Alors que des échanges de tirs se poursuivaient autour du palais du gouvernement, dans la capitale de la Guinée-Bissau, selon plusieurs correspondants de l’Agence France-presse (Afp) sur place, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a réclamé, ce mardi 1^er février 2022, dans un communiqué, « l’arrêt immédiat » des combats à Bissau et « le plein respect des institutions démocratiques du pays ».

Cette appel d’Antonio Guterres intervient quasiment au même moment que la condamnation de la Cedeao et son intention de tenir les militaires assaillants responsables de l’intégrité physique du Président Umaro Cissoko Embalo et des membres de son gouvernement.

Le coup de force perpétré en Guinée-Bissau n’est pas véritablement une surprise pour les observateurs de la conjoncture socio-politique dans ce pays d’Afrique de l’ouest quasiment abonné à ce mode de changement de pouvoir.

Surtout que l'état-major des armées avait annoncé le 14 octobre 2021 avoir identifié des militaires qui préparaient un coup d'État pour renverser l'ordre constitutionnel.

"Nous avons réussi à identifier un groupe de militaires des Farp (Forces armées révolutionnaires du peuple) qui est en train de mobiliser des soldats en achetant leur conscience contre des billets de banque afin de subvertir l'ordre constitutionnel établi", avait déclaré le général Biagué Na Ntan, chef d'état-major général des armées, à l'occasion de la cérémonie de célébration du 47^e anniversaire de la création de la Police militaire.

Le patron de l’armée avait même précisé que "ce sont les soldats ayant reçu de l'argent qui ont dénoncé les auteurs de ces actes ignobles’’.

Cette tentative de putsch vient mettre fin à une relative stabilité qui n’a duré qu’une décennie. Puisque depuis son indépendance, le pays a connu quatre putschs dont le dernier remonte à 2012.

La Guinée-Bissau a été le théâtre de seize tentatives de coup d'État et de nombreux changements de gouvernements.