Mali : La rupture se précise avec l’Europe

Colonel Assimi Goïta
Colonel Assimi Goïta
Colonel Assimi Goïta

Mali : La rupture se précise avec l’Europe

Le 27/01/22 à 18:54
modifié 27/01/22 à 19:02
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a qualifié le 27 janvier 2022, le pouvoir malien de « Junte illégitime » qui prend des décisions « irresponsables, selon France 24. Cette sortie de Jean Yves Le Drian indique clairement la rupture du dialogue – ou de possibilités tangibles de négociations - entre le Mali et la France. D’autant plus les éléments du langage diplomatique se font de plus en plus rares dans les échanges entre Bamako et Paris.

Cet agacement du chef de la diplomatie française fait suite à la décision quelques heures plus tôt, du Royaume de Danemark - par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jeppe Kofod - de retirer ses militaires de la force européenne Takuba au Mali, sur une demande insistante des autorités de Bamako. Surtout que cette annonce de retrait fait suite à celle des 150 militaires des forces spéciales suédoises, le 14 janvier 2022 par la ministre des Affaires étrangères de cet autre Royaume européen, Ann Linde, en marge de la réunion à Brest (Finistère) des ministres européens des Affaires étrangères.

Vers un renforcement des sanctions internationales...

Ces nouveaux développements dans la crise diplomatique qui oppose désormais le Mali à l’Union européenne et la Cedeao laisse entrevoir un durcissement des sanctions à l’encontre de la junte au pouvoir à Bamako. D’autant plus que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait annoncé, le 13 janvier 2022, que l'Union européenne s'apprêtait à imposer des sanctions au Mali pour accentuer la pression exercée sur la junte par la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), dont les pays ont imposé , le 9 janvier, un embargo à leur voisin et rompu leurs relations diplomatiques.

L’on attend donc de voir jusqu’à quand les militaires à Bamako reviendront à la table des négociations. Mais également comment Conakry qui a officiellement rejeté l’embargo de la Cedeao et clairement apporté son soutien au Mali fera face à la pression de ses partenaires internationaux. Même si les Russes fortement présents dans l’économie guinéenne feront tout pour protéger le pouvoir de Colonel Mamady Doumbouya de la volonté de la Cedeao et de l’Union européenne de faire plier le Colonel Assimi Goïta et ses hommes. D’autant plus le 13 janvier 2022 - avant les émissaires maliens le 18 janvier - la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, était allée exprimer le souhait de la Cedeao de bénéficier du soutien du Président mauritanien, Mohamed O. Cheikh Ghazouani, à propos des décisions prises à l’encontre des autorités maliennes.

Les regards sont braqués sur Alger qui entretient déjà de bonnes relations avec la Russie – notamment sur le plan militaire – dans l’efficacité des sanctions contre le Mali. Mais aussi sur Conakry et Nouakchott dont la non-implication pourrait entamer l’efficacité des sanctions internationales.

Le 27/01/22 à 18:54
modifié 27/01/22 à 19:02