Il nous faudra traquer ces automobiles indélicats qui causent en Côte d’Ivoire d’énormes pertes en vie humaine et endeuillent nos familles », s’est désolé Amadou Koné.
Parlant de l’apport du transport routier à l’économie ivoirienne, il note que le secteur permet de fructifier les échanges commerciaux et d’améliorer la productivité des entreprises. C’est pourquoi, affirmera le ministre, l’État consent des efforts financiers pour doter la Côte d’Ivoire d’infrastructures routières de qualité, du reste indispensables pour le développement de l’économie. Lucien Tiessé, directeur des transports terrestres et de la circulation (Dgttc), a, pour sa part, réitéré l’engagement de sa structure à pleinement jouer sa partition dans la mise en œuvre de la politique de modernisation engagée par le gouvernement depuis quelques années. « En effet, sous votre gouvernance, la Dgttc œuvre pour que la formation des candidats à l’obtention du permis de conduire soit meilleure et les examens empreints de transparence et d’équité. Le système d’évaluation automatisé en cours de finalisation permettra de supprimer l’intervention humaine et de rendre plus crédibles les résultats d’examen du permis de conduire. », a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, déclaré que la Dgttc, en collaboration avec l’Office de sécurité routière (Oser) et Quipus Afrique, a pris les dispositions nécessaires afin que cette reprise soit effective sur le terrain. Il a fait savoir qu’un programme de formation accélérée sera proposé aux inspecteurs-gendarmes pour une meilleure évaluation du candidat à l’obtention du permis de conduire.
De son côté, le commandant supérieur de la gendarmerie nationale, le général Alexandre Apalo Touré, a assuré le ministre de travailler à la satisfaction des Ivoiriens, en produisant des résultats satisfaisants en trois mois. D’où son invite aux désormais gendarmes-inspecteurs à se montrer exemplaires. Car, dira-t-il, « il y va de la notoriété de l’institution (Ndlr : la Gendarmerie) et de la confiance que les Ivoiriens et l’État de Côte d’Ivoire placent en nous. Nos collaborateurs qui vont travailler à vos côtés savent très bien qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Chez nous, la discipline s’inscrit dans un esprit de rigueur absolu », a indiqué le général Apalo Alexandre.