Gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire : Un document de politique nationale en élaboration

Une photo des participants à l'ouverture de l'atelier. (DR)
Une photo des participants à l'ouverture de l'atelier. (DR)
Une photo des participants à l'ouverture de l'atelier. (DR)

Gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire : Un document de politique nationale en élaboration

Le 06/10/21 à 17:44
modifié 06/10/21 à 17:54
Un atelier de démarrage des travaux de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire s’est ouvert le mercredi 6 octobre 2021, à l’Ena à Cocody.
Plus de quatre-vingts experts nationaux et internationaux sont réunis depuis, ce mercredi 6 octobre, et ce jusqu’au jeudi 7 octobre, à École nationale d’Administration (Ena) à Cocody. Ils réfléchissent sur le document de la politique nationale de la gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire (Pngif-Ci).

« De nos jours, les enjeux aux frontières obligent nos États à sortir des approches traditionnelles pour mettre en œuvre de véritables politiques de gestion des frontières », a déclaré d’entrée le Secrétaire exécutif du Conseil national des frontières de Côte d’Ivoire (Cnfci), le Préfet hors grade Diakalidia Konaté. Et de prévenir : « les premières études aux frontières ivoiriennes ont mis en exergue plusieurs défis à relever au plus vite. Il s’agit des défis de gouvernance, de sécurité, de prévention des conflits, de cohésion sociale et surtout de développement socio-économique de nos zones frontalières. »

C’est pourquoi cet atelier de démarrage des travaux de l’élaboration de la politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire vise à disposer d’un outil de cadrage et de pilotage en matière de gouvernance des frontières. En vue de permettre à la Côte d’Ivoire d’aborder un nouveau virage dans l’approche et la gestion de ses frontières terrestre, aérienne et maritime.

Il s’agit, d’abord, tout en marquant davantage la présence de l’État dans les zones frontalières du pays, de disposer d’une institution capable de mettre en cohérence les politiques et de coordonner les actions de tous les acteurs étatiques et non étatiques qui y interviennent afin d’assurer la durabilité et la pérennité de celles-ci. Ensuite, de sortir les frontières de leur vulnérabilité et de leur fragilité pour en faire des leviers essentiels de sécurisation et de développement socio-économique plus harmonieux dans notre pays. Enfin, en raison des engagements sous-régionaux et continentaux, notamment dans l’espace Cedeao qui recommandent de passer « de la Cedeao des Nations à la Cedeao des Peuples ».

« Il s’avère important de transformer les frontières en des passerelles d’intégration de nos pays, à travers une coopération transfrontalière plus accrue, qui sort des sentiers battus et une gouvernance intégrée de nos frontières qui garantisse la sécurité, favorise la cohésion sociale et la paix, ainsi qu’une meilleure mobilité des biens et des personnes aux frontières », a lancé Konaté Diakalidia.

Selon lui, un tel objectif s’inscrit bien dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine qui vise à créer un vaste marché de libre-échange continental.

Vu l’importance de ce document, le Secrétaire exécutif de Cnfci, par ailleurs vice-président du comité technique national de la Pngif-Ci, a exhorté les participants « à offrir le meilleur d’eux-mêmes, afin de doter la Côte d’Ivoire d’un outil judicieux de prise de décisions, de gouvernance, de sécurisation et de développement de nos frontières. »

Après les travaux de ces deux jours, les experts vont entamer des actions de proximité avec des acteurs de terrain dans les régions de Man, Korhogo, Abengourou et Abidjan à travers des ateliers régionaux dès la semaine prochaine. Le Secrétaire exécutif du Cnfci a révélé la date de juin 2022 pour la remise du document au gouvernement. « Une politique nationale doit être proche de la réalité et tenir compte des ambitions du gouvernement », a soutenu Konaté Diakalidia.

Représentant le Premier ministre, le Préfet hors grade, Daouda Ouattara, président du comité technique national de la Pngfci, a demandé aux experts nationaux et internationaux de s’impliquer dans les travaux pour donner à la Côte d’Ivoire un outil stratégique de décisions et de développement des frontières ivoiriennes.

Pour lui, la politique nationale de gestion intégrée des frontières doit prendre en compte la menace sécuritaire qui se déploie à grande échelle dans la sous-région ouest-africaine.

Les récentes attaques terroristes à la frontière avec le Burkina Faso l’illustrent fort bien. À cette menace terroriste venant du nord, il faut ajouter la piraterie maritime qui met à mal les frontières maritimes. Il est donc évident qu’une meilleure gouvernance et un développement socio-économique des zones frontalières constituent un rempart essentiel contre la menace terroriste.


Le 06/10/21 à 17:44
modifié 06/10/21 à 17:54