CPI/Règlement des conflits : Quel bilan 20 ans après sa création

Plusieurs personnalités ont pris part à cette cérémonie. (Ph: Franck YEO)
Plusieurs personnalités ont pris part à cette cérémonie. (Ph: Franck YEO)
Plusieurs personnalités ont pris part à cette cérémonie. (Ph: Franck YEO)

CPI/Règlement des conflits : Quel bilan 20 ans après sa création

Le 03/08/22 à 13:38
modifié 03/08/22 à 18:34
L’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (Oidh) a organisé le mardi 2 août 2022, à l’hôtel Belle Côte d’Abidjan-Cocody, la commémoration de la Journée internationale de la justice pénale internationale.

Cette commémoration qui coïncide avec les 20 ans de la Cour pénale internationale (Cpi) avait pour thème : « La Cpi, 20 ans après l’entrée en vigueur du statut de Rome, quelle contribution pour la réconciliation en Côte d’Ivoire ? »

Le président de l’Oidh, Eric-Aimé Sémien, a indiqué qu'après 20 ans d'existence, il était nécessaire de marquer une halte pour faire le bilan des missions primitives de la Cpi dans le cadre de la résolution des conflits en général et l’appui au processus de paix et de stabilité dans les pays en situation de crise en particulier.

« Nous nous sommes donné cette peine parce que l’Oidh a suivi de près le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Mais avant cela, à titre personnel, nous avons travaillé sur le procès Charles Taylor et celui de Jean-Pierre Bemba », a déclaré Eric-Aimé Sémien.

Pour lui, la Cpi est une juridiction dont il faut se féliciter. Mais en ce qui concerne son intervention en Côte d’Ivoire, le président de l’Oidh reste quelque peu sur sa faim. « En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, nous estimons que le travail de la Cpi n’est pas fini. La situation visait deux parties. Une partie a été couverte et l’autre non. Nous estimons que la Cpi doit savoir que l’issue du procès Laurent Gbagbo-Blé Goudé ne nous a pas satisfait », s’est-il indigné.

A l’en croire, en lisant la décision, l’on s’aperçoit qu’il y a deux choses. Soit ce n’était pas les bonnes personnes qu’il fallait poursuivre, soit le bureau du procureur n’a pas fait un bon travail. « Quand elle vient intervenir suite à l’appel de la Côte d’Ivoire, il fallait qu’elle fasse un travail appréciable. Mener les enquêtes profondément et s’occuper pleinement des victimes. Pour nous, c’est important et fondamental », a expliqué le président de l’Oidh.

Me Abdoulaye Ben Méité, avocat et cadre du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), a félicité l’Oidh pour cette initiative. Il s’est réjoui du fait que le Président de la République Alassane Ouattara ait reconnu depuis 2011, la compétence de la Cpi en Côte d’Ivoire.

« Le Président a pris la belle initiative d’autoriser la Cpi, la conduite de nos frères Laurent Gbagbo et Blé Goudé devant cette justice. Aujourd’hui, le temps nous donne raison parce que la Cpi a concouru effectivement à protéger la vie et l’intégrité physique de ces personnalités », s’est-il réjoui, soulignant que le Chef de l’Etat a démontré à la face du monde qu’il avait à cœur de rendre justice à l’égard de Laurent Gbagbo et Blé Goudé.

Pour lui, plusieurs questions restent en suspens en ce qui concerne le travail de la Cpi en Côte d’Ivoire. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Qui a fait quoi ? J’avais bon espoir que la Cpi à travers le procureur allait élucider ces questions. Mais malheureusement jusque-là, nous sommes assoiffés », s'est-il interrogé. « Au regard des circonstances, il y avait beaucoup de choses à dire. Mais aujourd’hui, le vin est tiré, il faut le boire. C’est l’heure de la réconciliation, la cohésion sociale et le Chef de l’Etat a donné le ton à tous les citoyens ivoiriens, en s’inscrivant dans cette dynamique », ajoute-t-il.

Pour Pr Hubert Oulaï, les Ivoiriens n’attendent que la réconciliation nationale. « Nous attendons beaucoup de nos autorités et plus particulièrement du Président de la République qui détient la possibilité de nous faire avancer à grands pas vers la réconciliation », a-t-il indiqué.


Le 03/08/22 à 13:38
modifié 03/08/22 à 18:34