COP15 : Pourquoi Alain-Richard Donwahi a été élu président ?

L'ex-ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, nouveau président de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. (Ph: Sébastien Kouassi)
L'ex-ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, nouveau président de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. (Ph: Sébastien Kouassi)
L'ex-ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, nouveau président de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. (Ph: Sébastien Kouassi)

COP15 : Pourquoi Alain-Richard Donwahi a été élu président ?

Le 11/05/22 à 22:55
modifié 11/05/22 à 23:24
L’ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, qui a dirigé ce département pendant cinq ans, a été élu par acclamation président de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification pour un mandat de deux ans.
Si Alain-Richard Donwahi est sorti du gouvernement, c’est parce qu’un autre challenge tout aussi important que son poste de ministre des Eaux et Forêts l’attendait. Et on l’a su ce mercredi 11 mai 2022, à l’ouverture officielle de la 15e Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse (Cop15) qui se tient au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire.

Il a été élu par acclamation président de cette Cop et ce, pour un mandat de deux ans. Il succède ainsi au ministre indien de l’Environnement, Bhupender Yadav, président de la Cop14 qui s’était tenue en 2019 en Inde.

C’est une énorme mission pour Alain-Richard Donwahi et un gros challenge pour la Côte d’Ivoire, cristallisant l’attention de tous les pays membres de l’Onu et pour lequel il fallait le « libérer », comme l’a souligné le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. Afin qu’il puisse l’assurer pleinement et sans encombre.

L’ex-ministre des Eaux et Forêts incarne par ailleurs, si l’on en croit le Président Ouattara, le meilleur profil que la Côte d’Ivoire pouvait proposer à ce poste.

« Alain-Richard Donwahi est très familier des thématiques majeures de la convention. Je sais qu’il saura, de par ses compétences et son expérience, conduire avec succès les discussions de vos travaux. Je remercie tout particulièrement le Premier ministre Patrick Achi d’avoir libéré le ministre Alain-Richard Donwahi à l’occasion de ce dernier remaniement dans la perspective qu’il occupe cette importante fonction », s’est félicité le Président de la République.

Récompense, nouveau challenge !

Traduisant sa gratitude au Chef de l’Etat et aux parties de la Cop pour le choix porté sur sa personne, Alain-Richard Donwahi s’est dit honoré d’avoir été élu pour ce haut poste.

Pour lui, « cette Cop15 est l’occasion pour l’Afrique de montrer sa détermination à lutter contre la désertification et la déforestation. Un des mots essentiels dans cette Cop est l’arbre. Il doit être restitué et nous pourrons réussir cette mission qu’en étant ensemble. Nous devons faire un front commun et relever ensemble les nombreux défis qui se posent ».

Le nouveau président de la Cop sur la lutte contre la désertification, Alain-Richard Donwahi (à droite du Président Ouattara), s'est dit honoré du choix porté sur sa personne. (Ph: Dr)
Le nouveau président de la Cop sur la lutte contre la désertification, Alain-Richard Donwahi (à droite du Président Ouattara), s'est dit honoré du choix porté sur sa personne. (Ph: Dr)



Alain-Richard Donwahi est donc celui qui va conduire pendant deux ans la politique mondiale en matière de lutte contre la désertification et la déforestation.

En effet, comme l’a souligné le Chef de l’Etat, l’ex-ministre des Eaux et Forêts qui a dirigé cinq ans durant ce département (de 2017 à 2022) est très imprégné des problématiques forestières et environnementales.

Il a acquis une solide expérience en matière de lutte contre la déforestation en ayant conduit, notamment avec charisme et dextérité les plus grandes réformes opérées dans le secteur forestier ivoirien. A savoir, la mise en place, en mai 2018, de la Politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts de la Côte d’Ivoire suivie quelques mois plus tard du démarrage du Cadre d’actions communes de l’Initiative cacao et forêts (Icf).

Cette nouvelle politique forestière est assortie d’un nouveau Code forestier adopté en juillet 2019 et d’une stratégie de mise en œuvre qui a été aussi adoptée, elle, en février 2019 et qui vise à permettre à la Côte d’Ivoire de reconstituer son patrimoine forestier fortement dégradé avec un objectif de 20% de couvert forestier, soit six millions d’ha de forêt sur le territoire national à l’horizon 2030.

La superficie forestière actuelle est de 2,9 millions d’ha, ce qui représente un peu moins de 10% de la superficie du territoire national. Faudra donc planter un peu plus de trois millions d’ha de forêts d’ici à 2030 tout en maintenant intact l’existant. Ce qui a déjà démarré avec des initiatives ambitieuses de reboisement et le renforcement de la surveillance des forêts, notamment par la mise en place, en 2019, d’une Brigade spéciale de surveillance et d’intervention (Bssi).

C’est donc dans cette perspective de reverdissement de la Côte d’Ivoire que la nouvelle politique forestière est inscrite. Et elle donne déjà des résultats probants dans la mesure où le rythme de dégradation des forêts a fortement baissé comme l’ont souligné des rapports de plusieurs institutions internationales dont le World resource institute (Wri).

Le gouvernement se targuait en début d’année qu’entre 2019 et 2021, la Côte d’Ivoire a réduit de plus de 12 fois son taux de déforestation annuel par rapport aux 30 dernières années, puisque ces trois dernières années, elle n’a perdu qu’environ 26 000 ha de forêts par an tandis que le niveau de perte moyenne annuelle entre 1990 et 2015, avoisinait 300 000 ha de forêts.



Le 11/05/22 à 22:55
modifié 11/05/22 à 23:24