L’Éditorial d'Adama Koné/Gbagbo : « La règle de trois »

Laurent Gbagbo
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L’Éditorial d'Adama Koné/Gbagbo : « La règle de trois »

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Le 18/11/24 à 07:37
modifié 18/11/24 à 08:13


Bonjour cousin. Depuis quelques mois, on n’a pas échangé les nouvelles. Le pays va bien. Le ministre-gouverneur du district autonome d’Abidjan continue son travail. La ville respire de plus en plus. Le fameux Banco où les lavandiers exerçaient s’est métamorphosé. L’endroit fait partie des lieux à visiter à Abidjan, surtout la nuit. Politiquement en dehors de la Révision de la liste électorale deux faits se sont déroulés.

Le dimanche 10 novembre, l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire s’est déplacé. Pas à l’intérieur du pays. Il est allé voir le président de Parti des Peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-Ci). Les deux hommes ont passé en revue l’actualité politique. Cousin, les partisans du président de ce parti, Laurent Gbagbo, ont eu le sourire large. Ils estiment que la France est revenue à de meilleurs sentiments concernant leur mentor. Du côté de l’ambassade, cette visite fait partie de la tournée organisée par le diplomate français auprès des leaders politiques. Tout le monde le sait, la présidentielle au pays, c’est dans moins d’un an. Et traditionnellement, les chancelleries se livrent à cet exercice pour prendre le pouls de la période préélectorale et encourager les différentes parties à des élections démocratiques apaisées.

Il se trouve que pendant que l’ambassadeur Jean-Christophe Belliard se rendait chez le leader du Ppa-CI, le Chef de l’État, Alassane Ouattara, se trouvait en séjour privé en France. Cousin, toi-même tu connais l’humour légendaire des Ivoiriens. Certains ont vite fait de dire que le PRADO (Président ADO) est trop puissant.



Il se trouve que pendant que l’ambassadeur Jean-Christophe Belliard se rendait chez le leader du Ppa-CI, le Chef de l’État, Alassane Ouattara, se trouvait en séjour privé en France. Cousin, toi-même tu connais l’humour légendaire des Ivoiriens. Certains ont vite fait de dire que le PRADO (Président ADO) est trop puissant. Pour la simple raison qu’ils considèrent que, au moment où Laurent Gbagbo se contentait d’une représentation diplomatique, Alassane Ouattara était, lui, au siège (en France). « La photocopie et l’original n’ont pas la même valeur, il ne faut donc pas les confondre », a lancé l’autre soir, notre voisin qui rentrait du boulot avec un journal bleu en main. Tout sourire, il nous a brandi ce quotidien, à dessein d’ailleurs.

La manchette était consacrée aux activités de la nouvelle épouse du président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire. Elle est d’ailleurs très active ces temps-ci. Mais ce que le voisin voulait souligner, c’est la situation sociale qu’affiche maintenant Nady Bamba. Après le mariage, elle porte fièrement son nom. Partout, c’est désormais Nady Gbagbo. Dans le même temps, on pouvait voir dans d’autres publications, « Simone Gbagbo... ». L’ex-Première dame aussi menait ses activités politiques en toute quiétude. Cher cousin, sois rassuré, l’ancien Président n’a pas deux épouses. La polygamie n’est pas autorisée en Côte d’Ivoire. C’est que Simone a décidé de garder ce nom qui ne la gêne pas. Nady Gbagbo et Simone Gbagbo ne sont pas des coépouses, mais, dorénavant, attends-toi à entendre ces deux noms en même temps, sans être en tandem. Ce sont ça aussi les réalités de la politique ivoirienne.

En dehors de ces deux faits socio-diplomatiques, il faut ajouter un évènement politique. Celui de rappeler que la prorogation de l’enrôlement a pris fin hier. Déjà, mercredi matin, le tribunal avait arrêté d’enregistrer de nouvelles demandes de certificat de nationalité gratuit pour cette opération. Le même jour, le Ppa-CI s’est rendu à la Commission électorale indépendante pour plaider pour un autre report de l’opération de révision de la liste électorale, d’une part et demander l’inscription de son président sur cette liste, d’autre part. Ce qui est sûr, devant les caméras et micros, les deux parties se sont parlé et se sont comprises.

Cousin, si la ville d’Abidjan retrouve peu à peu un nouveau visage avec les actions du ministre-gouverneur Cissé Bacongo (il faut dire en passant qu’il a fait fort en s’attaquant à un autre symbole du désordre urbain, le carrefour 220 logements d’Adjamé), la circulation devient très difficile. Nous sommes dans le dernier trimestre de l’année 2024. Personne n’ignore ce que cette période représente en matière d’affluence humaine. Beaucoup de citoyens ont réparé leur véhicule pour être autonomes en cette fin d’année. Les chantiers ouverts au grand carrefour de Koumassi, à l’entrée de Port-Bouët, sur l’axe principal du Port autonome d’Abidjan; à l’Ecole de police, à Cocody; au kilomètre 9 à la Riviera; au carrefour Faya, réduisent les voies. Avec l’indiscipline des automobilistes, se déplacer sur ces axes est un parcours du combattant, je t’assure.

Heureusement que la gendarmerie et la police nationales interviennent pour mettre de l’ordre. Mais ce n’est pas suffisant. D’ailleurs, le Premier ministre Beugré Mambé, qui a visité récemment ces travaux, a demandé aux sociétés d’accélérer et de respecter les délais de livraison. Seulement, en plus du trajet à supporter, les transporteurs de Port-Bouët ont augmenté les tarifs. Les trajets de 250 FCfa sont passés au double, 500 FCfa. Pas du tout facile. Tout de même, le vendredi 15 novembre, on a prié tous pour la paix. Un état très important pour le devenir du pays. C’est notre seconde religion. Cousin, que cette lettre te trouve en bonne santé et surtout en paix. Paix en Côte d’Ivoire, paix dans les foyers, paix dans les cœurs .



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Le 18/11/24 à 07:37
modifié 18/11/24 à 08:13