Centre du service civique de Bimbresso: Deux membres du gouvernement s’imprègnent des réalités des élèves pensionnaires

Les ministres Mariatou Koné et  Mamadou Touré ont échangé avec les élèves fauteurs de troubles (Joséphine Kouadio)
Les ministres Mariatou Koné et Mamadou Touré ont échangé avec les élèves fauteurs de troubles (Joséphine Kouadio)
Les ministres Mariatou Koné et Mamadou Touré ont échangé avec les élèves fauteurs de troubles (Joséphine Kouadio)

Centre du service civique de Bimbresso: Deux membres du gouvernement s’imprègnent des réalités des élèves pensionnaires

Le 27/12/21 à 09:16
modifié 27/12/21 à 10:32
Les ministres Mariatou Koné et Mamadou Touré ont effectué le déplacement de Bimbresso, le samedi 25 décembre 2021
Sur un total de 172 personnes dont 5 filles arrêtées dans le cadre des congés anticipés, 70 d’entre elles dont trois filles ont été transférées au centre du service civique de Bimbresso pour une resocialisation. Ils seront donc formés à la discipline, au respect des institutions de l’État et les personnes qui les incarnent. Et ce, durant neuf mois. C‘est pourquoi les deux émissaires du gouvernement sont allés s’imprégner de leur prise en main par l’encadrement.

La ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Mariatou Koné, s’est dit écœurée, meurtrie, indignée de savoir qu’en cette période de fête de Noël, des enfants au lieu d’être auprès de leurs parents se retrouvent dans un centre de resocialisation. « Nous les avons envoyés ici afin qu’ils prennent conscience de l’erreur qu’ils ont pu commettre, qu’ils prennent conscience de l’importance de l’école. Nous espérons qu’au sortir d’ici, après le passage en conseil de discipline, certains en fonction des fautes commises pourront regagner l’école », a souligné Mariatou Koné.

Elle a profité de cette tribune pour lancer un appel aux parents. « La responsabilité première incombe aux parents. C’est dans le noyau familial que commence l’éducation. Il faut que les parents prennent leur responsabilité en exerçant leur pouvoir de parents auprès de leurs enfants afin que désormais nous n’ayons plus ce genre de situation dans les écoles », a-t-elle recommandé. Pour elle, la présence de ces enfants dans cet endroit prouve que leurs parents ont failli à leur devoir. C’est pourquoi elle a décidé que les établissements qui ont été saccagés soient réhabilités par les auteurs et leurs parents. « Il faut que la discipline soit de rigueur. C’est vrai qu’on parle de droits humains, de droits de l’homme mais cela ne demande pas que nous laissions nos enfants dans la rue. Au nom des droits de l’homme, nous devons encadrer nos enfants, les resocialiser, leur apprendre la vie en communauté », a conclu Mariatou Koné.

Mea-culpa Le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, s’est félicité de cette visite commune. « Nous sommes venus nous imprégner de la prise en main de ces enfants qui ont eu d’abord un contrôle médical. Ensuite vous avez des encadreurs militaires qui vont leur inculquer la discipline, le respect de soi-même, de l’environnement, de l’autorité », a-t-il expliqué. Pour lui, l’objectif est qu’au sortir de ce centre, qu’ils puissent être reversés à l’Éducation nationale afin qu’ils soient des ambassadeurs de la non-violence auprès de leurs camarades.

Les pensionnaires. (Joséphine Kouadio)
Les pensionnaires. (Joséphine Kouadio)



A l’en croire, ces trois dernières années, c’est près de 1500 jeunes qui ont été reçus dans les différents centres de service civique et qui sont aujourd’hui des citoyens exemplaires. « Pour ces jeunes, les trois premiers mois seront consacrés à l’encadrement, à la discipline et pendant six mois, ils apprendront un métier pour intégrer le tissu économique et social », a précisé Mamadou Touré ; soulignant que son département ministériel compte traiter 60 mille jeunes d’ici 2025. « Nous estimons qu’il faut mettre un dispositif d’alerte en place pour détecter ces enfants qui présentent des risques et les mettre dans un dispositif d’encadrement pour ne plus qu’ils soient une menace pour l’environnement scolaire. Nous allons vous proposer quelques écoles pilotes », a indiqué Mamadou Touré.

Le directeur général de l’Office du service national (Oscn), Touré Mamadou, a souligné que ces enfants viennent de différentes villes et qu’ils sont là dans le cadre d’une opération spéciale en lien avec les congés anticipés. « Le service civique est une école de formation basée sur la discipline. Connaître les symboles de la République, les valeurs, respecter nos us et coutumes. Nous ne sommes pas un dispositif de répression mais plutôt un dispositif d’éducation », a-t-il précisé. Selon lui, après la phase de resocialisation, ces jeunes passeront à la phase de renforcement des capacités pour qu’ils puissent retourner dans la société et être des modèles.

Mais après deux jours de correction et de redressement dans ce centre, ces élèves disent regretter leurs actes. « Madame la ministre, nous sommes désolés pour ce que nous avons fait. Nous savons en âme et conscience que nous avons agi dans le mal. Nous regrettons amèrement ce que nous avons fait et pour cela, nous demandons pardon aux Ivoiriens et à vous. Lorsque nous allons sortir d’ici, nous allons être des ambassadeurs de la non-violence. Nous promettons de prôner la discipline », a indiqué leur porte-parole, issu du lycée municipal de Maféré .



Le 27/12/21 à 09:16
modifié 27/12/21 à 10:32