
Les recherches de ce jeune ivoirien pourraient impacter positivement la vie des populations. (Ph: Dr)
Les recherches de ce jeune ivoirien pourraient impacter positivement la vie des populations. (Ph: Dr)
Portrait : Serge William Kadjo, un parcours inspirant
Il a seulement 28 petites années de vie ! Mais est devenu la coqueluche des multinationales et des grandes industries occidentales. Serge William Kadjo, jeune ivoirien né à Treichville, à Abidjan, est un génie aux compétences digitales inépuisables, qui ont fini par faire de lui un expert en conception et développement de produits hardware et software. Recherche de solutions innovantes pour faciliter le quotidien des populations. High-tech, il en a fait son cheval de bataille et cela lui réussit très bien.
Après un bac D obtenu avec panache en 2011 au collège La Ruche de San Pedro, Serge William Kadjo débute sa carrière professionnelle en Côte d’Ivoire, à la Marine marchande ivoirienne, avec en poche un diplôme universitaire (Dut) en maintenance industrielle brillamment obtenu à l’Académie des sciences et techniques de la mer (Arstm) de Yopougon.
Le marin marchand se familiarise dans cette institution étatique portuaire avec l’industrie mécanique lourde et thermique. Cette année-là, le lieutenant mécanicien s’était jeté corps et âme dans ce qui le passionne : la recherche acharnée.
Cette recherche fructueuse, féconde, où l’on trouve des solutions aux maux de son temps et transforme les conditions de vie de ses contemporains. Ou à tout le moins, l’on laisse un héritage technologique notable, quitte aux siens d’en faire bon usage.
« A cette époque, j’avais commencé à travailler sur une solution de capture de carbone. Le concept est assez simple, le carbone est nocif lorsqu'il est sous forme gazeux. Mais transformez-le en solide et vous avez une ressource aussi précieuse que le pétrole. L'idée est donc de capter et de comprimer le dioxyde de carbone (état gazeux) et de le transformer en cartouches de carbone (état solide) à partir de n'importe quel engin à combustion thermique (moteur de voiture, bateau, usine de fabrication...). Ces cartouches sont ensuite reconverties en biocarburant grâce à un procédé électrocatalyseur combinant de la vapeur », éclaire-t-il.
Mais celui dont le prénom (William) signifie « qui est le meilleur dans tout ce qu’il fait et se donne les moyens d’y parvenir ; celui qui sait se mettre en valeur pour attirer l’attention » ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Sa soif d’apprentissage le conduit alors au pays de Sa Majesté Mohammed VI pour un diplôme d’ingénieur en génie industriel. C’est là-bas, au Maroc, qu’il crée sa première start-up, Adi Solar Energy, avec l’aide du Dr Othman Taha.
Adi, sa start-up, développe un système agricole intelligent basé sur un réseau de capteurs IOT alimenté en énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques). Grâce à son entreprise, plusieurs maladies des plantes ont pu être détectées et endiguées. Augmentant ainsi la production agricole et entraînant le Maroc vers les cimes de la sécurité alimentaire.
Ses trouvailles permettent également l’arrosage automatique des cultures avec la quantité exacte de nutriments et d'eau, en fonction de plusieurs variables telles que la variété de culture, la taille de la plante, le type de sol, la météo et l'évapotranspiration. Toutes ces données ont été enregistrées sur l’IBM Hyperledger, une block Chain alimentaire qui vise à partager des données entre les agriculteurs, les revendeurs alimentaires internationaux, les agents de dédouanement, les centres commerciaux et les consommateurs finaux. Il a eu à commercer avec des géants distributeurs comme Driscoll’s.
Du Maroc à la France, y a qu’un tout petit pas. Ce que n’hésite pas à franchir Serge William Kadjo. En 2017, en effet, l’ancien élève de Notre Dame d’Afrique de Bietry saute l’Atlantique et descend à l’Université de Lorraine en France.
Objectif, faire un Master en Supply Chain et Transport international. Là aussi, il fait ses preuves au sein de la start-up française Moona, spécialisée en technologie du sommeil. Cette entreprise développe des oreillers en vue d’améliorer la qualité du sommeil.
En juin 2022, après plusieurs autres expériences enrichissantes dans la création et en tant qu’expert au sein de plusieurs start-up, Serge William Kadjo va lancer Chill, une application adaptée aux besoins et à l’environnement des jeunes africains. Avec Chill, il est désormais possible d’apprendre (E-learning), communiquer (Social Media), gérer les finances (Online Bank), et faire les affaires (entreprendre) depuis son téléphone. En seulement 24 heures après sa création, l’application totalisait plus de 500 utilisateurs actifs et affichait un taux de croissance de 300% de façon hebdomadaire.
Un parcours inspirant qui n’a pas encore fini de mettre en lumière l’étendue de son talent : « Ma capacité à mettre en application des solutions technologiques innovantes et avancées pour résoudre des problèmes importants de tous les jours tels que la pénurie d'eau, les énergies renouvelables, la technologie de décarbonisation, le sommeil, l'amélioration du cerveau et l'efficacité du nettoyage s'est avérée significative pour l'industrie technologique, que ce soit en tant que lauréat du prix Tony Elumelu 2019 du jeune entrepreneur, ou l’African entrepreneurship award, un titre conféré aux entrepreneurs africains les plus remarquables ».
