Affaire "49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali": Déclenchement de fausses alertes attribuées à l’ONU
Dans un post, sur sa page officielle facebook une ancienne membre du gouvernement ivoirien dans son activiste balance un article succinct signé « Source : Westaf Africa ». Un analyste politique, formateur réagit pour dire qu’il ne retrouve nulle part cet article.
Dans cet article aux sources introuvables, l’auteur accuse l’Onu et dans un titre dithyrambique écrit : « L'Onu sort de son silence et aggrave la situation des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali. « Il n'existe aucun contrat liant les soldats ivoiriens à la Compagnie aérienne SAS contrairement aux allégations du côté ivoirien », peut-on lire. Et d’ajouter : « Les éléments arrêtés au Mali sont les meilleures unités d'élite de la Côte d'Ivoire placées sous l'autorité exclusive d'Alassane Ouattara. ».
A l’analyse de cette publication aussitôt rependue comme une trainée de poudre sur la toile l’on comprend aisément l’intention de ceux qui l’on diffusée et relayé. Cela pourrait être de bonne guerre si l’intention délibérée n’était pas de manipuler et d’interpréter à leur guise une correspondance de l’Onu en réponse à un courrier du ministre des Affaires étrangères du Mali sur cette affaire des 49 militaires ivoiriens arrêtés.
« Je cherche désespérément ce lien. Quelqu'un pourrait m'aider ? Par ailleurs, comment comprenons-nous une rotation ? Un autre internaute de répondre : « Honnêtement l'affaire est confuse. Parce qu'il y a eu des rotations quand même ». Et l’analytse politique de lui dire que s’il y a eu des rotations, cela veut dire que ceux qui étaient à Bamako reviennent à Abidjan. Et de s’interroger : « Comment demander où ils sont à Bamako ? »
Dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali, l’Onu a transmis par sa note verbale N°000709/MAECI/DOI/DNU-TBD du 12 juillet 2022 les informations demandées par le ministre des Affaires étrangères du Mali. Il s’agit de la clarification sur les liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens arrivés à Bamako le 10 juillet 2022, Sahel aviation services et le contingent allemand de la Minusma. Dans la note, il est indiqué que la Minusma n’a pas connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de Nse.
Après l’arrestation des militaires ivoiriens, Christine Lambrecht, la ministre fédérale allemande de la Défense, s’est exprimée ce mercredi 13 juillet 2021, sur l’incident entre le Mali et la Côte d’Ivoire. « Le comportement des dirigeants maliens est un signal très problématique. On peut malheureusement à nouveau se demander si le Mali a encore un intérêt à une coopération constructive dans le cadre de la Minusma. J’appelle les responsables maliens à libérer immédiatement les soldats ivoiriens », a déclaré Christine Lambrecht à l’agence de presse allemande.
Il faut indiquer qu’à Bamako, une partie du contingent allemand est stationnée avec d’autres partenaires multinationaux dans un camp situé sur le terrain de l’aéroport. L’armée allemande, utilise ce camp entre autres comme une plaque tournante logistique. Ce camp qui appartient à une entreprise civile (Sahel Aviation Service/SAS dont le siège est au Mali) est exploité par celle-ci. Et la sécurité du camp est assurée par des soldats de l’élément de soutien national des forces de Côte d’Ivoire.
Au sujet du nombre de Nse présente à la Minusma et leur lieu de déploiement, dans sa note verbale en réponse aux préoccupations des autorités maliennes, l’institution explique : « Les politiques des Nations Unies autorisent les pays contributeurs de troupes et de police à déployer des éléments nationaux de soutien pour fournir des services à leurs contingents, à titre national ». Selon la Minusma, chaque contingent à la responsabilité de l’informer, tous les mois du nombre de ses éléments nationaux de soutien déployés. Ainsi au mois de juin 2022, la mission onusienne affirme que le nombre total de Nse au Mali s’élève 609 y compris 471 soutenant le contingent allemand, 33 Bangladais, 7 Cambodgiens, 5 Tchadiens, 60 Britanniques, 4 Sri Lankais, et 29 Suédois. Le hic, c’est que la mission n’évoque pas les nationaltés des 471 soutenant le contingent allemand.
Cependant la mission note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Senou à l’Aéroport de Bamako pour assurer la sécurité à la base des Nse allemands. Et d’indiquer qu’il parait que certaines procédures n’ont pas été suivies. La mission dit s’efforcer de mieux comprendre les dysfonctionnements survenus afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent à l’avenir. Wait and see.