Autoroute Yamoussoukro-Tiébissou : Le confort de circulation dans peu de temps ici !
Sur un chantier de construction d’une nouvelle route, cette opération fait partie des travaux de finition. C’est le cas actuellement du chantier de l’autoroute Yamoussoukro-Tiébissou. Les travaux sont bel et bien en phase de finition.
Ouvrages d’art terminés
La quasi-totalité des ouvrages d’art sont terminés. Les ouvrages hydrauliques (caniveaux et dalots) sont tous construits. Le revêtement des 37 km des deux voies est terminé. La couche de roulement ou de confort – la dernière couche de bitume – est totalement tirée. En témoigne la signalisation horizontale (les bandes blanches et autres marquages au sol) qui s’étire sur la route jusqu’à 3 km de la ville de Tiébissou. Là-bas, les travaux de marquage au sol se poursuivent.
Les glissières de sécurité sont fixées dans les virages et aux abords des ravins, etc. L’engazonnement du terre-plein central est en cours. Juste quelques centaines de mètres ont été couverts de la précieuse herbe. Pendant que de longs tronçons attendent encore l’épandage de la terre végétale.
Au nombre des travaux importants encore en cours : quelques échangeurs. C’est le cas du grand échangeur de Lolobo (environ 18 km de Yamoussoukro) qui relie l’ancienne voie (la Nationale A3) à l’autoroute.
L’ouvrage principal est construit. L’autoroute passe au niveau inférieur. Pendant que l’ancienne voie en position perpendiculaire est au-dessus. Ce 2 mars 2022, il y a beaucoup de mouvements à cet endroit. L’entreprise exécutante procède aux travaux de finition des bretelles de sortie et d’entrée.
En attendant de pouvoir emprunter la belle autoroute, les usagers ne boudent pas leur plaisir de la survoler en roulant confortablement sur la nouvelle chaussée qui passe donc au-dessus.
Une remarque : après cet échangeur en direction de Yamoussoukro, le terre-plein central est aménagé avec du béton. Un employé de l’entreprise exécutante, en inspection, ce jour-là, explique que c’est ce qui est prévu dans le plan. A partir d’ici, « l’autoroute devient une voie express », dit-il.
L’autoroute sera donc éclairée entre Yamoussoukro et le village de Séman situé à 4 Km. Les ouvriers préparent actuellement le passage des câbles et les emplacements des lampadaires à deux foyers au milieu du terre-plein central.
L’échangeur de Kondé-Yaokro (10 km de Tiébissou) fait partie des ouvrages dont les travaux ne sont pas encore terminés. L’ouvrage principal est prêt. Mais les bretelles de montée et de descente sont encore en chantier. Ce 2 mars, elles sont pour le moment couvertes d’une couche de granite concassé, en attendant l’épandage du bitume et des autres couches jusqu’à l’enrobé bitumineux.
L’autre grande opération de finition très imminente est la matérialisation de la signalisation verticale. Pour l’heure, du moins jusqu’à la semaine dernière, aucun panneau ni portique n’étaient encore visibles.
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Ah, il y a un autre poste à péage !
Quand les 37 km d’autoroute reliant Tiébissou à Yamoussoukro seront ouverts à la circulation, les automobilistes s’arrêteront trois fois pour payer le droit de passage.
La raison : il y a un poste à péage en construction à environ 12 Km de Tiébissou, au niveau du village d’Adjibri.
Les travaux de base de la plateforme sont quasiment achevés. Il ne reste plus que la pose des superstructures. A savoir, le hangar, les postes des agents, les équipements des barrières, les bâtiments techniques, les bureaux, etc.
Le poste d’Adjibri – ce sera certainement son nom, compte tenu de sa proximité avec ce village – comportera dix couloirs de passage.
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Ces riverains inquiets
Séman est un village situé à 4 km de Yamoussoukro. Ceux qui empruntent régulièrement la nationale A3 entre le sud et le nord du pays connaissent ce village avec ses vendeuses de produits vivriers, notamment la banane plantain.
Quand l’autoroute sera ouverte à la circulation, le nombre de clients baissera forcément. Puisque la quasi-totalité des automobilistes ne passeront plus où sont installées actuellement ces femmes. D’où l’inquiétude de quelques-unes.
Mme Amorofi Aya Marthe, la cinquantaine, en fait partie. Dans un français approximatif, elle se demande ce que ses pairs et elle deviendront quand les voitures ne passeront plus devant leur marché. Soutenue par Kouamé N’Dri Élise, une aînée, elle réclame un marché propre à elles au bord de l’autoroute du nord.
En fait, ces deux femmes, bien que habitantes de Séman, opèrent plutôt sur un site situé à environ 2 km au nord du village. Elles expliquent qu’elles ont créé ce site de vente à proximité de leurs exploitations agricoles. Elles ne veulent pas être oubliées.
