Jacqueville: La municipalité veut l’instauration du péage au pont pour le développement local
des lieux et les perspectives de développement de sa cité. A cette occasion
annuelle qui était à sa 8e édition à Sassako-Begnini, il a
exprimé à ses invités ses attentes pour une ville émergente.
Pour lui, Jacqueville, abritant un institut de lutte contre le terrorisme, une base des forces
spéciales et le Conseil pétrole-gaz, mérite une attention particulière de l’État. « Au
vu de ses atouts, il est bon que Jacqueville ait des fonds spéciaux de l’État
pour des raisons évidentes de stratégies de développement. Car elle ne doit pas
être une ville qui fait pitié mais qui donne la joie de vivre »,
dira-t-il. Le maire ne veut pas
s’arrêter à ce vœu, il a touché à plusieurs points de la vie de sa commune. Cette année, il a décidé avec son conseil
municipal que soit élaboré un plan stratégique de développement communal de 2022 à 2030 pour le bonheur de tous et de
chacun. Car la ville se développe. Ce qui suscite des investissements,
explique-t-il.
Outil de planification.
Pour le maire de Jacqueville, avec les investisseurs
qui frapperont aux portes de la commune, il est impérieux que cet outil de planification
soit élaboré par une structure spécialisée afin de faciliter la tâche à tous
ceux qui voudront bâtir des infrastructures socio-économiques et mener d’autres
investissements. La population sera associée à cette action, dira-t-il.
Selon Joachim Beugré, il ne faudrait pas attendre d’avoir des opportunités d’investissements et chercher les espaces où
les infrastructures seront implantées. Ce sont des aspects que prendra en
compte le futur plan stratégique. Précisant qu’en le faisant, cela ne signifie
pas qu’il voudrait vaille que vaille rester à la tête de la municipalité
jusqu’en 2030. « L’heure n’est pas de parler d’acte de candidature mais de faire
l’état des lieux et ouvrir des perspectives, avoir une visibilité pour le
bien-être de tous dans la paix et la cohésion sociale», prévient-il.
A l’endroit de tous ceux qui se servent des réseaux sociaux pour parler de sa commune, le premier magistrat de Jacqueville a affirmé qu’il n’est
pas réfractaire aux critiques. Toutefois,
il a appelé à des critiques constructives afin que chaque habitant en
tire profit.
Il a demandé de ne surtout pas propager des rumeurs. A cet effet, il a souhaité l’implication de la chefferie
traditionnelle dans la sensibilisation afin de contribuer à entretenir un climat
de cohabitation pacifique et d’unité,
préalable à tout développement. Avec la
réalisation du pont Philippe Grégoire Yacé, ex-président du Conseil économique
et social, inauguré en 2015 par le Président de la République, le nombre de
visiteurs s’allonge au fil des jours. Pour lui, il s’avère nécessaire de
trouver une stratégie pour répondre au mieux aux sollicitations des
populations. « Le Président de la
République Alassane Ouattara a offert le Pont à Jacqueville. Ce que les
populations attendaient depuis de très longues années. Les touristes viennent de plus en plus. C’est
pourquoi, nous souhaitons que le pont soit à péage pour développer notre
localité », affirme-t-il. Élu
en 2013, Joachim Beugré a fait observer qu’il a hérité d’un budget de 150
millions de F Cfa. Lequel budget est passé à 282 millions de F Cfa. Cependant,
l’utilisation du bac était une porte des recettes de la mairie. Mais avec la
réalisation du pont, les usagers de la route n’utilisent plus ce type de
déplacement. D’où la recherche d’autres
ressources financières pour le fonctionnement et les investissements de la
mairie, a-t-il fait savoir.
La réhabilitation de la
mairie
Concernant la mairie, Joachim Beugré reconnait qu’elle mérite
d’être réhabilitée pour lui donner fière allure. Indiquant qu’il s’agit
d’une infrastructure d’une collectivité décentralisée. Ainsi l’autorisation de
la tutelle est requise pour faire des travaux. Il rassure les populations que la mairie a
obtenu des fonds. « Cette année,
nous commencerons la réhabilitation de la mairie. Concernant la gare routière,
le premier magistrat de la commune a indiqué que sa bataille est de présenter, avant
la fin de l’année, des locaux reluisants aux usagers. « Tout est en bonne
voie », a-t-il ajouté.
Avec
l'évolution, le transport des usagers à Jacqueville qui ne se
fait plus avec le bac, l’insécurité est une
réalité à ne point négliger, relève-t-il. Raison pour laquelle, il entend se pencher
avec célérité sur la question de l’ouverture prochaine d’un commissariat de
police.
La question des travaux de bitumage du tronçon
Jacqueville-Toukouzou attendus a été évoquée. L’élu, a informé les populations
qu’il a échangé avec le Premier ministre Patrick Achi, lui qui, alors
secrétaire général de la présidence avait donné
le premier coup de pioche. « Nous
sommes tous préoccupés par la mise en œuvre du projet. Nous voudrions rassurer
les uns et les autres de ce que progressivement les choses sont en train de se
mettre en place. Le Premier ministre en est conscient », a-t-il soutenu.
Les jeunes et les
femmes n’ont pas été oubliés.
L’orateur a annoncé
que des fonds estimés à 38 millions de F Cfa sont disponibles pour financer les
projets de la jeunesse communale. Il initiera une rencontre dans sa cité entre
les jeunes et les spécialistes de l’emploi-jeunes en Côte d’Ivoire pour
permettre aux jeunes d’avoir toutes les
informations relatives au sujet. « Il faut que les jeunes de la commune
bénéficient de ce fonds pour leur prise en charge ». Il entend
également faire en sorte que les femmes aient des fonds pour financer leurs
projets.
Parlant des lotissements par des opérateurs, le
maire a dénoncé qu’il lui revient que
parfois 35 opérateurs sont commis pour s’acquitter de cette tâche.
Il a aussi décrié
l’obtention d’une attestation villageoise de terrain à un million de F Cfa. Il a déclaré qu’il y a de l’ordre à
mettre dans ce secteur. Car il arrive que certaines personnes vendent un
terrain à deux personnes. Quant au fonctionnement du conseil pétrole-gaz, il a
déclaré que c’est après plusieurs échanges entre les hautes autorités du pays
sous l’ancien régime et les populations que cette structure a été mise en place
pour une meilleure gestion des retombées du pétrole et du gaz de cette zone. Les trois peuples autochtones en bénéficient.
Par ailleurs, la chefferie traditionnelle Ahizi quoique invitée, n’est pas venue à la
cérémonie. Joachim Beugré affirme avoir reçu un courrier arguant qu’ils ne font
pas partie de sa commune. Ils considèrent son invitation comme étant une
provocation. Et pourtant, il avance
qu’un des Ahizi fait partie de ses proches collaborateurs.
Le Premier ministre Patrick Achi, a été cité par la plupart
des orateurs pour avoir posé le premier coup de pioche des travaux de bitumage
de la voie Jacqueville-Toukouzou, bien que n’étant pas présent à la cérémonie, il
a fait parler son cœur. Il a fait un don en espèces de 5 millions de F Cfa aux
invités et au comité d’organisation de cette cérémonie. Des prières ont été
dites pour les autorités municipales et l’ensemble de la population. La
chefferie traditionnelle a eu des bouteilles de liqueur. Le tout dans une
ambiance soutenue par le groupe Aboutou Roots et un humoriste.
Christian Dallet
Envoyé spécial