Couverture maladie universelle : Les acquis d’un programme ambitieux
A la réalité, le Chef de l’État et son équipe étaient au laboratoire pour sortir quelque chose de quasi infaillible. Dans un premier temps, il fallait sortir de terre des structures sanitaires, réhabiliter celles existantes et enrichir le personnel pour répondre au mieux à la demande de soins des Ivoiriens et de tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire.
C’est ainsi que le Président Ouattara et son équipe se sont mis au travail pour relever le défi des infrastructures sanitaires et du recrutement du personnel de santé. Voici quelques chiffres : en 2012, le taux d’accès aux services de santé était de 44%, il est passé en 2019 à 69%. En 2011, il y avait 0,65 médecin pour 10 000 habitants.
En 2019, c’est 1,4% de médecin pour 10 000 habitants. En 2011, on avait 0,8 d’infirmier pour 5 000 habitants. En 2019, le nombre d’infirmiers a augmenté. On en est à 2,3 pour 5 000 habitants.
Concernant les sages-femmes, on en avait, en 2011, une pour 3 000 femmes en âge de procréer. En 2019, ce sont 2,7 sages-femmes pour 3 000 femmes. Pour ce qui est des infrastructures sanitaires, de nombreux d’hôpitaux et centres de santé généraux ont été soit construits soit réhabilités.
Plus de 600 centres de santé urbains et ruraux sont sortis de terre. Plus d’une vingtaine de Chr et plusieurs hôpitaux généraux ont été réhabilités. De nombreux efforts ont été consentis par le gouvernement pour mettre la Côte d’Ivoire à jour dans le domaine de la santé. Avec autant d’infrastructures et un personnel en quantité et en qualité, l’on pouvait maintenant lancer le grand projet de la Couverture maladie universelle.
En 2013, dans son message de fin d’année, le Chef de l’État déclarait à ce sujet : ‘’Dans le même élan, après avoir lancé, en 2013, les bases d’une restructuration de notre système sanitaire, nous avons décidé de la mise en place de la Couverture maladie universelle dans le courant de l’année 2014. La Cmu permettra ainsi à tous les Ivoiriens d’avoir un meilleur accès aux soins de santé’’.
Ainsi donc, le 24 mars 2014, la Couverture maladie universelle (Cmu) qui s’inscrit dans le programme social du gouvernement est créée. C’est un système national obligatoire de couverture du risque de maladie dont l’objectif est d’assurer l’accès à des soins de santé de qualité, à moindre coût, à l’ensemble des populations résidant en Côte d’Ivoire.
Elle offre deux régimes. Il y a le régime général de base (Rgb) qui est contributif, financé par les cotisations des assurés à raison de 1000 FCfa par personne et par mois et le régime d’assistance médicale (Ram), non contributif, qui vise les ménages économiquement faibles. Ici, l’État se substitue aux assurés pour le paiement des cotisations.
Le 24 juin 2014, l’Institution de prévoyance sociale, Caisse nationale d’assurance maladie (Ips-Cnam) est créée. Cinq missions lui sont confiées : gérer les deux régimes de la Cmu ; gérer tous les programmes spéciaux, y compris pour le compte de tiers, dont l’objet vise une meilleure prise en charge du risque maladie ; recouvrer les cotisations et les services des prestations afférentes à ces différents régimes ; gérer les fonds collectés au titre des régimes du système de Couverture maladie universelle ; réguler la Cmu.
Le 30 décembre 2014, l’Ips Cnam est opérationnelle. Elle lance ses activités par l’enrôlement biométrique et sécurisé des populations. A tout seigneur, tout honneur, la première personne enrôlée est le Président de la République, Alassane Ouattara, qui a pensé ce grand projet pour le bonheur de ses concitoyens et de tous ceux qui résident dans notre pays. Il dira ce jour : ‘’Plus les personnes sont en bonne santé, plus elles peuvent participer au développement du pays (...). J’encourage les populations ivoiriennes à se faire enrôler‘’.
