Alassane Ouattara (DR)
60e anniversaire du Département Afrique du Fmi : Ouattara plaide pour un soutien plus conséquent aux pays d’Afrique
« Le montant des besoins de financement en Afrique subsaharienne pour accroître les dépenses de lutte contre la pandémie et le terrorisme, maintenir des réserves suffisantes et accélérer la reprise économique, est estimé sur les cinq prochaines années par le Fmi à environ 425 milliards de Dollars US. Malgré les efforts de mobilisation de ressources intérieures et la contribution du secteur privé, les pays africains ne pourront malheureusement pas couvrir la totalité de ces besoins. Le Fmi est devenu aujourd'hui un filet de sécurité pour l'Afrique avec ses 28 milliards de dollars US déjà décaissés et les 620 millions de Dollars US d'allégement de la dette », a déclaré le Président Ouattara.
Il s’est aussi félicité des initiatives déjà entreprises par le Fmi en faveur des pays africains. « Je salue les travaux en cours par le Fmi en vue de la mise à disposition aux différents pays membres, comme lors de la crise financière de 2009, de 650 milliards de Dollars US d’allocation de ‘’Droits de Tirages Spéciaux (DTS)’’ dont 23 milliards de Dollars US aux pays d’Afrique subsaharienne. Cela permettra à nos pays d’avoir de l’espace fiscal pour faire face aux besoins urgents pour le bien-être de nos populations », s’est-il réjoui. Et d’ajouter : «Toutefois, cela ne sera pas suffisant et il faudrait que dès à présent, les partenaires au développement notamment le Fmi et la Banque mondiale augmentent de manière significative le volume de financement aux pays africains (...) Par ailleurs, nous apprécions les initiatives, en cours, entre le Fmi et les pays développés, pour que les pays disposant de réserves extérieures confortables, prêtent une partie de leurs allocations DTS à des conditions concessionnelles aux pays africains ».
Pour ce qui est de la dette, le Président Ouattara s’est voulu encore plus précis dans sa demande. « Concernant la dette, une approche tenant compte de la situation de chaque pays devrait être privilégiée. En effet, les pays avec une dette soutenable et pouvant aller sur le marché international devraient être accompagnés par le Fmi, afin qu'ils continuent à mobiliser les ressources longues, à des taux d'intérêt plus bas et l'Ocde doit être interpellé à ce sujet », a-t-il plaidé.
En 2020, la croissance de l’économie mondiale a connu l’une de ses pires récessions avec -3,3%, ce à cause de la crise sanitaire causée par la Covid-19. En Afrique subsaharienne, ce fut la contreperformance la plus importante jamais enregistrée avec une contraction de 1,9% et un revenu par habitant retombé à son niveau de 2013.