
Déguerpissement des zones à risque d’Abidjan : Les engins de démolition entrent en action le 5 juin
L’opération de déguerpissement a été officiellement lancée le vendredi 27 mai 2022, par le ministre Bouaké Fofana à l’occasion d’une conférence de presse à l’auditorium de la Primature au Plateau. Il a fait savoir que les déguerpissements auront lieu sur 54 sites répertoriés dans les communes d’Adjamé, Attécoubé, Anyama, Abobo, Bingerville, Cocody, Port-Bouët et de Yopougon.

L’opération, hormis les aménagements des sites impactés, va s’étendre sur tout le deuxième semestre de 2022 pour un coût global de 2,5 milliards de FCfa.
Les zones à déguerpir ont été identifiées par le Minhas en étroite collaboration avec tous les ministères membres du Comité interministériel en charge de la prévention des catastrophes, les services techniques des communes du District d’Abidjan, les structures spécialisées en gestion des catastrophes, notamment l’Office national du drainage (Onad), l’Office national de la protection civile (Onpc), le Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd), le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm) et la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (Sodexam).
L’opération sera entièrement sécurisée par les Forces de défense et de sécurité, la Brigade de l’assainissement et de la salubrité et les polices municipales des mairies du District d’Abidjan.

95 % des drames surviennent dans les 54 zones à déguerpir
Pour Bouaké Fofana, l’enjeu est essentiellement de faire partir les habitants de ces zones avant la grande saison des pluies. « A l’analyse, il se trouve que 95% des morts et des drames en saison des pluies surviennent dans les 54 zones à déguerpir », a-t-il rapporté.
La cheville ouvrière de l’opération « Pour sauver ma vie, je quitte les zones à risque », a rappelé que 4000 ménages ont reçu des mises en demeure depuis quelques semaines leur faisant injonction de partir avant le 9 mai 2022, date initialement prévue pour le déguerpissement. « Vu le nombre de ménages concernés, nous estimons que ce sont environ 25 000 personnes qui doivent quitter les zones à risque », a poursuivi le Minhas.

Précisant que les déguerpis ne seront pas relogés dans l’immédiat, ni regroupés sur des sites d’accueil. Les populations vivant dans les zones à risque ont, en effet, été interpellées plusieurs fois sur les dangers auxquels elles s’exposent à chaque saison des pluies.
L’autorité gouvernementale a martelé que cette action d’urgence entreprise par l’État vise avant tout à éviter des pertes en vie humaine. Bouaké Fofana a confié que toutes les habitations se trouvant dans les zones concernées seront démolies. « Qu’elles soient illégales, sans titre ni droit, qu’elles soient légales avec Acd et/ou permis de construire, dès lors que la zone est identifiée comme à risque d’inondation, d’effondrement de bâtis, de glissement de terrain, par les structures spécialisées, les mairies et le Minhas, les constructions qui s’y trouvent seront rasées », a-t-il précisé.

L’opération consistera particulièrement à démolir toutes les constructions réalisées dans les bassins d’orage, les talwegs et sur les ouvrages d’assainissement et de drainage, à curer de nouveau tous les caniveaux et ouvrages obstrués et ensablés et enfin à maintenir un système d’alerte et de communication pour informer les populations et les usagers de la route.
Bouaké Fofana a, pour finir, appelé l’ensemble des Ivoiriens, les hommes des médias en particulier, à soutenir l’opération « Pour sauver ma vie, je quitte les zones à risque ». L’initiative, a-t-il soutenu avec conviction, a un objectif noble. Celui d’enregistrer « zéro mort » au terme de la grande saison des pluies de 2022.