Avant le lancement de la phase grandeur nature, une phase expérimentale a été organisée. A la date du 31 décembre 2018, 112 357 étudiants ont été enrôlés sur les 150 000 estimés. Plus de 66 500 actes médicaux ont été délivrés. 25 039 en pharmacie, 31 182 en consultation, 7 500 en biologie, 2 879 soins dentaires et 13 actes de spécialités.
Le succès et les enseignements tirés de la phase expérimentale ont permis à la Cnam, avec l’appui de la Banque mondiale, de procéder au lancement de la ‘’généralisation progressive’’ de la Cmu par la prise en charge des bénéficiaires du régime Rgb. Le 19 juin 2019, le Président Ouattara a reçu sa carte Cmu.
Aujourd’hui, la Couverture maladie universelle, ce sont 3 305 958 personnes enrôlées, 3 217 640 cartes produites et 2 339 137 cartes distribuées. En ce qui concerne les prestations de soins, les statistiques relatives à la prise en charge, à la date du 21 mars 2022, se présentent comme suit : le nombre d’assurés traités était de 154 435; le nombre d’actes délivrés, 322 928 et le nombre d’ordonnances dispensées 122 990. Ce nombre pourrait s’accroître.
Le Président Ouattara, dans son programme ‘’Une Côte d’Ivoire solidaire’’, a indiqué qu’il poursuivra la généralisation de la Cmu. Il faut des hommes en parfaite santé pour faire entrer le pays dans le cercle des nations développées.
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Convaincre et non contraindre

Les responsables de la Cnam, avec à leur tête le directeur général Bamba Karim, ont décidé d’utiliser la force de l’argument pour amener les gens à se faire enrôler. Pour eux, l’objectif est de convaincre et non contraindre. Plusieurs missions, dans le cadre des ‘’évènements de la Cnam’’, sont souvent sur le terrain pour expliquer le bien-fondé de la couverture maladie universelle.
La dernière en date a eu lieu à Bouna, le 24 mars. C’est Dr Coulibaly Oumar, chef de service Contrôle et suivi des prestations, qui a représenté le directeur général de la Cnam à cette rencontre.
Dans l’allocution lue par son représentant, le Dg de la Cnam a expliqué aux populations de la capitale du Bounkani pourquoi le Chef de l’État a décidé de mettre en place une couverture maladie : ‘’Soucieux des conditions de vie et d’existence des populations, le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, s’est engagé, dans son programme de gouvernement, à assurer l’accès aux soins de santé de qualité à l’ensemble des personnes résidant en Côte d’Ivoire’’.
Avant le rendez-vous du Bounkani, il y a eu ceux d’Attécoubé, de Bingerville et de Yopougon. A Attécoubé, le panier et le parcours de soins ont été expliqués. Il y a un délai de carence de trois mois avant de bénéficier de la Cmu qui couvre 617 pathologies regroupées en 12 spécialités médicales.
Avec la Cmu, le souscripteur bénéficie des consultations, des examens paracliniques, des examens de laboratoire, d’imagerie médicale, des hospitalisations, des interventions chirurgicales, de médicaments. A ces prestations, il faut ajouter les soins en cas d’infections circonstancielles, la dermatologie, la gynéco-obstétrique, l’Orl.
Pour tous ces soins, l’assuré ne paye que 30% du montant des tarifs des actes couverts par la Cmu. La Cnam se charge des 70%. Toutefois, pour que l’assuré soit pris en charge, il doit respecter le parcours de soins qui représente l’itinéraire de référence mis en place.
Le malade, muni de sa carte, doit se faire consulter dans les centres de santé, les dispensaires. C’est le premier niveau de l’itinéraire appelé établissement de contact. Lorsque le médecin trouve nécessaire de transférer le malade dans un centre plus équipé, il délivre un document pour l’orienter dans les centres hospitaliers ruraux ou les hôpitaux généraux. C’est le deuxième niveau. Le troisième niveau, c’est l’orientation vers les centres hospitaliers universitaires, les instituts spécialisés tels que l’Institut de cardiologie.
A Bingerville, le Dg de la Cnam a rassuré les uns et les autres quant à l’opérationnalité de la couverture maladie universelle. A Yopougon, c’est un appel à une adhésion massive qui a été lancé. Partout, les responsables de la Cnam passent par la méthode explicative pour attirer de nombreux assurés.