Taï : Une dame soupçonnée d’empoisonnement de sa co-épouse, mise aux arrêts
S. Salimata, première épouse d’Abdoulaye Ouédraogo, a été mise aux arrêts par la brigade de gendarmerie, parce que soupçonnée d’avoir empoisonné sa co-épouse Aminata K, ménagère, 24 ans, et sa petite sœur N. K., sept ans, vivant à Daobly, décédées à l’hôpital général de Taï, où elles ont été admises dans la nuit du lundi 9 mai au mardi 10 mai 2022.
Tout a commencé dès 00h30 mn, où les deux sœurs, dont l’aînée n’est mariée à Abdoulaye Ouédraogo que depuis à peine un mois, ont curieusement eu le même malaise caractérisé par des vomissements et diarrhées interminables. Elles rendront l’âme quelques heures plus tard, malgré les soins administrés par le personnel de santé de garde.
Salimata est alors accusée par son époux et toutes les deux familles d’avoir empoisonné sa co-épouse et assassiné par effet collatéral sa petite sœur N.K. L’accusée nie les faits mais est tout de même arrêtée par la brigade de gendarmerie de Taï.
Cette accusation fait suite à une succession de comportements hostiles qu’aurait eu l’accusée, depuis l’arrivée de sa coépouse au domicile conjugal. D’abord, il y eût une tentative d’incendier le domicile à l’aide de carburant pour manifester son refus de cohabiter avec la deuxième épouse.
Deux semaines après, l’épouse décédée, essayant de refroidir son café, découvre une substance étrange au fond de la tasse, substance «toxique», manifestement ajoutée en son absence pour l’empoisonner puisque l’animal à qui l’on a fait boire le mélange est mort peu de temps après avoir avalé le café empoisonné.
C’est alors que, selon le témoignage d’Alidou Sawadogo, chef de la communauté burkinabè de Daobly, petit village situé à 1 km de Taï, l’aîné de l’époux et sa famille recommandèrent fortement à celui-ci de prendre des précautions qui s’imposent afin d’éviter le pire.
Dans cet élan, la veille du 40e jour de son mariage, dame Aminata K, sa petite sœur et même le chat domestique meurent après avoir consommé le même plat de «foutou» (purée de banane ou de manioc) cuisiné par la première victime alors qu’elle prévoyait, comme le veut la tradition, d’aller passer trois jours en famille avant de revenir définitivement à son domicile conjugal qu’elle partage avec sa coépouse, accusée d’avoir empoisonné la sauce à l’insu de sa rivale, pour assouvir sa jalousie meurtrière.
De sources concordantes, l’époux aurait pris la seconde pour pallier au problème de fécondité de la première. La co-épouse décédée porterait d’ailleurs une grossesse avant son décès. Mais, jusqu’à ce jour, les causes des décès restent inconnues malgré les fortes suspicions. L’accusée interpellée nie, quant à elle, toute implication dans les décès.
En attendant les résultats de l’enquête ouverte par la brigade de gendarmerie de Taï, elle a été déférée auprès du tribunal de Guiglo.