Mes vérités: La Côte d’Ivoire des valeurs
Il y a des attitudes qui surprennent surtout lorsqu’on veut se faire passer pour un parangon de vertu. ‘’L’affaire trop-perçu’’ de l’ancien président de l’Assemblée nationale, fugace intérimaire du président du Front populaire ivoirien, mérite qu’on s’y arrête. On a appris, la semaine dernière, que Mamadou Koulibaly a démissionné de son poste de maire de la commune d’Azaguié. Selon les explications données par le concerné lui-même et repris par des sites d’information, cette décision intervient après un courrier qu’il a reçu, en provenance de la Primature, insinuant qu’il lui sera prélevé une somme de 4 millions de FCfa chaque mois sur sa pension viagère en sa qualité d’ancien président d’institution. Et ce, parce qu’il ‘’exerce toujours comme maire et que l’Etat lui verse des indemnités liées à cette fonction. A la suite de cela, il a adressé un courrier au préfet de région qui, lui, fera parvenir à la Primature cet acte de démission. L’ancien président de l’Assemblée nationale entend toutefois saisir la justice pour dénoncer cette situation et faire rétablir ses droits’’. Certaines personnes ont salué la décision de l’ancien président de l’Assemblée nationale sans connaître tous les rouages du droit. Sur la Toile, des experts de la question ont fait savoir qu’en matière de droit de la sécurité sociale, c’est le bénéficiaire qui informe l’administration du changement de sa situation. S’il ne le fait pas et qu’il perçoit indûment des allocations tenant compte de son ancienne situation, il y a fraude aux allocations. Selon ces experts, dans un premier temps, l’administration n’engage pas de poursuites judiciaires. Elle demande juste le remboursement du trop-perçu. C’est l’esprit des lois en droit de la sécurité sociale et Mamadou Koulibaly le sait. Toujours selon ces mêmes experts, sur la base de cet esprit de la règle du droit social, il a informé l’administration qu’il reprenait ses cours à l’université, à titre gracieux. Le faisant, il a renoncé à son salaire et pouvait donc bénéficier de sa rente viagère. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait pour le poste de maire ? En réalité, Mamadou Koulibaly n’en est pas à son premier acte. On a encore en mémoire les 100 millions de FCfa de la présidentielle 2010 qu’il a gardés par-devers lui. Pour se justifier, Nathalie Yamb, son répondeur presque automatique, ne disait-elle pas, répondant à un internaute : ‘’Les 100 millions, Kevin, c’est une avance sur les arriérés de son statut d’ex-Pan (président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire). Pourquoi devrait-il jeter quelque chose auquel il a droit et pour lequel il se bat depuis 3 ans ?’’ L’homme apparaît, dès lors, comme un récidiviste. C’est plus pour garder sa rente viagère qu’autre chose qu’il a démissionné de la mairie. Il fait beaucoup de bruit pour se donner bonne conscience et pour faire croire qu’il est un homme qui sait dire non. Mais son non est à géométrie variable. La Côte d’Ivoire des valeurs que le Président Ouattara est en train de créer ne saurait s’accommoder de tels actes. S’il ne porte pas plainte, l’État doit l’y aider en le traînant devant les tribunaux pour qu’il paye ce trop-perçu. Notre confrère Assalé Tiémoko a payé un trop-perçu. Il ne serait pas bon de faire deux poids deux mesures. Dans la Côte d’Ivoire des valeurs en construction, on ne saurait admettre que ceux qui votent les lois soient dans la compromission.
Une affaire défraie la chronique, celle de l’exonération des droits et taxes douaniers sur l’achat des véhicules neufs à l’importation. Al Moustapha, connu de tous, y est impliqué, et avec lui, des sénateurs. Si l’implication de ces derniers est avérée, une sanction exemplaire devrait leur être infligée pour que l’on ne tombe plus jamais dans ces travers. La Côte d’Ivoire des valeurs ne saurait exister avec des élus descendant d’Al Capone. Cette Côte d’Ivoire des valeurs doit se construire à la base. Dans nos maisons, il n’est plus question de passer tous les caprices à nos enfants. Dans nos entreprises, il serait bon de mettre fin à la stratégie de la courte échelle qui consiste à se positionner en cassant du sucre sur le dos des autres. Les adeptes de cette pratique doivent savoir qu’on récolte toujours ce qu’on sème. La justice divine commence d’abord sur terre et elle est inéluctable. Les exemples sont légion et cela n’arrive pas qu’aux autres. Dans tous les compartiments de la nation, nous devons travailler, comme le demande le Chef de l’État, pour faire de la Côte d’Ivoire un très beau pays qui aura les deux pieds fortement ancrés dans le développement. C’est à ce prix que nous sortirons définitivement du sous-développement. Tout autre chemin ne mène nulle part. Pax et bonum ! Paix et bien !