Jacques Salognon (président du groupe Deveryware): «Pour lutter contre le terrorisme, nous pouvons proposer des outils aux forces de l’ordre»

Jacques Salognon, président de groupe Deveryware. (EDOUARD KOUDOU)
Jacques Salognon, président de groupe Deveryware. (EDOUARD KOUDOU)
Jacques Salognon, président de groupe Deveryware. (EDOUARD KOUDOU)

Jacques Salognon (président du groupe Deveryware): «Pour lutter contre le terrorisme, nous pouvons proposer des outils aux forces de l’ordre»

Le 19/06/21 à 11:12
modifié 19/06/21 à 12:50
Le groupe Deveryware est une entreprise qui intervient dans le domaine de la sécurité. Son président, Jacques Salognon, dans cette interview, présente les outils que son entreprise met à disposition des forces de défense et de sécurité dans le cadre d’une lutte efficace contre les attaques terroristes. Aussi pour la pandémie à Covid-19, l’entreprise dispose également des laboratoires mobiles qui procèdent à des tests rapides dont les résultats sont communiqués en moins de 4 heures.
Monsieur Jacques Salognon, vous êtes le président du groupe Deveryware. Comment à travers vos solutions aidez-vous à lutter contre le terrorisme ?

Notre activité concerne surtout le domaine de la sécurité. Deveryware a développé des outils à la disposition des enquêteurs, des hommes de terrain, des policiers et des gendarmes qui luttent contre le terrorisme. Nous leur fournissons des outils pour lutter contre le terrorisme. Nous ne sommes pas des agents de terrain ni des enquêteurs, mais par contre nous mettons des outils à leur disposition qui répondent parfaitement à leurs besoins.

Justement quels sont ces outils ?

Le premier outil que nous avons développé est la géolocalisation des téléphones mobiles en temps réel. Nous localisons le téléphone dans un cadre tout à fait légal pour le monde judiciaire. C’est-à-dire toutes les affaires, les enquêtes qui sont couvertes par la justice. Nous recevons donc des réquisitions de la part de la justice et nous mettons à disposition des enquêteurs notre outil.

Si les assaillants ou les terroristes qui attaquent n’opèrent pas avec le téléphone mobile ?

Les outils qui sont mis à la disposition des enquêteurs sont de natures diverses. Il y a les écoutes que nous ne faisons pas. Nous faisons plutôt de la géolocalisation. Ensuite nous proposons des systèmes d’analyse de données numériques sur des ordinateurs et des téléphones saisis par la police permettant des croisements de données avec différentes sources. Tout cela, ce sont des remontées numériques qui sont croisées dans des systèmes d’intelligence artificielle.

La sous-région est confrontée à des attaques terroristes. Au Burkina, au Mali et désormais en Côte d’Ivoire. Que pouvez-vous proposer à ces pays pour faire face à ce fléau ?

Pour lutter contre le terrorisme ou la criminalité est en général, nous pouvons proposer à la sous-région ce que l’on fait en France ou en Europe. C’est-à-dire, ces outils aux forces de sécurité locales. Ce sont les forces de l’ordre en Côte d’Ivoire qui vont utiliser nos outils pour détecter les possibles attaques et attentats, etc. Par exemple en France, nous avons participé à déjouer des attentats.

Votre groupe existe depuis 2003. Depuis cette année-là jusqu’en 2021, la France a connu de nombreuses attaques du genre ?

Comme je vous le disais, nous n’enquêtons pas. En revanche, depuis 2003, nous avons développé une multitude d’outils mis à disposition des enquêteurs pour lutter contre le terrorisme. Ces outils, ce sont eux qui les utilisent.

De nombreux jeunes s’adonnent à des pratiques illicites sur le web pour soutirer d’importantes sommes d’argent à d’honnêtes citoyens parmi eux des Européens. Quelles sont vos solutions face à ces malfaiteurs ?

