La chronique de Venance Konan: Pétrole, bénédiction ou malédiction
L’on nous a annoncé, il y a quelque temps, qu’une grande quantité de pétrole avait été découverte dans nos eaux maritimes. Nous aurions de bonnes raisons de nous en réjouir, car le pétrole peut être une bénédiction pour un pays qui en possède. Les exemples des pays ayant amorcé ou accéléré leur développement grâce au pétrole sont nombreux. Mais il faut dans le même temps être très prudent. Car dans bien d’autres cas, le pétrole peut se révéler une malédiction pour la population du pays qui en a. Et les exemples sont également nombreux là aussi.
Commençons par les pays pour qui le pétrole a été une bénédiction. Les premiers pays qui nous viennent à l’esprit sont les monarchies et émirats du Golfe, à savoir Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar et autres. Les dirigeants de ces États ont réussi, grâce aux revenus tirés du pétrole ou du gaz, à faire sortir du sable des cités prospères, voire futuristes, dans lesquelles les citoyens jouissent de revenus confortables et vivent pour certains dans un véritable luxe. Si certains dirigeants de ces pays n’ont pas échappé à la folie des grandeurs qui pousse à dépenser follement dans les pays occidentaux, ils ont pu, pour la plupart d’entre eux, faire de bons investissements avec les revenus tirés de leur pétrole ou de leur gaz et certains peuvent même s’en passer aujourd’hui grâce à leurs fonds souverains d’investissement.
Dans cette région, il y a l’Irak qui dispose aussi de grandes quantités de pétrole, mais on ne peut pas vraiment dire que cela lui a fait du bien. Son dirigeant Saddam Hussein s’était lancé dans une coûteuse et meurtrière guerre contre son voisin l’Iran, avant d’envahir plus tard le Koweït. Les États-Unis réagiront en lui faisant une première guerre pour l’en déloger. Une seconde guerre lui sera déclarée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre, sur des motifs plus douteux, et Saddam Hussein sera mis à mort. Aujourd’hui, le pays est complètement désarticulé et il est l’un des endroits les plus dangereux du monde.
Un autre pays pour qui le pétrole a été une bénédiction est la Norvège.
Dans ce pays, les revenus tirés du pétrole sont mis de côté pour les générations futures. Qu’est-ce à dire ? Cela veut dire que les revenus du pétrole sont totalement mis dans un fonds souverain qui investit partout dans le monde entier, sauf en Norvège, pour éviter de mettre l’économie du pays en surchauffe. Ce fonds qui pèse aujourd’hui plus de mille milliards de dollars a investi dans plus de 9000 entreprises dans le monde, et a des biens immobiliers un peu partout. Et ce sont les revenus tirés de ces investissements qui sont versés au budget de l’État. L’État ne peut pas utiliser plus de 3% du fonds souverain lui-même pour ses besoins.
Et cet argent, tiré des bénéfices des investissements, contribue à faire de la Norvège, peuplé d’environ cinq millions d’habitants, l’un des pays les plus riches du monde. On peut ajouter à ces pays bénis par le pétrole le petit État de Brunei situé sur l’île de Bornéo, qui est l’un des pays les plus riches du monde.
A côté de ces pays bénis par le pétrole, il y a ceux que l’or noir a plutôt maudits. Nous avons parlé de l’Irak, mais l’on pourrait citer aussi la plupart des pays africains qui ont du pétrole chez eux. Nous ne dirons le nom d’aucun pays pour ne froisser personne, mais chacun s’y retrouvera. L’amer constat est que peu de pays africains possédant du pétrole ont réussi à se développer comme l’ont fait les pays arabes du Golfe, Brunei ou la Norvège. Quand ce ne sont pas des guerres civiles qui ruinent ces pays, ce sont des dirigeants corrompus et leurs familles qui gaspillent tous les revenus du pétrole à l’étranger pendant que les populations croupissent dans la misère.
