Sila 2022:La littérature féminine en Afrique au centre d’un panel

Cinq actrices du secteur du livre africain ont animé le panel. (DR)
Cinq actrices du secteur du livre africain ont animé le panel. (DR)
Cinq actrices du secteur du livre africain ont animé le panel. (DR)

Sila 2022:La littérature féminine en Afrique au centre d’un panel

Le 20/05/22 à 18:17
modifié 21/05/22 à 07:53
Le Sénégal était à l’honneur, jeudi 19 mai 2022, au Salon international du livre d’Abidjan (Sila), au palais de la culture, à Treichville. Qui a consacré sa quatrième journée à ce pays frère qui fait office d’invité spécial de cette édition 2022. Dans ce contexte, la salle Niangoran Porquet a enregistré une conférence sur «l’écriture féminine dans les littératures sénégalaise et ivoirienne». Ce moment d’échange a permis de s’étendre sur l’histoire et les spécificités de la littérature féminine dans ces deux pays, et plus globalement sur l’ensemble du continent africain. Cinq actrices du secteur livresque africain ont apporté leurs réflexions et contributions dans cette plaisante causerie de plus d’une heure d’horloge. Il s’agit de Andrée-MarieDiagne (professeur de lettres et écrivaine), Fatima Diallo (écrivaine), Marie-Agathe Amoikon (éditrice), Hélène Lobé (écrivaine), Manick Siar-Titeca (éditrice), et l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul.
La littérature féminine africaine se singularise-t-elle de celle des écrivains masculins sur le continent? Quels sont les genres littéraires de prédilection des auteures féminines africaines. Et quelles sont les difficultés propres à la littérature féminine en Afrique ? Voici un aperçu des sujets qui ont été abordés. Les membres du panel ont relevé l’entrée tardive des femmes africaines dans le milieu de la littérature en Afrique. Ce, comparativement à leurs homologues masculins. Une situation que les panélistes ont justifiée par le contexte socioculturel propre au continent africain. Qui a longtemps priorisé l’éducation des hommes au détriment des femmes. «Les femmes ont eu accès, en retard, à la scolarisation et à l’éducation de façon générale en Afrique», a relevé l’écrivaine sénégalaise Ken Bugul. Poursuivant, elle a rappelé qu’une poignée d’écrivaines, précurseurs, ont pris le taureau par les cornes au lendemain des indépendances, rejoignant ainsi les hommes dans la sphère littéraire. Il s’agit entre autres des écrivaines Jeanne de Cavally, Aminata Sow Fall ou encore Mariama Ba. «Les femmes se sont saisi de l’outil qu’est le livre pour exprimer leurs opinions et présenter les maux liés à leur condition», a expliqué l’auteure sénégalaise. En outre, l’on note aujourd’hui une hausse des manuscrits acheminés par des femmes dans les maisons d’édition. C’est le constat des éditrices qui se sont exprimées dans le cadre du panel. Même si, ont-elles ajouté, le genre de prédilection reste le roman, les femmes ont à travers le temps fait la démonstration de leurs capacités à aborder des thématiques qui constituaient autrefois la chasse gardée des hommes. Ouvert le 17 mai, le salon refermera ses portes samedi.
Le 20/05/22 à 18:17
modifié 21/05/22 à 07:53