Foncier rural 2024 : Les assises nationales réfléchissent à la suppression des discriminations du genre en Côte d’Ivoire

Les participants aux assises nationales du Foncier rurale 2024. (DR)
Les participants aux assises nationales du Foncier rurale 2024. (DR)
Les participants aux assises nationales du Foncier rurale 2024. (DR)

Foncier rural 2024 : Les assises nationales réfléchissent à la suppression des discriminations du genre en Côte d’Ivoire

Le 20/11/24 à 12:03
modifié 21/11/24 à 12:07
Du 19 au 20 novembre 2024, les assises nationales sur le foncier rural se sont tenues à l’espace Latrille-Event à Abidjan-Cocody autour du thème : « Le genre et le foncier en Côte d’Ivoire : Quels enjeux et perspectives pour une gouvernance inclusive et une paix durable ? ». Initiée conjointement par la plateforme Alerte-Foncier, Inades-Formation et du Laboratoire juridique du Foncier de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké (Lajfo Uao), ces assises ont dénoncé les inégalités faites aux femmes dans l'accès au foncier. Et ont trouvé par ailleurs des solutions contre les regards et les pratiques sexospécifiques, les attitudes et opinions locales dans les coutumes ivoiriennes qui cantonnent le rôle des femmes à la sphère domestique par une répartition inégale entre les hommes et les femmes du travail domestique...

À l’ouverture des travaux, le Secrétaire général de Inades-Formation, M.Adessou Kwaku Sena a soutenu que le choix de ce thème est une réelle prise en compte du genre dans la vie sociale des pays africains. Car dit-il, selon la banque mondiale, près de 70 % d’individus dans le monde sont privés d’accès à des systèmes de cadastre qui garantissent aux propriétaires la jouissance légale de leurs biens fonciers, une réalité qui pénalise les femmes de manière disproportionnée.

Au sujet de la Côte d’Ivoire, il a révélé que les femmes sont moins bien loties en matière foncière. La part des femmes sur l’ensemble des certificats fonciers délivrés à ce jour est de 22 %. Il a aussi rapporté, selon Meminader 2022, que 8 à 10 % des femmes possèdent des terres, contre plus de 60 % pour les hommes. « Essayons d’engager un débat citoyen sur ces sujets, de manière constructive, afin d’aider les autorités politiques à mieux les réguler et les prendre en considération » a-t-il laissé entendre lors de son exposé.

Au nom de la ministre de la Femme, de Famille et de l'Enfant, Mme Zéhé Leatitia a félicité les organisateurs pour cette tribune d’échanges. Poursuivant, elle a invité tous les participants à s’engager à des échanges francs et constructifs qui privilégient les points de convergence et minimisent les points de divergence afin de proposer des solutions réalistes pratiques et opérationnelles. « La terre est une ressource dont la bonne gouvernance contribue au renforcement de la cohésion sociale, la paix et le développement économique » a-t-elle dit. Avant de rappeler, les efforts du gouvernement ivoirien à la sécurisation foncière. Il s’agit notamment de l’adoption d’une déclaration de politique foncière rurale en janvier 2017, et de la mise en place, depuis le 15 juin 2023, d’une stratégie et d'un programme national de sécurisation foncière rurale en vue d'améliorer la gouvernance foncière rurale. Des outils qui, selon elle, montre que la Côte d’Ivoire veut relever le défi de la sécurité dans tous les domaines ruraux. Ce, dans un délai raisonnable de 10 ans.


Le 20/11/24 à 12:03
modifié 21/11/24 à 12:07