Mali : L'ONU appelle à une approche globale des questions de sécurité et de droits de l'homme

Ilze Brands et le Premier ministre Choguel Maiga
Ilze Brands et le Premier ministre Choguel Maiga
Ilze Brands et le Premier ministre Choguel Maiga

Mali : L'ONU appelle à une approche globale des questions de sécurité et de droits de l'homme

Le 09/11/21 à 17:00
modifié 09/11/21 à 18:51
La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l'homme, Ilze Brands Kehris, a séjourné dans le pays du 1er au 6 novembre.
« La détérioration de la situation sur le plan de la sécurité au Mali doit être traitée de toute urgence par une approche holistique qui s'attaque à l'impunité, place les droits de l'homme au centre de la réponse sécuritaire et va au-delà de la seule réponse militaire ».

C’est l’appel lancé dans un communiqué publié le 9 novembre par la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l'homme, Ilze Brands Kehris, à l'issue d'une visite de six jours dans le pays.

Le communiqué indique que la situation des droits de l'homme a également continué à se détériorer, a fait savoir Ilze Brands Kehris. Parce qu’entre juin et septembre 2021, la Division des droits de l'homme a documenté 725 violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits (159 et 566 respectivement), soit une augmentation de 71,80 % par rapport au trimestre précédent. Ce chiffre était de 2032 incidents en 2020, ce qui représente une augmentation de 48,86 % par rapport à 2019.

Durant son séjour du 1er au 6 novembre elle a pu s'entretenir avec un large éventail d'interlocuteurs de la situation et des priorités en matière de droits de l'homme au Mali et dans la région du Sahel, selon le communiqué. Notamment le Premier ministre malien, le Dr Choguel Kokalla Maïga, et plusieurs représentants du gouvernement, notamment le ministre de la Justice et des Droits de l'homme et le ministre de la Défense et des anciens combattants.

Elle a également rencontré le Président de la Commission nationale des droits de l'homme et s'est entretenue avec le Secrétaire exécutif du G5-Sahel ainsi qu'avec le Commandant de la force conjointe du G5-Sahel.

Elle a par ailleurs rencontré la communauté diplomatique ainsi que des représentants de la société civile. Lors des échange, la responsable onusienne a notamment mis l'accent sur la protection des civils et la lutte contre l'impunité, y compris dans les régions du sud du Mali, ainsi que sur le soutien à la Force Conjointe du G5-Sahel pour la mise en œuvre de son Cadre de conformité aux droits de l'homme et au droit international humanitaire.

La récente détérioration de la situation sécuritaire au Mali est démontrée par l'expansion de l'insécurité et le déplacement actif des groupes extrémistes violents du nord et du centre vers le sud du pays. Et l'augmentation du nombre de Personnes déplacées à l'intérieur du pays (Pdi), qui a presque quadruplé en deux ans, et la tendance à la hausse des fermetures d'écoles, qui sont passées de 1344 en janvier 2021 à 1595 écoles en juin, affectant quelque 478 500 élèves. Ces évolutions se sont produites dans un contexte de retrait accru de la présence et du contrôle des autorités publiques dans ces zones.

Tout en exprimant sa vive inquiétude face à l'expansion marquée de la violence, la Sous-Secrétaire générale a fait part de son admiration pour les approches novatrices adoptées au niveau local pour prévenir la violence.

Elle a donc appelé à soutenir - y compris financièrement - les initiatives menées par les communautés et les accords de paix locaux que les populations signent librement, elle les a opposés aux « accords » imposés par des groupes extrémistes violents à plusieurs communautés vivant dans des zones où l'État n'est pas présent. Surtout que nombre de ces accords sont incompatibles avec les normes et critères relatifs aux droits de l'homme, notamment en ce qui concerne les droits fondamentaux des femmes et des filles.



Le 09/11/21 à 17:00
modifié 09/11/21 à 18:51