Marcory/Cité «64 logements» Sicogi : Une bâtisse d’un Pasteur exaspère les habitants
Réunis en collectif, les habitants de ce quartier ont organisé une conférence de presse, le vendredi 7 janvier 2022, dans ladite cité pour exprimer leur mécontentement. Protestant donc contre l’occupation du domaine public par l’un des résidents à des fins personnelles. Qui d’ailleurs n’est pas à sa première action de l’espace commun.
« Nous n’avons plus d’espaces pour les cérémonies, rencontres et aires de jeux pour les enfants. L’accessibilité à la cité en cas de sinistres, à savoir incendies, inondations et autres dangers. Il n’y a aucun accès possible. Tout est fermé, les secours ne peuvent intervenir », déplore N’Goran Kouadio, un résident de la cité. Ajoutant que « les nuisances sonores jour et nuit de son église en sus de la chaleur suffocante provoquée par l’effet néfaste des rayons du soleil sur les toits des bâtisses recouverts de tôles ».
C’est pourquoi les habitants souhaitent l’arrêt des travaux de construction en cours et la démolition des ouvrages achevés afin de mettre fin aux désagréments que causent les constructions anarchiques du Pasteur.
À en croire les riverains, le Pasteur a, au mépris de l’existence des occupants des autres appartements, occupé l’espace vert entre les deux immeubles pour construire son église. C’était en 2013. « L’occupation de cet espace constitue un danger pour nous autres occupants des immeubles dans la mesure où nous ne pourrons pas bénéficier d’un secours en cas de sinistre, les voies d’accès aux véhicules de secours n’existant plus en raison des constructions anarchiques. Le Pasteur continue son œuvre d’appropriation de l’espace commun », fulmine N’Goran Kouadio Bertin, membre du collectif.
En dépit des sommations du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme pour arrêter les travaux, le Pasteur refuse d’obtempérer. Les travaux du préau se poursuivent. « Cette attitude de défiance et de mépris à l’endroit des voisins est source de frustration et de colère avec des conséquences imprévisibles. L’ordre public pourrait être troublé en cas de réaction hostile des autres occupants », déplore Gaoussou Ouattara, propriétaire d’appartement dans la cité. Notant par ailleurs qu’une pétition a été initiée pour dénoncer les agissements du Pasteur.
La réaction du mis en cause
Dans un courrier adressé à la direction de l’antenne de Marcory du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, le Pasteur explique son ouvrage.
Ayant constaté que la cité n’avait pas d’espace approprié pour couvrir certaines cérémonies telles que la Noël, les anniversaires des enfants, les réunions, les déjeuners de famille, une salle de sport, l’idée lui est venue de bâtir un préau à usage commun en vue d’apporter un plus au bien-être des habitants de l’immeuble et bien plus, de la cité.
« Comment donc comprendre qu’un préau bâti par mes soins pour faire du bien à tous peut-il être sujet de contestation, pire, constituer un danger pour les habitants ? En quoi, ce préau peut-il empêcher aux secouristes d’intervenir en cas d’urgence ? Jusqu’ à preuve du contraire, ce préau n’obstrue aucune entrée d’immeubles, ni de fenêtre d’appartements », se défend M. Meless. Démontrant aussi que les habitants des rez-de-chaussée des autres immeubles de la cité ont utilisé les espaces communs pour en faire des jardins privés, des espaces de jeux pour leurs enfants ou des cours privés.
« Nous sommes neuf propriétaires ayant construit des clôtures à l’arrière de nos appartements pour des raisons d’atteinte aux bonnes mœurs, d’insécurité et d’insalubrité, vu l’irresponsabilité et le désintéressement notoire des autres cohabitations, notamment le pseudo syndicat qui a pour mission de s’opposer au bien-être de la cité », confesse-t-il. Non sans rappeler : « ce groupement de personnes » l’a assigné en justice pour les mêmes raisons en 2013 et le procès s’est soldé par un échec de leur part.
Puis de s’interroger encore en ces termes : « Comment comprendre qu’un espace dit commun peut-être abandonné au profit des drogués et des prostituées par les autres habitants de notre immeuble et de cité? Cet espace, je l’entretiens tout seul depuis dix ans. Puisque je suis moi-même propriétaire de deux appartements au rez-de-chaussée et au deuxième de mon immeuble ».
Alertée par les riverains, la Direction de la brigade d’investigation et du contrôle urbain du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme de Cocody s’est déplacée dans la cité, le jeudi 6 janvier 2022. La brigade a intimé l’ordre à M. Meless d’arrêter les travaux. Puisque ne possédant ni un permis de construire, ni un titre de propriété du site en question.
Une rencontre entre les résidents de la cité et la direction de la brigade du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme serait prévue le mercredi prochain en vue de mettre fin à ce conflit.