Colonel Assimi Goïta
Mali : La rupture se précise avec l’Europe
Vers un renforcement des sanctions internationales...
Ces nouveaux développements dans la crise diplomatique qui oppose désormais le Mali à l’Union européenne et la Cedeao laisse entrevoir un durcissement des sanctions à l’encontre de la junte au pouvoir à Bamako. D’autant plus que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait annoncé, le 13 janvier 2022, que l'Union européenne s'apprêtait à imposer des sanctions au Mali pour accentuer la pression exercée sur la junte par la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), dont les pays ont imposé , le 9 janvier, un embargo à leur voisin et rompu leurs relations diplomatiques.
L’on attend donc de voir jusqu’à quand les militaires à Bamako reviendront à la table des négociations. Mais également comment Conakry qui a officiellement rejeté l’embargo de la Cedeao et clairement apporté son soutien au Mali fera face à la pression de ses partenaires internationaux. Même si les Russes fortement présents dans l’économie guinéenne feront tout pour protéger le pouvoir de Colonel Mamady Doumbouya de la volonté de la Cedeao et de l’Union européenne de faire plier le Colonel Assimi Goïta et ses hommes. D’autant plus le 13 janvier 2022 - avant les émissaires maliens le 18 janvier - la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, était allée exprimer le souhait de la Cedeao de bénéficier du soutien du Président mauritanien, Mohamed O. Cheikh Ghazouani, à propos des décisions prises à l’encontre des autorités maliennes.
Les regards sont braqués sur Alger qui entretient déjà de bonnes relations avec la Russie – notamment sur le plan militaire – dans l’efficacité des sanctions contre le Mali. Mais aussi sur Conakry et Nouakchott dont la non-implication pourrait entamer l’efficacité des sanctions internationales.