En réalité, elles n’ont pas à s’inquiéter. Le projet de prolongement de l’autoroute prévoit l’aménagement de sites appropriés pour les vendeuses de vivriers. Le maire résidant de Tiébissou, Yao Koffi Bertin, qui en sait davantage, explique que de petits marchés seront réalisés pour les villages (un site pour deux villages) en bordure d’autoroute avec des espaces de stationnement pour les véhicules.
Effectivement, le ministre de l’Équipement et de l’Entretien routier, Amedé Kouakou, l’avait annoncé lors de la cérémonie de lancement des travaux, fin mars 2017. Il avait alors indiqué que ces aménagements faisaient partie des travaux connexes à réaliser.
C’est une bonne nouvelle non seulement pour les vendeuses de banane, d’igname, de manioc, d’ananas... mais aussi pour les tisserands du légendaire pagne baoulé, nombreux dans le département de Tiébissou.
Bien qu’informés que des sites d’exposition seront aménagés pour eux en bordure d’autoroute, des artisans sont tout de même inquiets. Notamment ceux des villages de Kondé-Yaokro et Bomizambo (5 km de Tiébissou). Ils ne sont pas sereins.
« Nous sommes inquiets parce que nous ne savons pas si les sites promis seront prêts avant l’ouverture de l’autoroute. Surtout que nous apprenons que l’inauguration par le Président de la République est imminente », explique Yoboué Kouakou François, membre de la coopérative des tisserands de Kondé-Yaokro.
Le vœu des artisans et des vendeuses de vivriers agricoles est donc de pouvoir disposer des marchés avant l’ouverture de l’autoroute qui, contrairement à la Nationale 3, ne traverse pas leurs villages.
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Usagers pirates !
L’autoroute Yamoussoukro-Tiébissou n’est pas encore ouverte à la circulation parce que les travaux ne sont pas encore terminés. Mais, comme toujours, il y a des malins qui se permettent de l’emprunter.
Ce sont surtout des véhicules particuliers et des taxis de Yamoussoukro que les travailleurs de l’entreprise exécutante voient passer sur les chaussées non encore livrées ?
Nombre de ces usagers « pirates » reconnaissent que le passage sur cette autoroute est risqué. Notamment à cause des engins de travaux. Et « en cas de panne, la nuit, cela peut être très compliqué d’avoir du secours », explique un correspondant de presse en poste dans la capitale politique et administrative.
Mais, il faut reconnaître que le confort et la grande fluidité sont tentants.
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Sérénité à Tiébissou
Les autoroutes ont pour habitude d’éviter de traverser les villes. Elles les contournent même. Les commerces d’une ville comme Toumodi (200 Km d’Abidjan) en souffrent encore. D’où la migration de nombre d’entre eux vers l’autoroute.
A Tiébissou, les premiers responsables de la commune n’ont pas cette crainte. Au contraire, ils attendent avec « joie et impatience » l’ouverture de cette nouvelle route, comme le déclare le maire résidant, Yao Koffi Bertin. D’une voix calme, cette autorité municipale soutient que l’autoroute « va faire de Tiébissou, un grand pôle de développement ».
Ses explications sont simples. « En attendant que le chantier du pont sur la rivière Kan soit achevé et que le tronçon de l’autoroute Tiébissou-Bouaké soit ouvert à la circulation, les camions et autres usagers seront obligés de passer chez nous. Puisqu’ils ne pourront pas poursuivre la route directement », dit-il.
Faut-il le noter, le tronçon Yamoussoukro-Tiébissou s’arrête à la lisière de la rivière Kan. Et la jonction avec la route existante se fait par un échangeur au croisement de la route de Didiévi.
Il note aussi que le bitumage de la route Tiébissou-Sakassou-Béoumi est en cours. Il sait que l’aménagement de cette route va amener vers Tiébissou le flux des véhicules venant de ces deux départements. Parce que les voyageurs en provenance de ces deux départements pour Yamoussoukro, Abidjan ou toute autre localité du sud, ne seront plus obligés de passer par Bouaké.
Tiébissou devient donc le raccourci incontournable pour rallier le sud. A ce propos, Yao Koffi Bertin considère que ce n’est qu’un juste retour des choses. Parce que Tiébissou était déjà un carrefour important dans le passé. « Même des voyageurs venant de l’hinterland passaient par Béoumi et Sakassou pour sortir chez nous », se souvient-il.
Le maire se souvient aussi que les choses ont changé quand en 1970, le pont de Béoumi a été dynamité à l’occasion des activités de l’Autorité pour l’aménagement de la vallée du Bandama (Avb).
Ce pont reconstruit et ouvert à la circulation, le 2 octobre 2022, il ne reste plus que l’achèvement du bitumage des axes Béoumi-Sakassou-Tiébissou.
Et puis, « l’autoroute n’est réellement qu’à 500 mètres de Tiébissou. Elle a même traversé nos lotissements. Une raison de plus qui montre que le passage de cette route n’est donc pas un handicap pour nous à proprement parler », fait-il remarquer.
D’ailleurs, ajoute-t-il, la mairie a décidé de poursuivre l’extension de la ville en direction de l’autoroute.