
Média/Insécurité en Afrique de l’ouest: Journalistes et communicateurs catholiques ouest-africains en réflexion à Bobo-Dioulasso
Pour Alexandre Le Grand Rouamba, président de l’Ucap Burkina, il est important de se pencher sur ces questions et prendre la pleine mesure du caractère sensible des informations en lien avec le terrorisme. Pour ce faire, il invite les acteurs de média ivoiriens, béninois, burkinabè, sénégalais, maliens participant à cette rencontre à œuvrer constamment en faveur de la paix et de la cohésion.
« Nous devons travailler pour l’avancement de notre pays, et non, faire la propagation des actes terroristes qui visent à faire peur la population via les lecteurs », préconise l’initiateur de cette rencontre. « La propagation du terrorisme dépend largement des images et des messages qui sont véhiculés par les reportages réalisés sur les actes et menaces terroristes (...) », a-t-il indiqué.

A l’en croire, les journalistes et les médias sont donc interpellés. « Devons-nous continuer à diffuser une culture de la violence qui nourrit le terrorisme ? Le terroriste doit-il affecter l’importance de la liberté d’expression et d’information dans les médias ? Comment informer le public sans accentuer de manière indue l’impact du terrorisme ? Comment éviter de jouer le jeu des terroristes par une course effrénée à l’information et aux images sensationnalistes ? », s’est interrogé le président de l’Ucap Burkina.
Prenant la parole, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement du Burkina Faso, Ouéssini Tamboura, s’est dit heureux que son pays accueille ce grand rendez-vous. Il a fait remarquer la pertinence et l’actualité du thème choisi.
Selon lui, la question est de savoir comment donner l’information juste, vraie et équilibrée sur les attaques terroristes sans faire l’apologie du terrorisme. Puisqu’elle suscite des débats dans l’opinion, questionne les professionnels des médias, préoccupe les instances et laisse les pouvoirs publics dans d’interminables interrogations. Avant d’expliquer qu’après les premières attaques terroristes enregistrées en 2015, plusieurs actions ont été menées par le gouvernement et les pouvoirs publics, pour encadrer l’exercice de notre métier en temps de guerre et sensibiliser les hommes et les femmes de médias, et l’opinion publique aux risques d’envenimer la situation en voulant donner l’information.
« L’autorité de régulation Csci n’a cessé d’auditionner des journalistes et des organes de presse sur des manquements touchant à la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information sur les attaques terroristes ... », conclut-il.
Puiseurs thématiques enrichissantes vont être abordées durant ces travaux.
Florence EDIE
(Envoyée spéciale à Bobo-Dioulasso)