Parfois, les dirigeants du pays où est extrait le pétrole ne savent même pas quelle quantité est effectivement produite. Un ministre d’un pays d’Afrique centrale ayant expliqué dans une interview que les autorités de son pays ne savaient pas quelle quantité de pétrole était produite par leur pays. Elles étaient priées de croire sur parole la société exploitante qui ne leur permettait même pas d’avoir accès aux documents et aux sites de production. Dans d’autres pays, le pétrole qui s’échappe dans la nature a totalement pollué les terres et les eaux au point que les populations riveraines ne peuvent plus s’adonner à l’agriculture ou à la pêche et n’ont droit à aucun dédommagement. Aujourd’hui, des pays africains disposant d’importantes réserves de pétrole et ayant une très faible population sont en état de faillite économique. Ce qui n’empêche pas les dirigeants de ces pays de continuer de mener grand train.
Aujourd’hui, nous, Ivoiriens, avons le choix entre être des fourmis ou des cigales. Vous connaissez certainement la fable de Jean de la Fontaine : « La Cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue... »
Dans cette région, il y a l’Irak qui dispose aussi de grandes quantités de pétrole, mais on ne peut pas vraiment dire que cela lui a fait du bien. Son dirigeant Saddam Hussein s’était lancé dans une coûteuse et meurtrière guerre contre son voisin l’Iran, avant d’envahir plus tard le Koweït. Les États-Unis réagiront en lui faisant une première guerre pour l’en déloger. Une seconde guerre lui sera déclarée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre, sur des motifs plus douteux, et Saddam Hussein sera mis à mort. Aujourd’hui, le pays est complètement désarticulé et il est l’un des endroits les plus dangereux du monde.
Un autre pays pour qui le pétrole a été une bénédiction est la Norvège.
Dans ce pays, les revenus tirés du pétrole sont mis de côté pour les générations futures. Qu’est-ce à dire ? Cela veut dire que les revenus du pétrole sont totalement mis dans un fonds souverain qui investit partout dans le monde entier, sauf en Norvège, pour éviter de mettre l’économie du pays en surchauffe. Ce fonds qui pèse aujourd’hui plus de mille milliards de dollars a investi dans plus de 9000 entreprises dans le monde, et a des biens immobiliers un peu partout. Et ce sont les revenus tirés de ces investissements qui sont versés au budget de l’État. L’État ne peut pas utiliser plus de 3% du fonds souverain lui-même pour ses besoins.
Et cet argent, tiré des bénéfices des investissements, contribue à faire de la Norvège, peuplé d’environ cinq millions d’habitants, l’un des pays les plus riches du monde. On peut ajouter à ces pays bénis par le pétrole le petit État de Brunei situé sur l’île de Bornéo, qui est l’un des pays les plus riches du monde.
A côté de ces pays bénis par le pétrole, il y a ceux que l’or noir a plutôt maudits. Nous avons parlé de l’Irak, mais l’on pourrait citer aussi la plupart des pays africains qui ont du pétrole chez eux. Nous ne dirons le nom d’aucun pays pour ne froisser personne, mais chacun s’y retrouvera. L’amer constat est que peu de pays africains possédant du pétrole ont réussi à se développer comme l’ont fait les pays arabes du Golfe, Brunei ou la Norvège. Quand ce ne sont pas des guerres civiles qui ruinent ces pays, ce sont des dirigeants corrompus et leurs familles qui gaspillent tous les revenus du pétrole à l’étranger pendant que les populations croupissent dans la misère.
Parfois, les dirigeants du pays où est extrait le pétrole ne savent même pas quelle quantité est effectivement produite. Un ministre d’un pays d’Afrique centrale ayant expliqué dans une interview que les autorités de son pays ne savaient pas quelle quantité de pétrole était produite par leur pays. Elles étaient priées de croire sur parole la société exploitante qui ne leur permettait même pas d’avoir accès aux documents et aux sites de production. Dans d’autres pays, le pétrole qui s’échappe dans la nature a totalement pollué les terres et les eaux au point que les populations riveraines ne peuvent plus s’adonner à l’agriculture ou à la pêche et n’ont droit à aucun dédommagement. Aujourd’hui, des pays africains disposant d’importantes réserves de pétrole et ayant une très faible population sont en état de faillite économique. Ce qui n’empêche pas les dirigeants de ces pays de continuer de mener grand train.
Aujourd’hui, nous, Ivoiriens, avons le choix entre être des fourmis ou des cigales. Vous connaissez certainement la fable de Jean de la Fontaine : « La Cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue... »