Jacqueville/ "Projet ville nouvelle d’Adoukro’’: Dialogue de sourds entre le promoteur et le maire de Jacqueville

Edouard Oda, directeur général de la société générale d’investissement et de réalisation (Sgir), présente le projet à son auditoire. (DR)
Edouard Oda, directeur général de la société générale d’investissement et de réalisation (Sgir), présente le projet à son auditoire. (DR)
Edouard Oda, directeur général de la société générale d’investissement et de réalisation (Sgir), présente le projet à son auditoire. (DR)

Jacqueville/ "Projet ville nouvelle d’Adoukro’’: Dialogue de sourds entre le promoteur et le maire de Jacqueville

Le 08/09/21 à 17:14
modifié 09/09/21 à 01:54
Edouard Oda, directeur général de la Société générale d’investissement et de réalisation (Sgir), par ailleurs chef de terre, a tenu une conférence de presse le lundi 6 septembre 2021, au siège de sa structure, à la Riviera Golf, en présence du chef du village d’Adoukro, Yessoh Emien Norbert.

A cette occasion, il a confié que « Le projet ville nouvelle d’Adoukro » à Jacqueville est une réalité et demeure une opération légale. Toutefois, il déplore des tracasseries dont il est victime, selon lui, de la part des « adversaires » opposés au projet.

« Ce projet est attaqué. Nous sommes fatigués ! On en appelle au Président de la République », a-t-il lancé. A l’en croire, le projet immobilier bénéficie de l’assentiment des autorités villageoises et cadres d’Adoukro. Il a porté des accusations contre le maire qui, selon lui, s’oppose à la réalisation de cette « ville futuriste ».

Ce projet s’étend sur une superficie de 2400 hectares, indique M. Oda. Selon lui, sa structure a respecté toutes les démarches administratives. Le plan du projet a été réalisé par des experts, sous la supervision du Bnetd, justifie-t-il.

Vantant les mérites dudit projet, il affirme qu’il se veut écologique. 485 hectares de terrain seront dédiés à un parc écologique. Plusieurs infrastructures telles qu’une caserne de sapeurs-pompiers, une université, etc., sont également prévues pour le développement de cette zone.

Aussi, le directeur général de la Sgir tient-il à rappeler que le projet ville nouvelle d’Adoukro s’inscrit dans la zone d’aménagement différé (Zad) et est inclus dans le schéma directeur du grand Abidjan.

Au dire d’Oda Edouard, malgré les documents en leur possession qui authentifient le projet, le maire continue de « saboter » son exécution. C’est ainsi que le déguerpissement entrepris, vendredi dernier, par les forces de l’ordre, et qui devait s’effectuer aux abords du littoral, a été interrompu.

« Nous sommes freinés dans un si beau projet pour lequel nous nous sommes battus, communauté villageoise, partenaires, institutions de la République », déplore ce dernier. Et d’ajouter que depuis 2015, les porteurs du projet sont confrontés à Beugré Joachim, qui n’a pourtant aucun droit dans ce projet.

« Le 21 novembre 2014, nous avons eu l’approbation du projet d’aménagement d’Adoukro, tranche 1 et 2. C’est un projet que l’État de Côte d’Ivoire, représenté par le ministère de la Construction, du Logement et de l'Urbanisme, a validé en approuvant son schéma directeur qui est inclus dans le schéma directeur du Grand Abidjan, en approuvant les approbations de lotissements à l’intérieur, tous déclarés d’utilité publique », confie-t-il, exacerbé.

Joint par téléphone, l’autorité municipale, Beugré Joachim, a affirmé que « ce projet est une arnaque ». « Je suis dans mon rôle. En tant que premier magistrat de la commune, si je constate qu’un faussaire arrive sur mon territoire et veut gruger les populations, c’est mon rôle de défendre la population. Je m’oppose effectivement à ce projet », martèle-t-il.

Selon le maire, l’opération qui était en train de se faire comporte de gros risques de pertes en vie humaine. « Les deux villages, N’djem et Adoukro, ont été encerclés et les riverains encore couchés ont reçu des lacrymogènes », a fait remarquer Joachim Beugré. Avant de souligner qu’il a interpellé les autorités pour montrer le risque d’affrontement sur le terrain.

Pour lui donc, les preuves sont plus qu’évidentes : le campement d’Adoukro, devenu village, compte environ 700 hectares, alors que les acteurs dudit projet approuvent une superficie de 2400 hectares.

C’est pourquoi le premier magistrat dit justifier son opposition à ce projet, tout en déclarant que l’État ne peut être trompé indéfiniment.

Pour rappel, Adoukro, situé à 23 km de Jacqueville, a été érigé en village en 2007.


Le 08/09/21 à 17:14
modifié 09/09/21 à 01:54