Jeune artiste talentueux, précurseur du « Ziglibiti », Ernesto Djédjé, surnommé l’« Épervier » est décédé, le 9 juin 1983 à Yamoussoukro, dans la fleur de l’âge. Sa mort à 36 ans a bouleversé tant sa famille, les autorités, ses proches et ses fans. En un mot, sa disparition brusque a affecté la nation. Le natif du village de Tahiraguhé à Daloa est tombé trop tôt laissant derrière lui sa femme égyptienne, Lola Moustapha Soher Galal et deux enfants, Tarek et Donia. Fils d’un homme d’affaires sénégalais qui l’a abandonné, Ernesto Djédjé a été élevé par sa mère, Blé Dapia aidé par son frère aîné Blé Loué.

Icône de sa génération, le « Gnoantré national » de son vrai nom Blé Loué Djédjé Ernest avait plusieurs cordes à son arc. Il maîtrisait à la fois, la musique, la poèsie-fabuliste, la danse, la guitare...Sorti de l'écurie du doyen Amédée Pierre, il avait bien avant mis en place un orchestre de fortune appelé les « Antilopes » avec le soutien de son ami Guiléen Kanté Mamadi.

Pour la célébration de l’anniversaire de l’illustre disparu, l'Observatoire National de la Vie et du Discours Politiques, a organisé un colloque à l'Insaac, sur le thème : « Ernesto Djédjé, icône vivante de la création artistique : héritage et actualité », les 8 et 9 juin 2022. À cette cérémonie d’hommage, les hommes de culture se sont attardés sur la pérennisation de l'identité culturelle du peuple Bhété par les œuvres d’Ernesto Djédjé.

Quelques titres de sa musique

En 1978, la star a monté, son orchestre dénommé « les Ziglibitiens ». L’album « Golozo » est paru en 1979 et « Azonadé » en 1980. En reconnaissance à Henri Konan Bédié, président de l'Assemblée nationale qui lui a offert un orchestre complet, Ernesto Djédjé lui dédie une chanson qui est jusqu’à ce jour joué dans des activités politiques du Pdci. En 1981, Djédjé met sur le marché « Zouzou Palegué ». Son album Tizeré est le dernier opus qu’il a offert à ces mélomanes avant de déposer définitivement son micro.