La polémique de la semaine : Moi, politique ?

Un homme politique face à la foule. (Ph: Dr)
Un homme politique face à la foule. (Ph: Dr)
Un homme politique face à la foule. (Ph: Dr)

La polémique de la semaine : Moi, politique ?

Le 27/07/22 à 10:51
modifié 27/07/22 à 11:26
Questions d’un lecteur assidu de mes réflexions.

- Pourquoi tu n’abordes jamais les sujets politiques, alors qu’ils sont les plus intéressants ?

- Ah bon, le penses-tu, vraiment ?, l’ai-je interrogé.

- Il faut faire comme un tel ; il faut faire comme...

Dans ce dialogue de sourd, presque, aux questions à la limite impertinentes, mes réponses à son entêtement à faire de moi ce que je ne suis pas et refuse même de l’être pour des raisons personnelles, l’ont sidéré. Pêle-mêle.

Ceux qui en parlent tout le temps, dans des prises de position qui varient d’un pouvoir à un autre, au gré des changements de régime, que nous ont apporté ces sujets « les plus intéressants » ? Que nous ont apporté toutes ces défenses furieuses, passionnées des lignes politiques, ces» blocs qui bloquent tout» (Francis Wodié), relayées par des plumitifs ? Que nous ont donné de bon, ces enquêtes et écrits sur un homme ? Que nous ont apporté la carte de ce pays divisé en deux ? Que nous ont donné toutes les livraisons porteuses de mots vilains, de fabrications de faux politiques ? Que nous ont procuré ces stocks de combats politiques féroces sur cette terre, nôtre ? Une seule chose : la triste et sale guerre, comme s’il y en avait de propre.

Je ne comprends rien à nos pugilats politiques qui n’ont pas toujours servi les bonnes causes. Paraphrasons Alpha Blondy : « Si on te les explique, et puis tu dis que tu as bien compris, c’est qu’on te les a mal expliqués ».

Aborder donc les problèmes sociaux, plus proches du quotidien des populations, surtout que la politique nous tue au propre comme au figuré, me passionne davantage qu’une interview d’un politique virant casaque et insultant untel avec qui il a partagé de grands moments de ferveur politique ; davantage encore qu’un compte rendu d’un meeting politique où tout est aux propos vindicatifs qui nous ont plongé dans ce que nous savons tous, de laquelle nous voulons sortir ; bref, ces élans maladroits vers la politique ne m’intéressent pas.

Ce sont quoi nos réalités politiques si « intéressantes » ? Ce spectacle servi surtout tous les cinq ans, je veux parler des retournements de veste, des trahisons et reniements, sans compter les palabres de tous ordres, avec leur cortège de têtes de morts que l’on roule comme un ballon de football. Alors, à quoi bon tremper sa plume dans cette foire aux empoignes, où le plus souvent ceux qui en meurent, ne sont pas ceux qui les provoquent.

J’avais tant regardé de films de tous ordres, de guerre donc avec son cortège d’horreur dans mes jeunes années - en moyenne 4 par semaine, quand la Côte d’Ivoire faisait vraiment du cinéma, pas de théâtre filmé, avec ses nombreuses salles de cinéma) au point que de voir sur le théâtre politique la réalité cruelle de la guerre à l’écran qui n’était qu’un jeu, m’a tenu loin de ce milieu. Je le côtoie, le fréquente, sans passion, sans parti pris, sans avoir la passion des autres pour ces sujets.

Une de ses préoccupations, encore :

- Non, tu n’as pas parlé de la rencontre Bédié, Gbagbo, Ouattara ?

- D’en dire quoi, sincèrement ? D’écrire : « Prenez votre retraite ! » ? Non, seuls leurs militants en... décideront. Et ils ne le... décideront que quand ils (leurs chefs) en auront décidé. Ton problème est à quel niveau ? Et tu penses qu’en l’écrivant, je ferai changer les choses ? N’en rêvons pas, surtout quand un grand professeur en vient à dire ceci, à propos de son chef : « Quand il est assis, il voit plus loin»... sans jumelle, de surcroît.Ses dernières questions me « tuent » :

- Donc, tu ne penses rien de l’arrivée de Thiam ?

- Moi, je m’en réjouis, tout simplement. C’est un Ivoirien, exilé volontaire, après plus de vingt ans passés loin de sa patrie qui y revient. Et ça suppute, encore, à l’aune toujours de la politique. Que vient-il y faire ?

- Tu ne penses pas qu’il y vient pour faire de la politique ?

- Je n’en sais rien, moi ! Pour ce que je sais, il vient pour les funérailles d’un de ses «parents». Le reste, rien ne lui est interdit. Pourquoi n’entrerait-il pas lui aussi dans l’arène politique, la passion nationale, ou même pas ?

Serge Bilé, journaliste, écrivain, musicien parti en France à l’âge de 13 ans, ayant travaillé loin, loin de son pays, un demi-siècle durant presque, est revenu dans sa mère patrie. Riche d’une belle carrière professionnelle, à la retraite aujourd’hui, il se retrempe dans les valeurs de sa tradition, dans la chaleur des retrouvailles avec sa terre natale. Dans ses bagages ? ses livres, une abondante production. Sa passion : s’occuper à dédicacer ses trésors : ce qu’il a écrit.

Tu vois, cher ami, la vie ne se résume pas aux activités politiques.


Le 27/07/22 à 10:51
modifié 27/07/22 à 11:26