Le Premier ministre malien de Transition, Choguel Maïga, à New York, le 26 septembre 2021. © KENA BETANCUR / AFP
Les propos virulents tenus par le Premier ministre malien de transition pendant le week-end continuent de susciter des réactions et interrogent, une fois encore, sur son avenir politique. Choguel Maïga a critiqué les militaires au pouvoir et notamment le report des élections, présenté comme une décision dangereuse et unilatérale. Les militaires au pouvoir n'ont pas réagi, mais les organisations qui les soutiennent exigent son départ de la primature. Le Premier ministre de transition n'est pas un novice et sa stratégie, quoique risquée, ne facilite pas la tâche des militaires au pouvoir.
« Il cherche à se blanchir devant l'opinion nationale parce qu'il a été exclu du pouvoir », analyse un ancien ministre. « Il a des ambitions présidentielles et veut se démarquer des échecs de la Transition », estime un politologue malien. « C'est un joueur de poker, il croit créer l'évènement mais il n'ira pas loin », juge encore un farouche opposant.
En s'indignant publiquement d'être méprisé par les militaires putschistes qui l'avaient eux-mêmes nommé, et en critiquant tout particulièrement le report sine die des élections – qu'il affirme avoir découvert dans les médias, mais qu'il avait défendu à l'époque – le Premier ministre de la Transition Choguel Maïga n'a rien appris à personne. La réalité de l'exercice du pouvoir et la situation du pays étaient déjà connus de tous. Mais il a clairement choisi de franchir une nouvelle ligne : rouge ? Ou toujours pas ?
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