Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, est déterminé dans sa volonté de conduire à son terme son projet de gouvernance pour son pays sans passer par la case élection. Cela, durant les cinq années qu’il juge nécessaire pour le faire. C’est clairement l’idée que laisse entrevoir le projet de loi en cours d'examen par le Conseil national de transition (Cnt) qui fait office de parlement depuis l'avènement des militaires au pouvoir en août 2020 et dont l’Agence France presse s’est fait écho le 12 février 2022. Le projet de loi proposé par les militaires stipule que le chef la junte ne pourra pas être candidat à la future élection présidentielle censée ramener les civils au pouvoir.
À l’analyse, le problème reste entier entre les autorités maliennes et la Communauté internationale. En attendant que les travaux du mécanisme de facilitation et de dialogue – partiellement mis en place – commencent véritablement, d’aucuns se demandent comment Bamako arrivera à convaincre la communauté internationale d’accorder un mandat entier au Colonel Assimi Goïta, sans élection.
Les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme peuvent certainement peser dans la balance en faveur de la junte sans les discussions. Mais sur les sujets de gouvernance générale, l’on imagine difficilement la communauté internationale céder du terrain... Surtout que l’idée des sanctions semble avoir été bien coordonnée de sorte à être efficace dans la durée.
Bamako de son côté a bien pris la mesure des enjeux, au point de revenir rapidement à la table des négociations et couper l’herbe sous le pied de l’opposition politique qui donne de la voix depuis l’établissement de l’embargo par la Cedeao.