Le jeune ivoirien est, par ailleurs, détenteur d’un passeport talent européen et un titre de séjour de travailleur qualifié du gouvernement québécois. Il a, entre autres, participé à plusieurs programmes incubateurs et accélérateurs dans le monde tel que Hax (Chine), Schoolab (France), Station F (France) et Deeptech Founder (France), Brinc (Hong Kong), Atlanta Tech Village (Usa).
« J'essaie simplement d'être un modèle d’inspiration pour la prochaine génération de dirigeants et d'entrepreneurs africains », répond-il, tout sourire, quant à savoir sa source de motivation.
Firmin N’Dri Bonfils
Le marin marchand se familiarise dans cette institution étatique portuaire avec l’industrie mécanique lourde et thermique. Cette année-là, le lieutenant mécanicien s’était jeté corps et âme dans ce qui le passionne : la recherche acharnée.
Cette recherche fructueuse, féconde, où l’on trouve des solutions aux maux de son temps et transforme les conditions de vie de ses contemporains. Ou à tout le moins, l’on laisse un héritage technologique notable, quitte aux siens d’en faire bon usage.
« A cette époque, j’avais commencé à travailler sur une solution de capture de carbone. Le concept est assez simple, le carbone est nocif lorsqu'il est sous forme gazeux. Mais transformez-le en solide et vous avez une ressource aussi précieuse que le pétrole. L'idée est donc de capter et de comprimer le dioxyde de carbone (état gazeux) et de le transformer en cartouches de carbone (état solide) à partir de n'importe quel engin à combustion thermique (moteur de voiture, bateau, usine de fabrication...). Ces cartouches sont ensuite reconverties en biocarburant grâce à un procédé électrocatalyseur combinant de la vapeur », éclaire-t-il.
Mais celui dont le prénom (William) signifie « qui est le meilleur dans tout ce qu’il fait et se donne les moyens d’y parvenir ; celui qui sait se mettre en valeur pour attirer l’attention » ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Sa soif d’apprentissage le conduit alors au pays de Sa Majesté Mohammed VI pour un diplôme d’ingénieur en génie industriel. C’est là-bas, au Maroc, qu’il crée sa première start-up, Adi Solar Energy, avec l’aide du Dr Othman Taha.
Adi, sa start-up, développe un système agricole intelligent basé sur un réseau de capteurs IOT alimenté en énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques). Grâce à son entreprise, plusieurs maladies des plantes ont pu être détectées et endiguées. Augmentant ainsi la production agricole et entraînant le Maroc vers les cimes de la sécurité alimentaire.
Ses trouvailles permettent également l’arrosage automatique des cultures avec la quantité exacte de nutriments et d'eau, en fonction de plusieurs variables telles que la variété de culture, la taille de la plante, le type de sol, la météo et l'évapotranspiration. Toutes ces données ont été enregistrées sur l’IBM Hyperledger, une block Chain alimentaire qui vise à partager des données entre les agriculteurs, les revendeurs alimentaires internationaux, les agents de dédouanement, les centres commerciaux et les consommateurs finaux. Il a eu à commercer avec des géants distributeurs comme Driscoll’s.
Du Maroc à la France, y a qu’un tout petit pas. Ce que n’hésite pas à franchir Serge William Kadjo. En 2017, en effet, l’ancien élève de Notre Dame d’Afrique de Bietry saute l’Atlantique et descend à l’Université de Lorraine en France.
Objectif, faire un Master en Supply Chain et Transport international. Là aussi, il fait ses preuves au sein de la start-up française Moona, spécialisée en technologie du sommeil. Cette entreprise développe des oreillers en vue d’améliorer la qualité du sommeil.
En juin 2022, après plusieurs autres expériences enrichissantes dans la création et en tant qu’expert au sein de plusieurs start-up, Serge William Kadjo va lancer Chill, une application adaptée aux besoins et à l’environnement des jeunes africains. Avec Chill, il est désormais possible d’apprendre (E-learning), communiquer (Social Media), gérer les finances (Online Bank), et faire les affaires (entreprendre) depuis son téléphone. En seulement 24 heures après sa création, l’application totalisait plus de 500 utilisateurs actifs et affichait un taux de croissance de 300% de façon hebdomadaire.
Un parcours inspirant qui n’a pas encore fini de mettre en lumière l’étendue de son talent : « Ma capacité à mettre en application des solutions technologiques innovantes et avancées pour résoudre des problèmes importants de tous les jours tels que la pénurie d'eau, les énergies renouvelables, la technologie de décarbonisation, le sommeil, l'amélioration du cerveau et l'efficacité du nettoyage s'est avérée significative pour l'industrie technologique, que ce soit en tant que lauréat du prix Tony Elumelu 2019 du jeune entrepreneur, ou l’African entrepreneurship award, un titre conféré aux entrepreneurs africains les plus remarquables ».
Le jeune ivoirien est, par ailleurs, détenteur d’un passeport talent européen et un titre de séjour de travailleur qualifié du gouvernement québécois. Il a, entre autres, participé à plusieurs programmes incubateurs et accélérateurs dans le monde tel que Hax (Chine), Schoolab (France), Station F (France) et Deeptech Founder (France), Brinc (Hong Kong), Atlanta Tech Village (Usa).
« J'essaie simplement d'être un modèle d’inspiration pour la prochaine génération de dirigeants et d'entrepreneurs africains », répond-il, tout sourire, quant à savoir sa source de motivation.
Firmin N’Dri Bonfils