Liz Truss (Ministre des Affaires étrangères): « La Grande-Bretagne donnera l'exemple en tenant tête à Vladimir Poutine »

FILE PHOTO: British Foreign Secretary Liz Truss speaks during a G7 foreign and development ministers session with guest countries and ASEAN nations on the final day of the summit in Liverpool, Britain December 12, 2021. Olivier Douliery/Pool via REUTERS/File Photo
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Liz Truss (Ministre des Affaires étrangères): « La Grande-Bretagne donnera l'exemple en tenant tête à Vladimir Poutine »

Le 27/02/22 à 07:38
modifié 27/02/22 à 08:38
« L'invasion illégale et non provoquée de l'Ukraine par la Russie expose le régime de Vladimir Poutine pour ce qu'il est : malveillant, belliqueux et calculateur. Son ministre des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, m'a dit directement que la Russie n'envahirait pas le pays. La semaine dernière, ils ont affirmé qu'ils retiraient leurs forces. Ils ont menti au monde et à leur propre peuple encore et encore. Ce n'est pas seulement une attaque contre le peuple innocent d'Ukraine, sa souveraineté et son avenir. Il s'agit également d'une attaque contre la sécurité et la liberté de l'Europe.

Compte tenu de l'importance de l'enjeu, le Royaume-Uni mène la charge pour rallier le soutien international à l'Ukraine et pour répondre avec force aux côtés de nos alliés. C'est pourquoi nous avons été en première ligne pour fournir des armes défensives et un soutien économique à l'Ukraine. Nous avons également été cohérents en dénonçant la désinformation russe et les opérations sous fausses bannières visant à créer un prétexte pour une invasion.

Hier, j'ai convoqué l'ambassadeur russe au Foreign Office, où je lui ai clairement fait comprendre qu'il devait avoir honte et que la Russie avait perdu sa dernière once de crédibilité au sein de la communauté internationale. Je vais bientôt entamer une phase de shuttle diplomacy à travers l'Europe et les États-Unis afin de galvaniser une réponse unie, décisive et déterminée à cette agression.

Le Royaume-Uni est fier de montrer l'exemple. Nous avons averti à plusieurs reprises, avec nos alliés, que toute nouvelle invasion aurait des conséquences massives et des coûts élevés. Nous avons travaillé en étroite collaboration pour montrer à Moscou que nous sommes sérieux. Notre série de sanctions économiques sans précédent ne laissera aucune partie du régime de Poutine indemne. Nous frappons plus d'une centaine d'entreprises et d'oligarques au cœur de l'establishment russe avec des sanctions d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de livres.

Nos cibles vont de la plus grande entreprise de défense de Russie à la deuxième plus grande banque du pays, en passant par les principaux membres du cercle restreint du président Poutine. Le coût économique de ces mesures sera le plus élevé que le Kremlin ait jamais connu.

Nous gelons les actifs des banques russes au Royaume-Uni et empêchons les entreprises russes de lever des fonds sur nos marchés. Nous empêcherons aussi la Russie de lever des fonds pour sa dette souveraine au Royaume-Uni.

En fermant ces lignes de vie financières majeures, qui représentent des milliards de livres, nous paralyserons le développement économique de la Russie à court et à long terme. Et nous travaillons avec nos alliés pour maximiser la pression par des mesures telles que l'exclusion de la Russie du système financier SWIFT.

Nous renforcerons considérablement les restrictions commerciales - y compris nos contrôles à l'exportation les plus stricts à l'encontre de la Russie - pour frapper de plein fouet ses industries de l'électronique, des télécommunications et de l'aérospatiale. De cette manière, nous dégraderons le développement militaire de la Russie pour les années à venir, en freinant la croissance potentielle de la machine de guerre de Poutine. Nous interdisons également à la compagnie aérienne phare de la Russie, Aeroflot, d'accéder à notre espace aérien.

Nous sanctionnons davantage l'élite russe, notamment l'ancien gendre du président Poutine, Kirill Shamalov, ainsi que les dirigeants des principaux fournisseurs de missiles et fabricants d'avions russes. Ils ne pourront pas se rendre au Royaume-Uni et tous leurs avoirs basés ici seront gelés. Nous sanctionnerons également le régime biélorusse pour son rôle lâche d'aide et de soutien aux actions de la Russie.

Le Kremlin conduit le peuple russe dans un bourbier et fait de la Russie un paria mondial. C'est le moment d'adopter une approche ferme, ce qui signifie être prêt à accepter la douleur à court terme pour un gain à long terme - en sachant que la douleur ressentie par Poutine sera exponentiellement plus grande. Le chancelier allemand, Scholz, a reconnu le caractère vital de cette démarche en suspendant le projet Nord Stream 2, alors que l'Europe s'efforce à réduire sa dépendance au gaz russe.

L'avenir de l'Ukraine étant en péril, nous devons nous unir pour mettre un terme aux ambitions agressives du président Poutine. Il est déterminé à réaliser son rêve de recréer une Grande Russie avec des pans entiers de l'Europe dans sa sphère d'influence.

C'est la raison pour laquelle il essaie également de narguer les autres démocraties libres aux portes de la Russie. Il l'a clairement montré dans ses diatribes infondés cette semaine, en dénigrant nos alliés d'Europe de l'Est avec la fausse accusation qu'ils ont agi "contre la Russie" en rejoignant l'OTAN - qui est une alliance purement défensive.

Nous savons que la Russie est prête à construire une invasion sur des mensonges, il ne pourrait donc être plus important de rester vigilant. Nous avons mis en place une nouvelle cellule d'information gouvernementale chargée de réfuter les faux récits du Kremlin destinés à justifier l'injustifiable.

En ce moment décisif, nous sommes aux côtés de l'Ukraine, de son peuple et de sa démocratie et nous continuerons à les soutenir économiquement, politiquement et défensivement. J'ai pu constater leur courage et leur force d'âme lors de ma visite à Kiev la semaine dernière.

Ils ont risqué leur vie pour choisir la liberté et sont prêts à le faire à nouveau. Nous ne pouvons pas nous reposer - et nous ne le ferons pas - tant que l'économie russe n'en paiera pas le prix et que la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine ne seront pas rétablies. »

Liz Truss, Ministre des Affaires Étrangères

du Royaume-Uni


Le 27/02/22 à 07:38
modifié 27/02/22 à 08:38