Affaires fraudes aux examens du Bepc : Attention aux amalgames !

Des élèves en pleine composition. (DR)
Des élèves en pleine composition. (DR)
Des élèves en pleine composition. (DR)

Affaires fraudes aux examens du Bepc : Attention aux amalgames !

Le 13/07/21 à 17:38
modifié 13/07/21 à 18:17
Le lundi 12 juillet, un jury spécial a entamé le traitement des supposés cas de tricherie ou de fraude, recensés lors des compositions du Bepc, session 2021, mi-juin dernier. Il faut attendre encore pour voir l’issue des nombreuses réclamations après la proclamation des résultats, le 6 juillet.

D’ici-là, une question hante les enseignants. Y a-t-il fraude à une épreuve lorsqu’un surveillant use de tous les stratagèmes pour obliger des gamins à lui donner de l’argent en échange de notes qu’il leur soumet. Car le jury spécial a été saisi de tels cas. Parents d’élèves et établissements d’origine des candidats mineurs attendent que les responsabilités soient situées.

« Lorsqu’un surveillant propose aux enfants de les aider, ils doivent dénoncer ce surveillant auprès du secrétariat du centre d’examen où ils composent. S’ils ne le font pas, on peut considérer qu’ils étaient consentants à la fraude », expliquait lundi, sans convaincre, sous couvert de l’anonymat , un haut cadre de l’Éducation nationale, proche de la Direction des examens et concours (Deco).

Des gamins, donc mineurs, consentants ? Quel sens juridique donner au consentement d’un mineur alors ?

Approchés, des enseignants crient purement et simplement au « scandale ». « Inadmissible », pour eux, que des gamins soient accusés d’être consentants s’ils n’ont pas dénoncé le comportement indélicat d’un enseignant. Selon eux, faire un tel reproche aux enfants, c’est comme si on reprochait à une « fille violée » de n’avoir pas dénoncé à temps « son violeur ». Une « énormité » à leurs yeux.

« Attention aux amalgames », insiste Kouadio Simplice, directeur du centre d’examen EPP LABAT A de Williamsville. Dans son centre, une institutrice surveillante à la salle 12 avait, à l’épreuve d’orthographe le 15 juin dernier, glissé des notes à quelques gamins en échange, semble-t-il, de 1000 F. Scène cocasse et indigne d’une enseignante ? Et pourtant, ce sont les gamins qui en font les frais. Du moins, pour le moment.

Toute la salle 12, soit une trentaine de candidats, a été recalée à la correction, pour « fraude » à l’épreuve d’orthographe. Au moment où l’ode contre la tricherie bat son plein, il faut espérer que la mode ne tue pas tous les codes du droit des enfants.

Sinon, des enfants au parcours scolaire brillant et sans soupçon de tricherie, avec une bonne moyenne en conduite, pourraient vivre alors de véritables psychodrames .


Le 13/07/21 à 17:38
modifié 13/07/21 à 18:17