Nous n’intervenons pas sur ce volet. Nous sommes plutôt dans le cyber orienté enquête judiciaire et administrative. Le mot cyber concerne beaucoup de domaines. Quand nous mettons à disposition des enquêteurs les outils pour aller explorer le web sur des cibles, les outils vont pouvoir permettre de remonter ce type de « malfaiteurs » qui ont ce type de pratique. Notre métier est de donner un maximum d’outils aux forces de l’ordre pour réaliser leur travail.

Êtes-vous déjà intervenus dans certains pays africains en mettant en œuvre quelques projets ?

Il y a des outils qui sont déjà mis en œuvre au Sénégal via l’analyse de données numériques, via notre filiale présente dans la sous-région. Maintenant, ce que j’espère est que les États, les administrations du moins les forces de l’ordre puissent utiliser nos outils en Côte d’Ivoire, dans la sous-région pour géolocaliser les téléphones dans le cadre de leurs investigations.

Vous disposez aussi d’un instrument qui effectue des tests Covid-19 dont les résultats sont disponibles en moins de 4 heures.

C’est d’abord la Gendarmerie française et l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale qui a inventé un système d’identification d’ADN en moins de 4 heures. Un brevet mondial a été déposé et notre filiale a conçu avec la Gendarmerie, un laboratoire mobile à cet effet. Pendant le Covid, on s’est rendu compte que ce laboratoire ADN pouvait être transformé en laboratoire de tests Covid. Il a été fait très récemment pendant le Covid. On a transformé ce laboratoire ADN en laboratoire Covid. Et cela a été développé en lien avec la Gendarmerie française.

Avez-vous une idée des tests que vous avez réalisés en termes de chiffres ?

On vend des laboratoires à des structures institutionnelles, d’ailleurs j’espère qu’une société africaine sera intéressée. Le nombre d’analyses est assez important. Ce qu’on peut dire c’est que nos laboratoires ont la possibilité de réaliser 96 tests en 2 heures.

Monsieur Jacques Salognon, comment est-ce que vous pouvez adapter ce système à la réalité ivoirienne ?

L’idée, elle est complètement adoptée. C’est un laboratoire mobile. Ce que nous faisons, c’est la formation des utilisateurs du laboratoire. Nous intervenons dans une école de formation au Sénégal pour l’utilisation. Il n’y a pas d’adaptation spécifique à la Côte d’Ivoire. Il est propre à la Côte d’Ivoire. L’analyse ADN est la même en Côte d’Ivoire ou en France.

A quels besoins les analyses ADN répondent-elles ?

Les analyses ADN sont réalisées sur le théâtre des opérations pour identifier des victimes. En matière de Covid, le laboratoire ne procède qu’à des tests. En matière d’ADN, on le fait sur les victimes, sur le théâtre d’opérations ou sur des prélèvements faits par la police. Le laboratoire Mobil’DNA, sa vocation est d’aller sur le théâtre d’opérations pour pouvoir faire des prélèvements en un temps record pour identifier les victimes de toutes sortes.

Quelles sont les structures qui ont déjà testé la fiabilité de vos analyses ?

En France, les laboratoires sont utilisés par la Gendarmerie et les hôpitaux pour les tests ADN. Les laboratoires répondent à des normes essentielles dans ce domaine sinon on ne pourrait pas le vendre.

Quand comptez-vous vous installer en Côte d’Ivoire ?

On vient de mettre les pieds en Côte d’Ivoire en prenant une participation dans une société qui s’appelle Sequence Africa qui a investi dans l’installation d’un laboratoire d’analyses ADN. L’implantation de Deveryware en Côte d’Ivoire est à l’ordre du jour. Si on peut développer auprès des institutions voire du gouvernement les autres outils d’investigation, nous pouvons aller jusqu’à créer une filiale en Côte d’Ivoire.

Un mot pour terminer, Monsieur le président.

Tous les Etats ont besoin de ces outils aujourd’hui, notamment avec le déploiement des attentats qui prennent beaucoup d’ampleur. Je pense que Deveryware a un avenir en Afrique qui par ailleurs a un développement économique important. Bien sûr tout développement économique ne peut se faire dans un climat d’insécurité.


Le 19/06/21 à 11:12
modifié 19/06/21 à 12:50